Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4108 du 24/5/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles



Comment

Économie

Guerre contre les régies financières:Pourquoi le ministre Gbian doit intervenir
Publié le lundi 27 mai 2013   |  Le Matinal


Jonas
© Autre presse par DR
Jonas Gbian
Ministre de l’économie et des finances


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Chasées croisées, répliques par presse interposées, débats avec exhibitions de pièces à conviction, bref, le feuilleton Cajaf Comon/Dgid n’en finit pas de livrer ses vérités. Bientôt un an et le bras de fer est encore vivace. Aucun compromis en vue. Chacune des parties en présence se réfugie dans ses vérités et l’enlisement est total. Qui a raison et qui a tort dans cette crise ? Le ministre Jonas Gbian a peut-être la solution.


Qui dit vrai dans ce différend qui oppose Cajaf Comon à la Direction générale des impôts et des domaines ? Des flots de paroles, des justificatifs mais toujours sans issue. Déjà plusieurs sorties médiatiques du Président directeur général de Cajaf Comon Sébastien Ajavon, de sa Directrice financière Violette Djidjoho et en face de la Directrice générale des impôts et des domaines mais toujours sans solution. Pour qui a suivi avec intérêt les motifs soutenus par chacune des parties depuis le début, il y a à chaque fois une constance dans les argumentaires. La déclaration de la Directrice financière ce week-endhier sur certaines chaînes de télévision est à quelque nuance près, la même que celle qu’elle a brandie, il y a plusieurs mois sur la chaîne Canal 3 pendant les temps forts de la crise. Celle de la Dgid aussi n’a pas changé. Ce qui veut dire que les raisons du bras de fer sont les mêmes et que contrairement à ce qu’on pouvait penser, il y a une partie qui éprouve quelques difficultés à reconnaître ses errements et permettre d’avancer. Ceci amène à chercher dans cette crise ce fautif impénitent qui refuse de se corriger pour en finir avec l’enlisement ? La Directrice financière de Cajaf affirme sans ambages qu’il ne faudra pas beaucoup chercher et que c’est la Dgid qui porte la charge de la mauvaise volonté dans cette affaire. A l’appui de son argumentaire elle a affirmé que les motifs avancés par celle-ci pour refuser le remboursement de la Tva à Cajaf Comon tiennent à peine. Au cours des échanges, elle a affirmé que la Dgid met en doute le fait que les marchandises ont franchi le cordon douanier alors même qu’il y a eu des déclarations avec des cachets de la Direction générale de la douane qui certifient que celles-ci ont bel et bien franchi les frontières du Bénin. L’autre raison avancée par celle-ci pour soutenir son refus de payer la Tva est selon Violette Djidjoho, un système de fraude instauré par la société Cajaf Comon pour percevoir frauduleusement cette taxe. La manœuvre selon la directrice générale consiste pour la société Cajaf Comon de livrer les marchandises aux Nigérians au niveau de son entrepôt à Djeffa. Ceux-ci se chargent de le convoyer au Nigeria et l’entreprise à son tour se sert des pièces pour réclamer son dû à l’Etat. Cet argumentaire est encore balayé Mme Djodjoho de Cajaf Comon. « Une entreprise peut vendre au pied de sa société. Le fait d’acheter localement dans les locaux d’un fournisseur n’a jamais empêché le remboursement de la Tva. Le fait que Comon livre au Bénin ne lui enlève pas le droit au remboursement », a-t-elle avancé. La Dgid est encore revenue à la charge en affirmant aux dires de la Directrice financière que les produits vendus par la société sont prohibés. « Est-ce qu’une marchandise prohibée peut apporter si tant de ressources à l’Etat ? La Directrice elle-même a reconnu qu’on fait partie des grands contributeurs de l’Etat. Si nous vendons des produits prohibés, pourrons-nous réussir à faire autant de chiffres ? Je pense qu’il y a une contradiction dans ce qu’elle dit », a-t-elle laissé entendre.

Gbian doit clarifier la situation

Depuis que la Dgid et Cajaf Comon se livrent à cette guerre par médias interposés, le ministre des Finances n’a pas encore réagi. Il laisse ainsi la situation perdurer. Une situation qui continue de semer la confusion dans l’opinion publique. Il est donc temps que le ministre Jonas Gbian sorte de son silence et clarifie une fois pour de bon les citoyens béninois qui ont bien le droit d’être situés sur la gouvernance économique et financière dans les institutions publiques. On n’entend non plus ni la réaction de la Direction générale des douanes ni celle des banques qui ont pourtant été présentes à toutes les étapes des transactions. Dans son argumentaire, la Dgid a pratiquement douté de la qualité des actes délivrés par la Direction des Douanes. Une accusation tout aussi grave qui devrait susciter une vague de réaction des cadres de la douane mais niet. La Douane n’est pas montée au créneau pour dire que Cajaf Comon a fait du faux et que les titres délivrés ne relèvent pas de son ressort. Elle l’aurait fait et on aurait situé les responsabilités depuis lors. Les institutions bancaires qui sont d’ailleurs informées dans les moindres détails des transactions effectuées affichent un silence retentissant. Sont-elles fières qu’on mêle leur principal client à une affaire de fraude ? N’est-il pas temps qu’elles montent au créneau pour situer l’opinion publique ? Dans ce flou, où chacun a raison, il y a certainement un autre acteur pour départir. Les opérateurs économiques par sursaut de solidarité ou par souci de clarification doivent également monter au créneau pour apporter la vérité.

Abdourhamane Touré

 Commentaires