Le 6 avril 2016 : date butoir de la fin du règne du Président de la République. Ce sera le terme de dix ans de gestion du pays. Seulement, l’héritage de Boni Yayi s’annonce déjà douloureux pour le Bénin.
Jamais on n’a vu depuis la Conférence nationale des forces vives de la Nation en 1990, une fin de mandat de cette couleur pour un Président de la République. Nicéphore Dieudonné Soglo a laissé un pays économiquement prospère à son successeur, et ceci après seulement six ans de gestion d’une situation désespérée. Le Général Mathieu Kérékou a fait de son mieux entre 1996 et 2006.
Mais depuis plus de huit ans, la dynamique s’est cassée. Elle a pris un sérieux coup à cause des réalités du régime du Changement et de la Refondation.
Les égarements du week-end écoulé montrent clairement les objectifs visés par Boni Yayi à travers le dernier remaniement. Et en réalité, il faut désormais exclure toute idée de développement pour le pays. Boni Yayi ne pense plus véritablement au développement du Bénin. La preuve : Aucun Chef d’Etat dont le souci est de sortir par la grande porte ne peut autoriser le spectacle auquel on assiste avec les marches et meetings de remerciement à n’en point finir.
De l’argent gaspillé pour rien si ce n’est que pour appauvrir davantage les populations. Les nouveaux ministres semblent avoir bien compris. Ils ne sont pas là pour travailler, mais plutôt pour mobiliser les populations de leurs localités pour Yayi. Ils seront évalués par rapport à cet objectif. Conséquence : Les nouveaux ministres sont donc libres de passer une semaine sur le terrain pour la cause. Certains en profitent pour semer la division au sein des populations. Une vive tension couve actuellement dans le pays. Ce qui inquiète évidemment les observateurs avertis.
Le paradoxe
Le paradoxe de tout ceci, c’est que tous les esprits s’accordent à reconnaître qu’il y a trop de bruit pour rien. Le pays va mal si bien qu’on tente de le chanter aux populations. Le Sud du Bénin manque cruellement d’infrastructures routières. On ne le dira jamais assez. Le tronçon Godomey-Hila Condji est pénible à emprunter. Comè-Lokossa-Dogbo est à déconseiller à tout usager. Akassato-Bohicon a été abandonné pendant longtemps. Bohicon-Savalou-Bassila, problème. La traversée de Porto-Novo, capitale politique du Bénin, compliquée. Pourtant, il n’y a pas ce jour où Yayi et ses ministres ne descendent pas dans ces localités. Des descentes politiques peut-on conclure. Mais aucune trace d’espoir n’est laissée en retour aux populations.
Koupaki et Nago
Pascal Irénée Koupaki, ancien Premier ministre et Mathurin Coffi Nago, Président de l’Assemblée nationale, doivent avoir compris. Ces deux personnalités vers qui nous sommes obligés de nous tourner aujourd’hui. Vu l’état du pays, sur nombre de plans, on se demande si c’est le peuple qui s’est trompé ou ce sont eux ? Ce qui est évident, on se rend véritablement compte aujourd’hui que la duperie de 2006 laissera des traces dévastatrices pour le pays.