Ceux qui ne connaissent pas le Bénin s’y trompent toujours. Notre pays serait un paradis sur terre. Ceci au motif que la fête rythme nos jours et nos nuits ; que les baptêmes riment avec fiesta, nouba et bamboula; que les mariages illuminent notre quotidien de mille soleils.
Les funérailles, dit-on, ne dérogent point à la règle générale. La fête serait ainsi comme un signe du zodiaque qui présiderait aux destinées du Bénin et des Béninois.
Si ces étrangers, qui nous voient par le petit bout de la lorgnette, devaient comptabiliser nos fêtes communautaires, du Nonvitcha à la Ganni, de la Pâques de Ouidah à l’Assomption de Savalou …etc. ils concluraient que nous sommes le fruit d’une intolérable discrimination : le Bénin serait alors un îlot de félicité dans un océan de désordre et de malheur.
La vérité est toute autre. Le Bénin n’est ni une terre de béatitude éternelle ni un eldorado. Le Bénin est un pays sous-développé dont l’immense majorité des habitants s’échinent à gagner leur maigre pitance quotidienne à la sueur de leur front. Des jeunes, après des années d’étude, sanctionnées par de prestigieux parchemins, rongent leurs freins à attendre un emploi. Les enfants continuent d’être cloués au berceau par l’action mortifère des grandes endémies.
Quand on s’attarde quelque peu sur l’actualité, on peut constater qu’au cours de ces trois dernières années, certains événements tristes ont littéralement endeuillé la communauté nationale et assombri l’horizon des Béninois. Leurs effets sur le quotidien de ceux-ci se voient à l’œil nu. Aucun baptême aucun mariage, bref aucune fête, si bien arrosée soit-elle, ne peut empêcher les corps de geindre, les cœurs de saigner.... suite de l'article sur La Nouvelle Tribune