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Bénin :L’informel au dessus de la loi
Publié le mercredi 27 aout 2014   |  24 heures au Bénin




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Déguerpis de force à la veille de la célébration du 54ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, des vendeurs ambulants ont repris du service.

Les vendeurs ambulants ont regagné les trottoirs de Cotonou. Chassés il y a environ quinze jours, les occupants illégaux des trottoirs de la capitale économique du Bénin ont pu regagner les trottoirs de la ville. Retour donc à la case depart. De Vêdoko à Akpakpa, en passant par le Carrefour SONEB (Société nationale des eaux du Bénin), les marches Ganhi et Missèbo et le Carrefour PK3, le constat est flagrant. Ces places grouillent plus que jamais des acteurs de l’informel qui chaque matin, prennent d’assaut les artères de la ville en quête de leur pain quotidien au grand désarroi des commerçants légalement installés et des usagers de la voie qui peinent à se frayer un chemin.

La demission de l’Etat ?
Les autorités béninoises manquent elles de moyens pour véritablement assainir la capitale économique ? C’est la question que se posent nombre de citoyens face à la persistance du phénomène. C’est vrai que l’Etat a tenté en vain de mettre un terme à l’occupation anarchique de la voie publique. Mais face à l’ampleur de la situation, des consciences doivent être interpelées. L’installation illégale des vendeurs à la sauvette aux abords des voies les expose y compris les automobilistes et les piétons aux accidents de route. “Ce n’est pas facile de faire la route sans craindre l’imprudence des vendeurs à la sauvette qui monnaient carrément leur vie contre leurs articles”, confie Freddy Azocli, transporteur. Il a été soutenu par Arnaud Dossou, conducteur de taxi urbain qui explique “j’ai failli écraser, il y a quatre jours, au Carrefour abattoir, une vendeuse du pain sucré. En pleine course, la dame a heurté mon véhicule parce qu’elle à tout prix vendre du pain à un passager de mon véhicule en partance pour Porto-Novo. Pour dame Virginie Sognigbé, vendeuse du pain au Carrefour PK3, nous sommes un certains nombre de marchandes du pain sucré installées sur ce carrefour et c’est la loi de la plus rapide qui règne ici. “Sit tu veux faire écouler tes produits, tu es obligé de prendre des risques. C’est ce qui justifie notre imprudence”, se confesse Mme Sognigbé. Bienvenu Didolanvi, usager du tronçon Vêdoko Kouhounou à quant à lui invité les autorités à véritablement prendre le taurreau par les cornes afin d’éviter le pire.

Potentiel poids électoral

Le silence des autorités face à l’ampleur de plus en plus vertigineuse du phénomène est selon certains stratégique sur plusieurs plans. Alors que certains pensent que l’inefficacité des mesures prises par l’Etat pour véritablement mettre un terme à l’occupation anarchique des trottoirs est liée à l’incapacité du pouvoir à trouver des solutions adéquates au chômage des jeunes, d’autres par contre pensent que ce sont plutôt les elections qui s’annoncent qui justifient l’indulgence des autorités face à ce phénomène.

“Nous sommes contents de vaquer paisiblement à nos activités et remercions le chef de l’Etat et lee maire pour leur comprehension”, se félicite Georgette Hounkpatin, une marchandes ambulant.

“L’aspect qu’offrent les artères de la ville est décevant. On ne peut pas assainir en laissant l’informel dicte sa loi.

Nous sommes vraiment déçus par le revirement de l’Etat”, regrette pour sa part Sessinou Enonzan, un habitant d’un quartier de Cotonou. L’attitude subversive de ces marchands a été une reaction de survie.

L’Etat ordonne leur déguerpissement sans leur offrir de perspectives rassurantes alors que le droit de tout citoyens est de défendre dignement les conditions lui permettant de vivre décemment”, nuance Rodrigue Posset enseignant dans un college privé de Cotonou.

Quoi qu’il en soit, aucune mesure durable n’a été prise pour limiter le prejudice de ces encombrements humains et les embouteillages qu’ils occasionnent.

Odi I. AÏTCHEDJI

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