La guillotine est tombée sur le football béninois. C’est par une correspondance datée du 04 septembre 2014 que M. Hicham El Amrani, Secrétaire général de la Confédération africaine de football (Caf) a notifié à son homologue béninois M. Bruno Dossou, Secrétaire général de la Fédération béninoise de football (Fbf), la sanction qui est tombée sur le Bénin footballistique. Dans ce courrier, on peut lire ce qui suit : « … Sur la base des éléments reçus, la Commission d’organisation du championnat U17 estime que les 4 joueurs cités ci-dessus n’étaient pas éligibles pour participer au match aller (m43) et que la Fbf est coupable d’une erreur administrative en matière d’enregistrement ou d’indication des dates de naissance sans intention délibérée.
Par conséquent, l’équipe nationale U17 du Bénin est disqualifiée des éliminatoires du championnat d’Afrique U17, et le Mali est qualifié au tour suivant. De plus, sur la base de l’article des règlements de la compétition, la Fédération du Bénin est suspendue pour deux ans de toutes les compétitions à catégorie d’âge de la Caf… ». Telle est donc le contenu de la sentence qu’a écopé le Bénin footballistique par la faute des officiels de la Fbf. Pour prendre sa sanction, les membres de la Commission d’organisation du championnat U17 ont été clairs en se basant exclusivement sur le règlement du championnat. En effet, l’article 37 dudit règlement stipule que : « Pour toute intention délibérée de tromper ou de tricher, par toute manière, de falsifier des documents officiels, la fédération coupable sera suspendue pour deux ans de toutes les compétitions de la Caf. Pour toute erreur administrative en matière d’enregistrement ou d’indication des dates de naissance sans intention délibérée, la fédération concernée sera suspendue pour deux ans de toutes les compétitions à catégorie d’âge de la Caf ». Aussi limpide comme l’eau de roche, cette disposition règlementaire du championnat U17 foulée royalement aux pieds par les officiels de la Fbf, a produit la sanction qui n’a pas tardé à tomber, tel un coup de massue, sur les jeunes joueurs de l’équipe béninoise de cette catégorie d’âge envoyée au campement depuis quelques jours. En effet, ils s’apprêtaient à jouer contre leurs homologues tunisiens dans quelques jours au titre du 3ème tour des éliminatoires. Et voilà…patatras. Cette génération de footballeurs béninois vient d’être sacrifiée par des officiels de la (Fbf). Et pourtant, on avait cru, à leur arrivée, le 02 octobre 2013, à un changement notable dans le landerneau footballistique du Bénin. Mais, erreur. « Chassez le naturel, il revient au galop », nous enseigne le proverbe. Après s’être comportés tels des chiffonniers au cours de la mandature précédente , les officiels de la Fbf n’ont pas pu donner la preuve de la nouvelle conscience, telle que le recommande un certain Pascal Koupaki dans un livret publié par lui, le 26 octobre 2013. Comme quoi, ayant pris service le 02 octobre, puis le document de Koupaki publié, le 26 du même mois, soit deux semaines après, les officiels de la Fbf ont été bouchés à l’émeri. Conséquence : après que les séniors se soient faits éliminés aussi bêtement par le Malawi, voilà des jeunes qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour se qualifier, viennent d’être sacrifiés par la bêtise de nos dirigeants. Sinon, comment peut-on prendre la responsabilité de faire engager une équipe nationale dans un championnat de niveau continental sans prendre le temps de connaître les règles du jeu ? Comment peut-on répondre par courrier officiel à la Caf en faisant référence à une circulaire, du 02 septembre 2013, précisant les âges que doivent avoir les jeunes pour prétendre participer au championnat U17 et continuer d’affirmer qu’on n’a pas reçu ladite circulaire ? Les officiels de la Fbf sont-ils autant atteints de myopie ou de daltonisme pour ne pas avoir connaissance d’une circulaire et la référencée dans une correspondance envoyée à la Caf ? C’est faire preuve de légèreté que de se comporter tel que l’a fait les officiels de la Fbf. Et, lorsque l’on est fautif sur un acte posé consciemment par soi-même, on fait amendes honorables. Mais non ! Il a été susurré depuis que la menace de sanction planait sur le Bénin dans cette affaire de réserve qu’a porté le Mali contre le Bénin, qu’il existerait des Béninois qui comploteraient contre leur pays auprès de la Caf. Et voilà que la vérité vient de jaillir. Le président de la Fbf l’a bien compris lui-même en ne prenant qu’acte de la décision de la Caf. Il sait qu’il n’a pas mot à piper. Ils ont été fautifs en engageant de lourdes dépenses pour le contribuable béninois à travers leur légèreté coupable. Car, les vraies victimes de leurs actes restent et demeurent les Béninois et surtout, les jeunes joueurs qui devraient se sentir, au lendemain de la sentence, trompés et traînés dans la boue par les officiels de la Fbf. Les pauvres jeunes joueurs ont durement mouillé le maillot pour obtenir leur qualification sur tapis vert. On vient de leur faire perdre le fruit de leurs efforts. Des sanctions au plan interne devront tomber de la part des pouvoirs publics. Car, ce sont des fonds publics qui ont été utilisés pour la participation de l’équipe béninoise des moins de 17 ans à ce championnat. Dans ces conditions que faire si ce n’est demander aux fautifs de rembourser les dépenses effectuées à la caisse nationale. Il faut que l’impunité cesse dans le milieu footballistique afin que le football béninois puisse enfin décoller. Activer l’action récursoire serait la voie royale qu’emprunteraient les pouvoirs publics pour rendre gorge. Tous les officiels qui ont pris un copeck dans les fonds publics engagés pour la participation à ce championnat devront, pour leur propre honneur, se sentir interpellés. Leur conscience devrait leur parler. Autrement,.. la gabegie continuerait. C’est ce que je crois.