Les Béninois doivent attendre encore quelques mois pour connaître l’épilogue de la demande formulée par le tribunal de Cotonou pour l’extradition de l’opérateur économique Patrice Talon actuellement en France. Hier mercredi 22 mai, le dossier a été reporté au mercredi 18 septembre 2013 en attendant que le gouvernement et les défenseurs du Président Boni Yayi puissent apporter des preuves complémentaires dans un délai de deux mois.
Le Bénin doit apporter des preuves complémentaires au dossier. Entre autres, il est demandé à ceux qui poursuivent Patrice Talon et consorts : la nature précise des infractions commises par les sieurs Talon et Boko et les peines encourues en droit béninois ; les délais de prescription de ces mêmes peines en droit béninois ; la preuve que le Bénin est signataire de la Convention de New York du 10 décembre 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels et inhumains ou dégradants, puis la date de la signature ; la preuve de la nature de l’article 42 de la Constitution du Bénin, en pratique le Bénin envisage-t-il de modifier cet article ? Il est aussi demandé à l’Office Français de la Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) si le Bénin est un Etat sûr pour la garantie des libertés individuelles et fondamentales… La liste n’est pas exhaustive !
Toutes les pièces demandées doivent être déposées au Greffe de la Cour d’appel de Paris dans un délai de deux (02) mois. Le délibéré a été renvoyé à l’audience du 18 septembre 2013. Il est à préciser que Patrice Talon et Olivier Boko étaient présents dans la salle d’audience à 14h10mn. Par contre, ni les avocats du gouvernement béninois, ni les autorités béninoises n’ont fait le déplacement selon les sources rapportées. Mais une autorité de la Police Nationale était à Paris a-t-on appris depuis le lundi pour une mission de 72 heures avec l’Interpol. Il parait aussi que la réponse à la série de plus d’une cinquantaine questions posées au plaignant dans ce dossier n’a pas été facile depuis le départ. Visiblement la balle est jetée dans le camp du Président de la République, du Procureur de la République et du juge béninois qui ont sollicité l’extradition de Patrice Talon et Olivier Boko. Dans la réalité, un gros morceau vient de rompre les rangs dans le groupe. Il s’agit du juge d’instruction qui avait sollicité l’extradition. Il a clôturé son dossier et déclaré un non-lieu général en même temps que la libération de toutes les personnes poursuivies. A partir de cet instant, c’est la chambre d’accusation qui prend la main et pourra relancer ou non le dossier en retenant les infractions avec pour conséquence la poursuite de la demande d’extradition. Il y a donc encore du chemin à faire puisque la célébration de la fête du 1er août 2013 se passera dans cette atmosphère infestée pour les Béninois. Depuis que cette affaire est née, nombre de Béninois ne sont plus bien dans leur chair. Tellement il y a des faits qui enfoncent le pays dans la psychose et la hantise que la plupart des Béninois attendent fermement que ce dossier soit vidé. Le mois de septembre n’est pas du tout proche. Cela fait banalement quatre mois de supplice encore ; et en son temps, le Bénin serait en pleins répartitifs des élections municipales, communales et locales. Mais qu’à cela ne tienne, le juge a décidé et tout le monde en bon démocrate doit se plier pour attendre le 18 septembre 2013. Avant cette date, le débat devant la chambre d’accusation pourrait donner aussi sa conclusion. Seuls les plaignants doivent courir pour apporter les preuves complémentaires dans les deux mois prochains. Attendons de voir.
Un second revers pour Yayi et ses avocats ?
Le Chef de l’Etat, Dr Boni Yayi et ses avocats devront attendre le 18 septembre prochain pour être fixés sur la demande d’extradition de l’homme d’affaires Patrice Talon qu’ils ont formulée. La Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris saisie de cette demande d’extradition a préféré jouer les prolongations. Elle a reporté au 18 septembre prochain son verdict pour permettre aux plaignants de compléter des informations utiles à la manifestation de la vérité dans ce dossier de supposée tentative d’empoisonnement du Président béninois Thomas Boni Yayi doublé d’une présumée tentative de coup d’Etat dont le principal instigateur serait Patrice Talon. Selon un communiqué diffusé hier par la chaîne de télévision privée Canal 3, les informations complémentaires demandées par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris sont relatives, entre autres, à la preuve de la ratification de la Convention de New-York contre la torture et autres peines pour traitement cruel inhumain et dégradant. Par ailleurs, le Bénin devra aussi communiquer, avant le 18 septembre 2013, les pièces relatives au lieu et preuves des infractions ainsi que sur le niveau d’avancement du projet de révision de la Constitution. Dans l’opinion publique, cette demande formulée par la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris vient confirmer le fait que dans ce dossier les plaignants ont des difficultés à prouver ce qu’ils reprochent à Patrice Talon et à tous ceux qui ont été jetés en prison depuis octobre 2012. » C’est un second camouflet pour Yayi et tous ceux qui se sont agités dans ce dossier. Les choses sont claires. Les avocats de Yayi n’ont plus rien à prouver. Ils ont déjà jeté à l’eau toutes leurs munitions. Et ce n’est pas évident qu’ils s’en sortent avec le non-lieu prononcé par le juge Angelo Houssou le vendredi 17 mai 2013 « , commente Thomas, un praticien du droit. » Les dés sont pipés. Le renvoi prononcé par la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris est stratégique. C’est juste pour ne pas en ajouter à la douleur de Yayi et de ses avocats après le retentissant verdict rendu par le juge Angelo Houssou « , analyse pour sa part Aline, militante des droits de l’homme. » C’est une défaite cinglante pour le camp Yayi. Il faut le reconnaître. Le renvoi prononcé par la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris pour complément d’informations montre que ces avocats de Yayi allaient en villégiature à Paris. C’est peu dire que le dossier est vide. C’est bien dommage lorsqu’on se rend compte que c’est l’argent du contribuable qu’on brûle inutilement « , se désole Adiclès, étudiant à l’Université d’Abomey-Calavi. » Pauvre Bénin ! Pauvre Président ! Quelles preuves ou encore quels compléments d’informations tous ceux qui ont fomenté ce coup peuvent-ils encore apporter ? « , s’interroge un anonyme. Pour lui, il est temps que Yayi arrête la procédure, ne serait-ce que pour son honneur ainsi que celui du Bénin notre beau pays de paix. Voilà qui est dit.