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Le Matinal N° 4419 du 27/8/2014

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Nuage sur le financement des Communales et des législatives : Des bailleurs suggèrent de coupler les élections
Publié le jeudi 28 aout 2014   |  Le Matinal


Audit
© aCotonou.com par TOP
Audit participatif de la Lépi
Mercredi 19 Mars 2014, Cotonou : l`opération d`audit participatif de la Lépi se déroule dans tous les arrondissements de Cotonou à l`instar de l`entièreté du territoire national


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Le Chef de l’Etat a promis la tenue des élections des conseillers communaux et des conseillers de village pour la fin de l’année 2014. Et constitutionnellement, les législatives sont prévues pour mars 2015. Yayi Boni seul sait sur quoi il compte, quand tous les jours, le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi), se plaint de manque de disponibilité financière. Entre les promesses du Chef de l’Etat et les jérémiades du Cos-Lepi, des bailleurs de fonds exigent le couplage des élections pour ne pas investir deux fois dans des délais rapprochés.

Le gouvernement se retrouve dans une situation très inconfortable. Les représentants du peuple tiennent à ce que les élections locales et municipales aient lieu au plus tard à la fin de l’année 2014. C’est d’ailleurs le vœu du président Yayi Boni. Seulement, des bailleurs de fonds estiment qu’il n’est pas économique d’organiser en l’espace de trois mois d’autres nouvelles élections, notamment les législatives. L’Etat a-t-il les moyens de se passer des partenaires techniques et financiers, sans lesquels la correction de la Lepi n’aurait été qu’un leurre ? Si oui, pourquoi n’arrive-t-il pas à assumer pleinement ses problèmes de souveraineté ? Ainsi se présente la problématique qui conduit à se demander si la République du Bénin est réellement indépendante. L’organisation et la tenue des élections régulières dans un Etat relèvent purement du domaine de la souveraineté. Or, au bas mot, depuis le renouveau démocratique, les activités électorales ont toujours été financées en grande partie par les bailleurs de fonds communément appelés partenaires techniques et financiers (Ptf).

L’histoire de la Lépi

Dans le cadre de la modernisation de la liste électorale, l’Etat a décidé, avec l’appui des Ptf, de doter le pays d’une Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Mais, après des années de rêve, le processus de la Lépi est devenu une réalité à partir de 2010.

Seulement, sa qualité laisse à désirer. Expérimentée à la présidentielle de 2011, elle a donné lieu à un K.O inédit au profit du Président sortant, Yayi Boni. Ce score inattendu, difficilement explicable, et jamais admis par la classe politique et la Société civile, a provoqué la colère des Béninois qui ont soutenu la correction de la Lépi. Le montant du budget de cette opération de correction est très faramineux. Il se chiffre à près de dix milliards de francs Cfa. Rien que pour la correction. Selon des membres du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi, cette liste électorale, sera disponible au plus grand tard le 30 novembre 2014. Mais à condition que le gouvernement porte à 80% au moins le taux d’engagement financier. Soit 8 milliards de francs Cfa d’ici à la fin du moins de septembre. Or, à l’heure actuelle, le taux d’engagement est d’environ 60%. Une fois la Lépi corrigée, les députés tiennent à mettre fin aux prolongations des mandats des conseils communaux et municipaux. Mais, ce processus électoral pourra-t-il sortir des entrailles, de fonds du Bénin afin d’affirmer la souveraineté du pays de Yayi Boni ? Seul l’avenir nous édifiera.
Jean-Claude Kouagou
Le dernier mot revient au gouvernement, selon la Céna
L’organisation de deux élections couplées ne gène en rien la Commission électorale nationale autonome (Céna). Selon un des responsables de cette Institution contacté hier, tout dépend du gouvernement, même si c’est une affaire compliquée. C’est le Conseil des ministres seul, qui, a le pouvoir de convoquer le corps électoral. Et si les moyens sont mis à disposition, la Céna fera son travail, d’après les propos de cette personnalité. Et pour que cela soit une réalité, il faut forcément plusieurs milliards de Fcfa. Il a évoqué entre dix, quinze, voire milliards de Fcfa pour que le couplage ait lieu. Pour ce qui est des prochaines élections, notre interlocuteur a dit qu’il ne peut rien nous dire sur un éventuel couplage. Ce qu’il dit savoir, c’est que la Liste électorale sera prête, d’après le Cos-Lépi, le 14 Novembre 2014 et la Cour constitutionnelle a martelé qu’il faut organiser les élections cette année.
Pour la petite histoire, on se rappelle le cafouillage de 2008 avec le couplage des élections communales et locales. Pascal Todjinou, président de la Céna d’alors et ses collègues, ont souffert avant de pouvoir sortir des résultats finalement contestés sur plusieurs années. Si une fois encore le Bénin doit coupler des élections, et avec une Lépi peu rassurante, il faudra s’attendre à des élections bâclées et contestées.

Félicien Fangnon

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