Crise sociale à la Sonapra: L’ombre de Patrice Talon plane toujours et trouble le sommeil de Bako (Les dessous de la réaction de certains travailleurs)
Publié le dimanche 31 aout 2014 | La Presse du Jour
Aussi surprenant que cela paraisse, la Direction générale de la Sonapra a raté l’occasion de faire l’impasse sur la récente déclaration courageuse et frontale du Représentant du Personnel relative à la gestion du DG Idrissou Bako face au tout nouveau Ministre de l’Agriculture. Ce langage propre aux syndicalistes et qui devrait être traité comme tel, a malheureusement ouvert la voie à une contre-attaque mise en scène, mais qui n’efface en rien tout ce qu’on savait déjà de la mauvaise gestion de cette société.
L’ombre de Patrice Talon, contraint à l’exil depuis octobre 2012 par le régime Yayi place toujours sur la Sonapra. Dans cette maison que dirige actuellement M. Idrissou Bako, s’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, c’est Patrice Talon qui est en-dessous. Les déclarations faites il y a quelques jours par M. Clément Kodokpo Dah-Doté, Représentant du personnel de la Sonapra au sein du conseil d’administration de la Sonapra n’ont malheureusement pas échappé à cette accusation sans fondement. Depuis qu’il a parlé, M. Clément Kodokpo Dah-Doté est en effet devenu le chien à abattre. Dans l’entourage du Directeur général de la Sonapra, une campagne de dénigrement est engagée contre lui. Même le Directeur général Idrissou Bako ne semble pas reconnaitre la légitimité de ce responsable syndical et tout est aujourd’hui mis en œuvre pour le démettre de ses fonctions de Représentant du personnel au sein du conseil d’administration de la Sonapra après lui avoir infligé des sanctions administratives qui lui ont coûté le poste qu’il occupait. Cette chasse aux sorcières paraît bien surprenante lorsqu’on se réfère aux actes administratifs qui ont été pris par le DG/Sonapra pour reconnaitre la légitimité de M. Clément Kodokpo Dah-Doté. Il suffit de se référer aux deux lettres ci-dessous signées du DG Idrissou Bako et qu’on peut retrouver partout y compris les tableaux d’affichage de la Direction générale de la Sonapra pour tout comprendre.
Ces deux lettres signées du DG Idrissou Bako et adressées, l’une au Président du Conseil d’Administration de la Sonapra et l’autre au Secrétaire général Clément Kodokpo Dah-Doté, sont largement suffisantes pour confirmer toute la légitimité dont jouit le Représentant du personnel de ladite Sonapra au sein de son Conseil d’Administration. Sauf manque de respect à l’égard de la signature du patron de leur entreprise, les signataires de la « déclaration publique des travailleurs de la Sonapra » qui tente aujourd’hui de ne pas reconnaitre la légitimité de M. Clément Kodokpo Dah-Doté devraient honteusement s’en remettre aux règles démocratiques qui ont consacré la victoire aux élections du personnel, de celui qui les représente sans aucune forme de contestation.
En effet, il est aisé de faire noter que les signataires de déclaration sont tous des agents en service à la Direction générale de Cotonou, où justement M. Kodokpo avait perdu face à son challenger Ernest Djossou par 68 voix contre 74. Sinon globalement, tous les six centres de vote pris en compte, l’élu des travailleurs de la Sonapra est arrivé largement en tête par 146 voix contre 116 pour son adversaire. Certains conseillers du DG pensent à tort en stigmatisant la fracture sociale au sein de cette société. Car dans les Directions de Bohicon et de Parakou, l’opinion a largement confirmé son attachement à l’Administrateur Kodokpo et à son syndicat affilié à la CSA Bénin de Dieu-Donné Lokossou.
L’autre chose que trahit la déclaration des conseillers occultes du DG Idrissou Bako, c’est qu’elle confirme justement toutes les critiques proférées à l’endroit du Dg Bako lundi dernier devant le Ministre Issa Azizou. En effet, on y retrouve des noms qui ne devraient plus figurer depuis deux ans, dans aucune liste de travailleurs de la Sonapra. C’est le cas du sieur Michel Adagba admis à faire valoir ses droits à la retraite mais qui continue de planer sur les caisses pour de bons et loyaux services rendus à la société et à celui qui le maintien à ce poste. Sinon pour l’essentiel, ce sont d’autres aspirants à la retraite, voulant bénéficier du même traitement illégal qui drainent la foule des contractuels qui, eux par contre, ont absolument raison de choisir le camp du Dg dans l’espoir d’être définitivement recrutés.
Euloge Badou