Le non payement des primes dues aux agents du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos-Lépi) risque de coûter cher au processus de correction en cours. Ils ont organisé en fin de semaine un sit-in au siège de cette institution à Agblangandan, route de Porto-Novo, pour dénoncer la situation avec des menaces assez sérieuses. «Nous avons travaillé pour 70 jours et on veut nous payer 10 jours.
Nous n’accepterons jamais, cela. Nous sommes même prêts à saboter le système. Tant que nous ne serons pas payés, la Lépi n’existera pas. Nous savons d’ailleurs tout ce qui se passe là. C’est du bluff. S’ils ne savent pas faire, on va dire tout. Ils n’ont qu’à simplement nous libérer nos sous». Cet agent était tout furieux quand il abordait le sujet devant les cameras d’une télévision de la place.
Tous expriment la même amertume, indiquant qu’ils sont, pour la plupart, des chômeurs et n’ont pas d’autres revenus que ceux qu’ils attendent vainement depuis des semaines des services financiers du Cos-Lépi.
La date du 30 novembre 2014 retenue pour la mise à disposition de la Lépi corrigée s’hypothèque déjà. Tout le laisse croire, en tout cas, depuis vendredi dernier suite à l’explosion de la colère observée dans le rang de ces milliers d’agents, diligemment recrutés par le Cos-Lépi, après l’audit participatif, pour la réalisation de l’étape suivante, à savoir, la lecture optique. Ils se disent désormais prêts à « fouler au pied toutes les règles établies pour la bonne conduite des travaux », si leur situation salariale ne s’améliore pas dans les jours à venir.
Si jusque-là, les responsables du Cos-Lépi, n’ont encore fait aucune déclaration officielle, à la suite de ces menaces, le président de cette institution, Sacca Lafia, avait déjà exprimé des inquiétudes sur la bonne marche des travaux face au retard qu’il observait depuis des semaines dans le payement des primes des agents.
Comme on le constate, la question des ressources financières revient sur le tapis dans la grande œuvre de correction et d’actualisation de la Lépi entamée depuis des mois par le Bénin. Le gouvernement, aujourd’hui, seul à pouvoir satisfaire à ce besoin le fait timidement, suscitant davantage d’appréhensions sur la fiabilité des engagements pris de part et d’autre pour l’achèvement de ce processus d’ici fin 2014.