L’Ong Amnesty International a lancé ce jeudi 23 mai 2013 son rapport 2013 sur la situation des droits humains dans le monde. La liberté d’expression, les conditions carcérales et la peine de mort sont les faits qui ont retenu son attention au Bénin.
« Au Bénin, comme dans le monde, la situation des droits humains n’a pas cessé d’évoluer et des faits importants ont fait la une de l’actualité depuis le début de l’année 2013. Le présent document ne prend pas en compte ces événements mais quelques faits marquants de l’année 2012… », a déclaré le Directeur exécutif d’Amnesty International Bénin, Clément Capo-Chichi, hier au Chant d’Oiseau à Cotonou, lors de l’exposé du rapport de son institution sur la situation des droits humains au Bénin. Amnesty International a remarqué que la liberté d’expression est menacée au Bénin. Pour illustrer sa thèse, elle a mis un accent sur l’affaire d’inculpation de Me Lionel Agbo et de Canal 3 pour offense au Chef de l’Etat qui avait défrayé la chronique pendant le dernier trimestre de l’année 2012 et au cours du mois de janvier 2013.
« Même si Amnesty International note avec satisfaction qu’aucune personne inculpée ne se retrouve aujourd’hui en prison, permettez-nous de rappeler que le thème retenu par les Nations-Unies lors de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse est : parler sans crainte et assurer la liberté expression dans les médias… », a indiqué Clément Capo-Chichi.
Pour lui, le plaidoyer doit donc se poursuivre et s’intensifier auprès des autorités béninoises, afin que l’article 19 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme qui énonce que tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression soit respecté. « Ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit… », a-t-il fait savoir.
Parlant des conditions carcérales, Amnesty International a souligné que les prisons béninoises sont surpeuplées. Selon ses statistiques, 97% des détenus à la prison civile de Cotonou sont en détention préventive.
« Ensemble, nous devons faire le plaidoyer auprès de nos autorités pour que nos prisons soient humanisées… », a déclaré le Directeur exécutif d’Amnesty International Bénin. Mais sur un autre plan, l’organisation internationale a rappelé que le Bénin a aboli la peine de mort en 2012.
« La même année, un nouveau code de procédure pénale a été promulgué. Même si le plaidoyer continue en vue du vote et de la promulgation d’un nouveau code pénal, nous voulons ici féliciter l’Etat béninois pour le chemin parcouru… », a fait comprendre Clément Capo-Chichi. En somme, Amnesty International Bénin espère que les choses vont changer par la mise en œuvre du décret d’application de la loi 2012-36 portant création de la Commission béninoise des droits de l’Homme.