La Fédération béninoise de football a organisé le mercredi 20 août dernier sa
52ème Assemblée générale (Ag) au cours de laquelle d’importantes décisions ont
été prises. Outre la levée de sanctions de certains responsables, les délégués des
clubs et les membres du comité exécutif, présents à cette rencontre ont donné
plein pouvoir au président de la Fbf, Augustin Ahouanvoébla de poursuivre son
prédécesseur Anjorin Moucharafou devant les instances judiciaires nationales.
Une chose est de prendre une décision, l’autre est de pouvoir l’appliquer. Mais à
y voir de près, cette résolution des participants à cette Ag semble être un os mis au
cou de l’actuel président de la fbf, membre de l’ancien comité exécutif et qui
aurait participé à la gestion mise en cause. D’ailleurs, pendant que les délégués
demandaient l’exclusion de Anjorin Moucharafou, l’actuel président de la Fbf ne
s’est-il pas opposé ?
Alors, comment va-t-il pouvoir mettre en oeuvre cette décision de poursuite?
Dans le respect des dispositions des textes qui régissent la Fédération béninoise de football, le comité exécutif de la Fbf a convoqué le mercredi 20 août 2014 le 52ème congrès ordinaire de l’organisation. Une rencontre qui a permis aux congressistes d’examiner plusieurs points et prendre par la même occasion de grandes résolutions pour la bonne marche de la fédération. Au nombre de ces résolutions, il y a la levée de la sanction qui pèse depuis plusieurs années sur certains responsables de club. Il s’agit des sieurs Victorin Attolou, Bernard Hounouvi , Sylvain Lawson , Péguy Kassa , Côme d’Oliveira , Jean-Marie Adjignon , Maurice Zanda avec 49 voix pour et 2 contre. Les congressistes ont entre autres rejeté la résolution du Comité éxécutif relative à la nomination de Anjorin Moucharafou comme président d’honneur de la Fbf et la réintégration des clubs Requin de l’Atlantique, Cjfas, Caïman du Zou, Mambas noirs, Dynamo de Parakou, Dynamo d’Abomey, Zazira,
Union sportive de Lokossa avec 6 voix pour, 1 abstention et 44 contre. Sur la gestion des ressources affectées aux travaux du chantier de construction de l’extension des bureaux de la Fbf et de la ligue régionale Sud, cette résolution a donné pleins pouvoirs au président de la Fbf d’entamer exceptionnellement toute action pénale et civile à l’encontre des sieurs Anjorin Moucharafou, ancien président de la Fbf, Quentin Didavi, ancien Secrétaire général de même que les prestataires complices devant les tribunaux ordinaires. Cette dernière résolution a été adoptée avec 49 voix pour, 00 contre et 2 abstentions.
Du plomb dans l’aile.
Si l’impunité constitue le sport favori du Bénin dont le système de gestion est caractérisé par la corruption, les représentants des clubs et le comité exécutif de la Fédération béninoise de football par la décision de poursuivre l’ancien président de la Fbf devant les instances judiciaires, veulent donner une belle leçon. Mais comment ceci peut être possible quand on sait que l’actuel locataire de la Fbf fut un collaborateur et par des moindres du principal mis en cause. Aujourd’hui mandaté pour poursuivre ce dernier devant les tribunaux ordinaires de notre pays, on se demande bien comment Augustin Ahouanvoébla peut -il se tirer d’affaires. Pour nombre d’observateurs, la résolution de poursuivre Ajorin Moucharafou a déjà du plomb dans les ailes, car l’actuel président de la Fbf ne voudra jamais livrer son allié d’hier. Mieux, ce dernier aurait participé en tant que trésorier à la gestion incriminée dans le comité exécutif de la Fbf. Même si entre temps les deux alliés se trouvaient en position de chien et chat, jusqu’au point où, Ajorin Moucharafou a combattu la candidature de Augustin Ahouanvoébla à la Fbf, les deux auraient certainement eu des complicités dans la gestion des fonds de la fédération. Sinon, comment comprendre que pendant que les congressistes demandaient l’exclusion de Anjorin Moucharafou des instances de la fédération, le président de la Fbf a opposé un refus catégorique à cette décision. Il n’admet donc pas que pendant qu’on veut poursuivre l’intéressé, on décide de son exclusion. Même si cette opposition parait humaniste, on est tenté de croire que le président de la Fbf n’est pas prêt à sacrifier son amitié avec Anjorin Moucharafou. Dans ces conditions, que sort sera réservé à la décision de l’Ag de poursuites judiciaires contre Anjorin Moucharafou et qui serait mise en oeuvre par son ami Augustin Ahouanvoébla?