En dehors des Forces de sécurité publique, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes compte gagner le pari de la sécurité des personnes et des biens en s’appuyant sur d’autres entités dont le concours ne serait pas négligeable. Hier jeudi 28 août, il a rencontré plusieurs délégations de chefs et dignitaires religieux, de rois et têtes couronnées pour leur exposer sa vision dans ce sens, et solliciter par la même occasion leurs concours et contribution.
Par Josué F. MEHOUENOU
La chefferie traditionnelle peut être un autre allié pour les Forces de sécurité publique, un pilier pour combattre la criminalité et le banditisme. C’est l’essentiel du message partagé hier par le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes (MISPC), Simplice Dossou Codjo, avec les délégations successives de chefs traditionnels, dignitaires du culte endogène et les têtes couronnées avec qui il a eu des échanges. Avec la première délégation, celle du Haut conseil des rois du Bénin (HCRB) conduite par Sa Majesté, le roi d’Allada, Kpodégbé Djigla, il a expliqué qu’il voudrait les voir comme «des producteurs de la sécurité publique». Dans son intervention, le ministre de l’Intérieur a soutenu que «la chefferie traditionnelle, les têtes couronnées, les gardiens de nos traditions connaissent les coins et recoins de notre pays» et sont donc en mesure d’aider la Police nationale à traquer les malfaiteurs et les déloger. «Les vrais chefs de terre que vous êtes, vous avez un rôle capital à jouer dans la production de la sécurité publique. La chefferie traditionnelle, autorité morale ayant souvent une connaissance des localités et une complicité avec les populations, constitue un vivier de leaders d’opinion et de sources crédibles pour les Forces de sécurité publique», estime le ministre qui a invité la délégation du HCRB à l’accompagner dans la mission qui est la sienne au sein du gouvernement. A sa doléance, le secrétaire général dudit conseil, Sa Majesté Gangorosuambou, roi de Kika, n’y voit aucun inconvénient. Bien au contraire, il a estimé que la famille royale a toujours travaillé dans ce sens. Mais il reste que la chefferie traditionnelle a besoin d’être mieux organisée. «Nous demandons aux autorités de bien vouloir appuyer le HCRB pour un approfondissement du critère de royauté», a plaidé celui-ci. Avec les dignitaires du culte vodoun, réunis au sein du collège regroupant ses différentes composantes, le message est resté le même à savoir, la sécurité des personnes et des biens. Le porte-parole de la délégation, le président de la Communauté nationale du Culte Vodoun du Bénin (CNCVB), Couchoro Hounnansin Balogoun, a salué la promptitude avec laquelle le nouveau ministre prend langue avec les chefferies traditionnelles. Pour ce qui est de la collaboration avec les Forces de sécurité publique, il n’a pas non plus marchandé le soutien de ses pairs. Mais ici, des problèmes subsistent et la division guette à plein temps. D’où son appel aux autorités afin qu’elles aident à fusionner toutes les associations qui se réclament les mêmes objectifs. La troisième délégation reçue hier par le ministre Simplice Dossou Codjo est celle de la Haute Autorité royale du Bénin (HARB). Ladite délégation conduite par Sa Majesté Tossoh Gbaguidi XIII, roi de Savalou, comme celles qui l’ont précédée, est prête pour accompagner les Forces de sécurité publique à déloger les malfrats. «Très inquiet» de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays, le roi demande au ministère de l’Intérieur «de sceller un partenariat» avec son organisation, afin que les poches d’insécurité soient éliminées.
