Après leur rencontre avec le Chef de l'Etat Boni Yayi, les Agents contractuels locaux du ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (Maep) viennent d'être reversés en Agents contractuels de l'Etat (Ace). Si pour nombre d'observateurs, cette mesure est assimilable à une nouvelle politique mise en place par le gouvernement pour lutter contre le chômage, elle ne répond pas aux normes procédurales. Au surplus, elle peut être vue comme un acte de générosité avec un but électoral.
Pour une fois, le Président de la République, est resté fidèle à son engrangement. Juste une semaine après sa rencontre ce vendredi 23 août 2014 à la salle du peuple du palais de la Marina, avec des ex Agents contractuels de l'Etat (Ace) en service au (Maep). En effet, Boni Yayi vient de satisfaire leurs revendications. Conformément aux engagements du premier magistrat, le nouveau ministre en charge du secteur, Issa Azizou est allé ce vendredi 29 août 2014 pour combler les attentes de ses employés. Ainsi, les 245 motos promis pour la deuxième vague des agents, le payement des huit mois d'arriérés sur salaires, des cinq mois de frais de carburant et autres sommes dues, le tout évalué à 1,4 milliards de francs ont été réglés. Cerise sur le gâteau, le gouvernement qui évoquait jusque-là, une question de lourdeur administrative a su lever tous les goulots d'étranglement pour faire aboutir le processus de reversement des employés qui représentent 90% du personnel d'encadrement du Maep. Désormais, ces employés bénéficient d'un statut juridique d'Agents contractuels de l'Etat (Ace) avec tous les avantages qui en découlent. Face à la promptitude avec laquelle le gouvernement a satisfait ces employés du Maep, Franck Akogbéto portant la parole des bénéficiaires n'a eu de voix que pour louer les mérites de leur employeur qu'ils avaient décrié il y a seulement quelques jours. Face à la mesure prise et qui va dans le sens de la lutte contre le chômage des jeunes, bénéficiaires et observateurs sont par ricochet unanimes sur son bien fondé.
A quand le tour des autres ?
A première vue, la satisfaction des revendications des agents du ministère de l'Elevage, de l'Agriculture et de la Pêche est une mesure salutaire. Le Chef de l'Etat par son intervention dans ce dossier vient tel avec un bâton magique, de mettre à l'abri du besoin des centaines de jeunes béninois et par delà, toutes leurs familles. Aussi, vient-il de taire les menaces de boycott qui planaient sur la campagne cotonnière en cours. Par ailleurs, certains ont tôt fait de penser qu'à travers cette mesure, le chef de l'Etat veut instaurer une nouvelle dynamique à sa politique de gestion des crises qui secouent divers secteurs vitaux de l'économie. Alors, la question se pose de savoir pourquoi le gouvernement ne veut-il pas étendre cette mesure aux autres secteurs ? Pourquoi ne pas étendre cette mesure aux autres secteurs qui pourtant souffrent d'un manque criard de personnel ? Les cas des secteurs comme l'Education et la Santé étant les plus indexés. Dans une certaine mesure, la démarche du Chef de l'Etat reste suspecte. N'est-ce donc pas à bon droit que certaines personnes estiment que c'est par manque de volonté qu'il ne satisfait pas aux nombreuses revendications provenant des autres secteurs ; si tant est qu'il a mis une semaine pour régler le cas du Maep. Au demeurant, certains observateurs entrevoient dans cette démarche du gouvernement, un acte de générosité avec un but électoral.