Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Fraternité N° 3684 du 8/9/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Pour prévenir les violences électorales et préserver la paix sociale : Jean Pierre Kiki Hounti explique l’initiative ‘’les messagers de la paix’’
Publié le mardi 9 septembre 2014   |  Fraternité




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Jean Pierre Kiki Hounti, enseignant de carrière, président de l’Association nationale des compositeurs et chanteurs traditionnels du Bénin, président de l’Association de développement de Akpakpa, Chef de couvent Zangbéto, pour avoir vécu et vu ce que nombre d’acteurs racontent sur l’histoire du Bénin, a pris son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des âmes sensibles, des patriotes, tel Ayissi Christophe, afin de constituer ce qu’il appelle l’association des ‘’messagers de la paix’’. Lire ci-dessous les tenants et aboutissants de cette initiative qui prend corps le 17 septembre 2014.

Vous organisez le 17 prochain une rencontre. De quoi est-il question ?
J’ai eu l’idée suite aux dernières tensions sociopolitiques, notamment les récentes grèves qui ont agité le pays, de mettre en place une association des personnes de bonne volonté, des patriotes, des gens qui œuvrent pour la paix. Et j’ai pensé à rallier à cette cause, mon jeune frère Ayissi Christophe, qui est un opérateur économique, mais qui est aussi un passionné de la musique béninoise. Ayissi Christophe est un promoteur non pas dans le sens commercial, mais un promoteur passionné, qui accompagne fortement les artistes et tout ce qui est culturel. Donc, je lui ai révélé mes intentions, dans le sens de la préservation de la paix. Il a tout de suite épousé l’idée. Voilà pourquoi c’est à deux que nous avions pris la décision d’évoluer dans la mise en place d’une association qui sera composée essentiellement des musiciens traditionnels du Bénin, des enseignants, des têtes couronnées, des patriotes, de la société civile, de la presse écrite comme audiovisuelle, bref, tous les canaux de communication et toutes les personnes capables d’intervenir dans la communication afin qu’on puisse agir et prévenir d’éventuels dérapages.

Nous sommes en démocratie. Les tiraillements observés ne participent-ils pas à ce système, comme un mode d’expression du peuple ?
C’est vrai que les mouvements sociopolitiques doivent toujours exister, que les populations peuvent toujours revendiquer leurs droits, et que les gens sont libres puisque nous sommes en démocratie, mais il faut que tout ceci se passe dans la paix et dans la limite, pour qu’on ne vive pas ce que nous avons vu dans les pays environnants. Ces genres de crise qui secouent les Etats de la sous-région ne sont pas indiqués pour notre pays et c’est pour prévenir cela, que nous avons pensé à mettre sur pied cette association qui, dès sa naissance, réfléchira sur les thèmes, les langages, les messages à envoyer à travers des chansons, la presse, par le biais des enseignants, des têtes couronnées, en direction des populations, pour que celles-ci soient vraiment imprégnées de ce que le pays ne doit jamais aller à la violence. Il faut un Bénin avec violence zéro. Nous allons chanter, parler, prier, pour que la conscience soit atteinte et que les politiques, qu’ils soient de la mouvance ou de l’opposition, ne conduisent pas ce peuple pour des intérêts inavoués vers une violence dont on connait toujours le début mais qu’on ne maitrise jamais l’issue. Nous allons tout faire, pour empêcher ce déchirement des peuples souvent provoqué par les hommes politiques. Il faut que chacun reste dans les limites de sa liberté.

Quelle est la dénomination de cette association qui se veut un creuset pour la paix ?
Notre association est dénommée mouvement des messagers de la paix, c’est une association et non un parti politique. C’est une association qui aura une densité humaine qui dépasserait celles des partis politiques. Je vous ai énuméré les éléments constituants et je voudrais vous rassurer de ce que les délégués seront très nombreux au congrès constitutif. Je sais de quoi je parle parce que nous sommes en train de penser à cette initiative depuis les années 89, au moment où le pays était en situation critique. C’est depuis cette époque que l’Association des chanteurs et compositeurs traditionnels avait déjà pensé, dès sa naissance, à agir dans ce sens et aujourd’hui, l’idée a mûri. Nous couvrons entièrement le pays. Nous sommes dans tous les départements et aujourd’hui, nous pensons que l’heure a sonné pour qu’on mette en place cette association et pour qu’on puisse désormais agir sur les consciences. Quand on aura fini de réussir le tournant de 2016, nous allons passer à l’international, afin d’agir également dans les autres pays, parce que ce n’est pas une association qui va se limiter aux actions locales. Nous pensons aller très loin pour que demain, on puisse dire que les filles et fils de l’Afrique ont réussi à étouffer dans le cœur ou la conscience des peuples l’intention de violence.

En dehors de Christophe Ayissi, quels sont les autres groupes sociaux qui sont déjà mobilisés pour la cause ?
Une chose est d’avoir l’idée et l’autre est de disposer des moyens. Mon jeune frère Christophe Ayissi, est déjà un appui fondamental pour ma modeste personne. J’ai aussi le soutien déterminant d’un ami personnel à moi, Jean Michel Abimbola, qui est l’actuel ministre de la culture, et qui aussi a promis m’aider. Mais à l’heure où je vous parle, mon seul appui financier est Christophe Ayissi. Il est vrai que nous avons mis en place un comité et chaque membre du comité d’organisation souscrit dans les limites de ses moyens. Je profite de ce canal pour les féliciter. Je les remercie parce qu’ils ont été tous appelés pour contribuer et ils ont accepté. Je suis très heureux de constater que tous ceux qui ont le minimum, malgré la crise financière actuelle, mettent la main à la poche et chacun a compris que l’idée est fondamentale et que c’est une pensée positive. Donc, nous invitons toutes les personnes de bonne volonté, tous ceux qui aiment ce pays, tous ceux qui veulent que ce pays jouisse de sa démocratie et de sa liberté à nous accompagner. Nous ne sommes pas un parti politique. Nous ne sommes pas de la mouvance, ni de l’opposition, nous ne dépendons de personne, nous sommes neutres, et nous sommes dans le combat pour la paix, pour qu’on fasse le tournant de 2016 dans la sérénité. J’ai tout le temps dit aux gens que chaque tournant a sa couleur. Même si c’était une couleuvre, il faut que le peuple avale cette couleuvre dans la paix, mais pas dans la violence. Que les hommes politiques ne nous conduisent pas à la guerre civile, nous allons le marteler. Ils peuvent nous en vouloir, mais nous allons continuer et insister. Je crois qu’avec les griots, nous allons atteindre cet objectif. C’est pour cela que dans nos statuts, telle que l’ouverture est faite, nous irons à l’international, j’en suis certain, mais avant, nous allons gérer l’interne et réussir le tournant de 2016. Toute notre inquiétude réside dans ce qui se passe aujourd’hui dans le pays. La situation sociopolitique inquiète pour qui sait lire et qui sait voire. Après le tournant de 2016, nous allons évoluer à l’international pour que les pays environnants et l’Afrique toute entière puissent profiter de notre expertise pour que règne la paix, car sans la paix, il n’y a pas de développement.

Mais déjà, il existe plusieurs structures qui militent pour la paix au Bénin. Quelle sera la particularité des messagers de la paix ?
Les actions de tous les autres mouvements sont essentiellement basées sur la communication orale. Ce n’est pas la même chose ici. Ici, c’est presque tous les canaux que nous voulons utiliser, c’est-à- dire que vous allez vivre la communication orale mais aussi la communication écrite, et la communication orale chantée, ça sera sûrement différent. Aussi, les autres mouvements ont-ils des couleurs déterminées, soit c’est ecclésiastique et là on sait que c’est l’église, soit c’est politique, avec le médiateur et autres. Au niveau des messagers de la paix, c’est la neutralité. Et cette neutralité implique tout le monde, l’opposition, la mouvance, mais aussi les non-politiques. C’est quelque chose qui n’est pas comparable à ce que vous savez, c’est exceptionnel. C’est donc un appel que nous lançons à tous les citoyens béninois. Et il faut qu’on nous accompagne à réussir cette mission que nous nous sommes assignés. Parce qu’on ne peut pas compter seulement sur les moyens privés d’une seule personne et les souscriptions à l’interne. Comment nous allons réaliser les éléments de la presse écrite et audiovisuelle, les chansons en studio et faire des tournées à travers le pays pour agir sur les consciences.

Et si les politiques vous apportaient des moyens ?
On va accepter les moyens des politiques, c’est leur pays, c’est notre pays. C’est pour cela que nous parlons de toutes tendances confondues. Et, quel que soit ce que quelqu’un nous donnerait, cela ne suffira pas à changer notre vision. Nous serons impartiaux, nous n’allons pas permettre un dérapage pour aller supporter un parti politique ou bien un candidat. Nous ne sommes pas dans ce schéma. C’est pourquoi, je dis que si les gens aiment vraiment ce pays, ils doivent contribuer à la réussite du tournant de 2016, en nous donnant les moyens que nous allons utiliser dans l’impartialité totale pour préserver la paix. Nous n’avons pas pour mission de prendre position. C’est pour cela que, pour ce que nous faisons jusqu’à l’heure où je vous parle, c’est grâce aux souscriptions et à ceux qui ont l’amour du pays et actuellement, c’est une seule personne (Ayissi Christophe) plus moi-même et les membres du comité. C’est pour cela que j’invite les hommes politiques, toutes tendances confondues, les opérateurs économiques, les têtes couronnées, la presse elle-même, car pour écrire il faut vivre, il faut être vivant pour parler, le mort ne parle pas. Et on ne va pas mourir. Je ne voudrais pas qu’on mette la jeunesse comme des chairs à canon. Qu’on les utilise pour gérer les intérêts politiques. Non, ils savent que c’est un grand risque. Si jamais ils vont dans ce décor ils vont basculer le pays et l’histoire retiendra leurs noms. D’ailleurs, ça ne va jamais se produire dans notre pays. Que tout le monde nous viennent en aide. Nous allons agir dans l’impartialité et il faut compter sur nous. Notre devise c’est : Bénin, violence zéro.

propos recueillis par Arnaud DOUMANHOUN

 Commentaires