C’est une petite cour de maison, où fume un brasier. L’homme fait fondre dans un creuset des cannettes de Coca, de Fanta. Puis il se saisit d’une marmite scindée en deux ; avec du sable, il forme un pâté sous la demi-marmite, puis la recouvre de sable et d’un cadre en bois. Habile, il retire la marmite sans en briser l’empreinte. Il verse l’aluminium en fusion des cannettes dans ce moule artisanal. Le métal durcit, refroidit : la marmite en métal recyclé est prête. Ce n’est pas par écologie, mais par nécessité que les Béninois recyclent tout, épargnent tout. On ne jette rien à la légère. Un vieux pneu peut servir. Avec des chutes de tissu, on peut repriser une veste. Et tous les couturiers travaillent sur ces machines à coudre qui semblent dater d’un siècle, mais n’en ont qu’un demi, bien frappé : de superbes machines Singer, à pédalier mécanique et motifs chromés. "Singer, c’est incassable", explique un tailleur. "Si j’achetais la machine chinoise, ça ne dure pas deux ans. Celle-là, elle ne casse jamais, et on trouve toujours des pièces de rechange...", poursuit-il.... suite de l'article sur Autre presse