Armand Zinzindohoué, Soulé Mana Lawani, Pascal Koupaki et ces dernières semaines, Mathurin Nago et Robert Gbian. La liste des déçus ou des immolés au fétiche du changement et de la refondation s’allonge et n’en finit plus. Pas même en cette veille de fin de mandat où les Béninois continuent d’égrener le chapelet des inhumations des relations entre Yayi et certains de ses alliés. Et à peine, ont-ils fini de se convaincre de l’éjection de l’ancien argentier national, Jonas Gbian du gouvernement, lors du dernier remaniement ministériel, pour l’évidente raison de l’ambition présidentielle pour 2016 de son frère Robert Gbian que c’est le feuilleton Nago qui commence.
Comme depuis 2006, au rythme de marches de soutien, d’escalades verbales, les derniers apôtres du prince du changement et de la refondation s’obligent à répondre à Nago, le rebelle qui a osé s’en prendre à la gouvernance Yayi. Et ainsi va dans la République, la tragi-comédie des inféodés et autres thuriféraires du régime envers tous ceux qui ont une autre vision de la gestion du Bénin ou osent s’attaquer au travail ‘‘titanesque’’ de l’actuel locataire de la Marina pour la construction d’un Bénin émergent. Bref, sous le changement et la refondation, on est réfractaire et allergique aux critiques et les ambitions autres que celles de l’actuel président de la République ne peuvent être exposées au grand jour.
Nago et Gbian, deux potentiels candidats pour 2016 en ont eu pour leur compte. Ils peuvent se tenir prêts. D’ailleurs, ils sont des produits du système Yayi et savent que même leurs propres frères seront instrumentalisés pour s’en prendre à eux. Déjà avant eux, d’autres ont ‘‘goûté’’ aux tirs croisés du système Yayi. C’est un cercle infernal. Il est donc clair qu’ils ne seront pas les derniers à passer à la trappe.
Le bruit ne fait pas du bien
Le prochain sur la liste peut d’ores et déjà commencer par trembler. Jusqu’au soir d’avril 2016, Yayi n’est pas prêt à changer de stratégie dans la gestion de ses relations politiques. Mais, dans ces incessantes guéguerres, a-t-il toujours raison ? Certainement que non. En effet, par rapport à ses divorces qui se suivent et se ressemblent, Yayi doit avoir sa part de responsabilité. C’est d’ailleurs pourquoi, il doit marquer une pause avec cette méthode qui consiste à systématiquement clouer au pilori ses détracteurs et à les poursuivre, pour se consacrer à des choses plus utiles. Car, ne dit-on pas que le bruit ne fait pas du bien ? De plus, pour la bonne marche d’un mariage, chaque conjoint doit jouer sa partition. D’où, il est important que Yayi fasse son autocritique en ce qui concerne ses relations avec ses alliés. Sinon, avec toutes ces relations qui finissent mal, il doit avoir une part de responsabilité. Aussi, est-il temps qu’il se corrige et adopte une autre méthode dans le management de ses relations. Car, c’est plus que clair : il y a une autre vie après la présidence.