Longtemps couvé, l’African School of Economics vient de s’éclore pour former et offrir à l’Afrique des leaders de type nouveau et épris de développement économique. Fondé sur les sciences économiques, mathématiques, statistiques et de gestion, l’ASE ouvre officiellement ses portes aux étudiants le 4 Septembre prochain, date de la rentrée universitaire. Mais déjà, la cérémonie qui consacre le lancement officielle de ses activités a eu lieu, le vendredi 29 Août, au Bénin Marina Hôtel à Cotonou.
Comme dans un songe, un jour plein d’espoir s’est levé sur le sol africain, pourvoyant chacun des Etats, de cadres de type nouveau, bien formés et intellectuellement armés pour aller au combat du développement économique et durable à travers l’autoroute des sciences mathématiques, économiques, statistiques et de gestion. Ce jour est désormais rendu possible grâce à un homme d’un sourire facile : Dr Léonard Wantchékon. Professeur titulaire de sciences économiques et politiques à l’Université de Princeton aux Etats Unis, il vient de donner corps à un rêve de 2010 : la création de l’African School of Economics.
Dans la salle somptueuse baptisée « Vivo », symbolisant la douceur, l’aisance et la paix, étaient présents aux côtés de l’heureux du jour, des personnalités du monde éducatif et universitaire, chercheurs et politiques, des acteurs clés de la société civile, responsables de différentes structures et partenaires .
20H05 minutes, Léonard Wantchékon, teint bronzé, environ 1m70, invité au pupitre par l’impresario Donclam Aballo, sous l’ovation du public, renseigne sur les motifs qui sous-tendent la création de l’ASE. « Une étude a montré que pour le décollage économique de l’Afrique à l’heure où nous parlons, nous avons besoins d’au moins 1 million de gestionnaires formés avec le standard international ; hélas, nous n’en produisons que 500 par année provenant de 90 programmes de Master en administration des affaires en Afrique et parmi ces 90, il y en a que 9 qui sont de standard international. Les calcules ont montré que pour combler cet écart avec les infrastructures que nous avons sur le plan de la formation, il nous faut au moins une trentaine d’années. Par ailleurs, lors des foras et des grands débats sur la problématique de l’économie et du développement à l’échelle mondiale, l’Afrique est faiblement représentée ; et la liste n’est pas exhaustive », a relevé le Ouverture officielle de ASE - Don Metokprofesseur. Face à cette peinture peu reluisante, il faut agir aux travers d’idées innovantes à même de solutionner et raccourcir le vide flagrant. « ASE répond donc à une préoccupation : réduire voire éliminer le fossé très grand qui existe entre la formation et l’offre d’emploi. A travers l’African School of Economics, c’est un grand jour qui se lève pour l’Afrique et le Bénin. Nous sommes entrain de lancer ce qui sera le plus grand centre de recherche en économie en Afrique », a précisé Léonard Wantchékon, invitant le public à croire en l’Afrique. Car pour lui, « le sous-développement de l’Afrique ne sera pas éternel, le développement va arriver et donc, il faut s’y préparer ». Par la voix de l’impresario, le fondateur de l’ASE a bien souhaité qu’un toast soit porté pour lancer officiellement le centre qui révolutionnera dans l’avenir l’Afrique, riche de potentiels et de compétences humaines. La couverture artistique de l’événement a été assurée par les artistes Ignace Don Métock et le groupe folklorique 3L Ifèdè, très ovationnés pour leurs prestations.
Spécificités de l’ASE
Pour le démarrage officiel de ses activités :
L’ASE, c’est 93 étudiants provenant de 13 pays africains,
L’ASE, c’est un corps professoral assez aguerri, constitué d’enseignants béninois et d’étrangers ayant fait, pour la plupart, leurs formations dans les grandes universités canadiennes, américaines et françaises,
L’ASE, c’est des formations qui prennent appui sur l’économie, la recherche en économie, les statistiques, les mathématiques, l’histoire sociale et l’économie de l’Afrique,
L’ASE, c’est des programmes de qualité comparables à ceux offerts dans les universités américaines,
L’ASE répond au standard international,
A l’ASE, les étudiants vivent les réalités du continent et pourront valablement adapter leurs connaissances aux enjeux économiques et du développement de l’Afrique,
A l’ASE, c’est la culture de l’amour de l’Afrique, la solidarité et le patriotisme,
A l’ASE, c’est plusieurs demandes d’admission en instance.
Les programmes de formation
A la rentrée prochaine prévue pour le 04 Septembre 2014, l’ASE offre à ses étudiants deux (02) programmes de formation :
-Master in Business Administration (MBA) [Master en Administration des Affaires]
-Master in Mathematics, Economics and Statistics (MMES) [Master en mathématiques, économie et statistiques]
A l’horizon 2016, l’ASE entamera deux (02) nouveaux programmes :
-Master in Public Administration (MPA) [Master en Administration Publique]
-Master in Development Studies (MDS) [Master en Etudes du Développement]
Pour aller plus loin, à l’horizon 2018, l’ASE offrira les programmes de formation suivants :
-Ph D in Economics [Doctorat en Economie]
-Ph D in Management [Doctorat en Gestion]
A l’horizon 2020:
-Executive MBA Program [Programme Exécutif MBA]
-Executive MPA Program [Programme Exécutif MPA]
Dans un futur proche, l’ASE va changer de site aux fions d’offrir à ses étudiants un cadre pédagogique plus attrayant et révolutionnaire. Situé à Akassato, dans la commune d’Abomey-Calavi, il sera construit sur un domaine de 20 hectares et composé entre autres :
-Un quartier académique
-Un quartier culturel
-Un quartier administratif
-Un grand restaurant
-Des résidences universitaires
-Une tour
-Un gymnasium
-Une galerie d’art
-Une bibliothèque etc.
Témoignages :
Léhady Vinagnon Soglo, premier-adjoint au maire de Cotonou, « Le professeur Wantchékon a eu l’intelligence de voir grand »
« Je commence par féliciter le professeur Léonard Wantchékon. Il ne s’est pas contenté d’être simplement un grand professeur d’économie, il a décidé de redonner une partie de ce que le Bénin lui a permis de faire et d’être en créant l’IREEP ; aujourd’hui, c’est l’Africain School of Economics. Je crois que c’est quelque chose d’exceptionnel parce qu’il a décidé de créer en Afrique et ici au Bénin, une école qui respecte les mêmes standards que ceux que l’on retrouve aux Etats Unis. Il a eu l’intelligence de voir grand »
Alassane Tigri, Secrétaire général du gouvernement, « Que Dieu bénisse l’ASE afin qu’il grandisse en taille, en qualité et en notoriété ! »
« Je voudrais constater avec vous que le moment est arrivé où les Béninois peuvent réaliser de grandes choses chez eux. L’ASE en est un témoignage. Ce n’est pas le fait du hasard que le professeur Wantchékon soit l’un des pionniers de ce retour de la Diaspora pour réaliser de grandes choses en Afrique. Il a sacrifié au moins quatre ans de sa vie dans les geôles de la dictature parce qu’il défendait les idées de liberté ; mais s’il a pu se reconstruire, c’est parce que son combat était fondé sur trois amours : l’amour pour la patrie, le Bénin ; l’amour pour notre grand et beau continent, l’Afrique et enfin l’amour pour la connaissance et l’ASE n’est rien d’autre que la synthèse de ces trois amours. Que Dieu bénisse l’ASE afin qu’il grandisse en taille, en qualité et en notoriété ! »
Moïse Mensah, Haut Commissaire à la Gouvernance Concertée, « Notre continent, l’Afrique comptera en principe en 2020 ou en 2050, ça dépend de comment on voit les choses, plus d’un milliard d’habitants qu’il va falloir nourrir, héberger, habiller, soigner, éduquer, former et employer dans un monde qui devient cruellement concurrentiel. Il nous faut donc des leaders capables de régler les problèmes de ce monde. Je pense que l’ASE est l’un des hauts lieux de formation en Economie. Je suis convaincu que l’ASE sera à même, de rehausser l’image de l’Afrique dans le monde et de lui assurer sa place dans le concert des nations tout en apportant aussi quelque chose de nouveau. Mon rêve, c’est qu’à l’aune de 2020, nous ayons des savants qui apportent au monde de nouveaux modèles de développement ».
Aurèle Houngbédji, Conseiller Technique à l'économie du Chef de l'Etat
« Mon message va dans deux sens : féliciter le Professeur, encourager la diaspora béninoise à faire comme lui, à l’accompagner. J’appelle toutes les autorités ici présentes aujourd’hui à encourager les béninois qui font ces genres d’efforts hors de notre pays avec une partie de leur cœur toujours rattachée à leur pays. Mon second message est à l’endroit des étudiants ici présents. Je tiens à vous dire qu’avec les mathématiques, on peut tout faire. C’est une leçon que j’ai apprise en 1ère au CEG Davié »