Du 3 au 6 septembre dernier, se sont déroulés à Parakou les travaux de la quatrième session de la Commission mixte paritaire bénino-nigérienne de délimitation de la frontière. Les incidents frontaliers entre les deux pays ont été évoqués puis des voies et moyens envisagés pour promouvoir des relations de bon voisinage entre les populations riveraines.
Par Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori
Définition du concept de coopération transfrontalière, actualisation du budget de démarcation de la frontière commune, identification et élaboration d’un chronogramme des activités pour une gestion intégrée et le développement des espaces frontaliers. Tels sont les sujets qui ont focalisé l’attention des membres de la Commission mixte paritaire bénino-nigérienne de délimitation de la frontière réunis à Parakou du 3 au 6 septembre dernier. Au cours de cette session, la quatrième de ladite commission après l’arrêt rendu par la Cour internationale de Justice le 12 juillet 2005, les réflexions ont porté sur les modalités de prise en compte de la coopération transfrontalière qui apparaît comme un outil de gestion intégrée et de développement des espaces frontaliers. Les participants ont passé en revue les conditions de mise en œuvre des instruments spécifiques susceptibles de favoriser la mise en place des activités transfrontalières identifiées au profit des communautés locales.Sous l’égide de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABEGIEF), les travaux ont été consacrés au point de mise en œuvre des recommandations issues de la troisième réunion de concertation tenue en août 2008 à Niamey restées lettre morte. En effet, pour la démarcation de la frontière commune, un comité technique conjoint avait élaboré un projet de budget de 1 878 474 150 francs CFA et qui devrait être mis en place dans un fonds commun aux deux pays. De plus, cette session avait décidé de l’établissement de cartes spéciales pour les membres de la Commission mixte chargée de la démarcation et d’initier des activités de coopération transfrontalière pour promouvoir les relations de bon voisinage entre les populations riveraines de la frontière. Mais force est de constater que ces initiatives sont restées sans suite et n’ont pas connu une avancée notable.
Des incidents frontaliers
Les travaux de la commission paritaire tenus la semaine dernière à Parakou qui augurent des relations de bon voisinage entre le Niger et le Bénin à la frontière, ont permis de se pencher sur les incidents frontaliers qui se sont produits ces derniers mois. Entre autres, il a été constaté des exactions sur les populations de Tilawa dans l’arrondissement de Monsey, commune de Karimama; lesquelles ont été perpétrées par les Forces de sécurité et de défense nigériennes. Les victimes ont subi des arrestations arbitraires sur le territoire béninois et ont été contraintes de payer de fortes amendes avant de recouvrer leur liberté. De même, la veille et le jour de l’inauguration des postes de contrôle juxtaposés de Malanville, les agents béninois chargés du service de l’immigration/émigration ont été confrontés au refus du contrôle des agents nigériens prétextant que la frontière bénino-nigérienne est déplacée aux postes juxtaposés. Cette situation a entaché les bonnes relations de travail qui devait exister entre les forces de sécurité et de défense de part et d’autre de la frontière durant la période. Aussi, les autorités nigériennes revendiquent-elles l’appartenance du hameau situé juste à la descente du pont de Malanville. Par ailleurs, les affrontements entre agriculteurs et éleveurs sont récurrents sur les îles, dans la zone frontalière.Pour aplanir les différends, des coopérations transfrontalières d’initiatives locales sont envisagées. A cet effet, une réunion conjointe est envisagée et réunira bientôt les communes de Karimama et Malanville au Bénin et la région de Gaya au Niger, autour des questions du développement local, de sécurité et de transport local.