Une personne sur dix développera au moins un ulcère au cours de sa vie. Malgré cette fréquence, beaucoup de personnes ont des idées fausses sur cette maladie. Qu'est ce
que l'ulcère, comment se manifeste t-il, quelles précautions prendre pour soulager les
douleurs. Voilà autant de réponses qui vous sont proposées dans ce questionnaire.
1- Qu'est-ce qu'un ulcère?
L'estomac utilise des sucs gastriques pour dégrader la nourriture que nous avalons. Pour le protéger de ces substances très puissantes, il est recouvert d'une muqueuse très épaisse. Mais lorsque la régénération de cette paroi est
perturbée, une lésion peut apparaître. Ce "trou dans l'estomac" de quelques
millimètres carrés est l'ulcère partiel ou total. Il existe deux types d'ulcère en fonction de leur localisation : L'ulcère duodénal se situe dans le duodénum c'est à
dire la jonction entre l'estomac et l'intestin grêle. Ce type d'ulcère recouvre 90 %
des cas et l'ulcère gastrique se situe dans l'estomac à
proprement parler. Il est plus rare et ses complications peuvent être plus graves.
2 - Quelles sont les causes de l'ulcère ?
99 % des ulcères sont dus à une bactérie, Helicobacter pylori. Cette découverte a
permis de révolutionner le traitement de l'ulcère, qui se focalise désormais sur
l'élimination de cette bactérie. Cependant, l'ulcère peut trouver son origine
dans la prise régulière d'aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ces médicaments sont dits gastro-toxiques et atténuent les mécanismes de
défense naturelle de la muqueuse gastrique. Si la prise de ces médicaments
peut momentanément atténuer la douleur, elle contribue à accélérer le processus de l'ulcère.
3 - Quels sont les symptômes de l'ulcère ?
L'ulcère est une lésion ouverte. Les symptômes sont ainsi assez douloureux.
Généralement, l'ulcère entraîne des douleurs qui prennent la forme de crampes,
brûlures, torsion dans la région du creux de l'estomac et sous les côtes, à droite. Ces sensations peuvent parfois atteindre le dos. Cette douleur est généralement rythmée par les
repas, apparaissant une à quatre heures après et pouvant persister jusqu'au prochain.
D'autres signes peuvent également y être associés : nausées, vomissements, troubles de la digestion.
La prise d'aliments calme généralement la douleur.
Ces symptômes durent quelques jours puis reviennent périodiquement.
4 - Quand consulter ? Si la douleur résiste aux pansements gastriques, si elle réapparaît plusieurs fois par jour ou si elle vous réveille la nuit, n'hésitez pas à en parlez à votre médecin. Plus vite vous le ferez, plus vite vous serez rassuré ou bénéficierez d'un traitement adéquat.
Des traitements efficaces existent.
5 - Quels sont les facteurs aggravants de l'ulcère ?
Ces composantes peuvent aggraver un ulcère existant ou en intensifier les manifestations. Parmi ces derniers, on peut citer le tabac ; l'alcool ; le café en consommation excessive ;
le stress ; la prise d'antiinflammatoires et de corticoïdes…
Tous ces éléments sont à proscrire dès que l'ulcère est diagnostiqué. Côté alimentation, veillez à suivre une alimentation équilibrée, privilégiant les fibres et évitant les plats trop gras ou trop épicés.
Prenez également le temps de manger; des repas express peuvent favoriser la production de sucs gastriques.
6- Quel est le traitement de l'ulcère ?
Le traitement est essentiellement médicamenteux. La prise en charge nécessite la
prise concomitante de médicaments diminuant la sécrétion d'acide gastrique
et d'antibiotiques éliminant la bactérie Helicobacter Pylori. Deux types de médicaments seront proposés. Il s'agit des antisécrétoires pour bloquer la production
d'acide chlorhydrique et cicatriser les lésions muqueuses et des antibiotiques pour éradiquer Helicobacter pylori. Au bout de quelques jours, les symptômes disparaissent mais n'arrêtez surtout pas votre traitement pour autant. Si vous le faites, l'ulcère aurait toutes les chances de réapparaître, et d'avoir par la même occasion développé une résistance vis-à-vis des antibiotiques.
7 - Quand doit-on recourir à une opération ?
Grâce aux traitements médicamenteux antibiotiques, les indications de la chirurgie sont en baisse.
Néanmoins, elle conserve son intérêt en cas d'hémorragie (le chirurgien pourra suturer les vaisseaux en cause) ou de rupture de l'ulcère (suture de la plaie).
Dans l'ulcère gastrique, elle garde une place importante en raison du risque de ne pas détecter un cancer.
Après plusieurs récidives non guéries par le traitement médical ou en cas de doute sur la nature des lésions, le chirurgien pourra enlever la partie de l'estomac siège de l'ulcère et éventuellement sectionner dans le même temps le nerf pneumogastrique ou ses
branches (vagotomie) pour réduire la sécrétion d'acide chlorhydrique.
8 - Quelles sont les complications ? En cas de non-traitement, l'ulcère peut évoluer vers des complications peu sympathiques : l'hémorragie ou la perforation.
L'hémorragie est caractérisée par des vomissements sanglants (rouges ou noirs) ou par la présence de sang noir dans les selles. La gravité de l'hémorragie se juge en fonction du type de vaisseau touché. La perforation est généralement accompagnée d'une douleur très vive dans le ventre qui nécessite une consultation en urgence.
Elle entraîne généralement une péritonite, une inflammation de la membrane tapissant l'abdomen.
Le traitement hospitalier nécessite souvent une opération chirurgicale. Il n'y a
pas de corrélation directe entre l'importance de la douleur et celle des complications.
Un patient sans symptômes douloureux peut être victime d'une hémorragie.
9 - Comment éviter les récidives ? La première règle pour éviter les récidives est de suivre
scrupuleusement la prescription de votre médecin en n'interrompant pas précocement
le traitement.
Ensuite, il convient de mettre de côté les mauvaises habitudes qui vous ont conduit à ce premier épisode d'ulcère. Surveillez votre mode de vie en modifiant un peu votre alimentation avec trois repas et en évitant les facteurs aggravants
(tabac, alcool, café, stress, etc.).