Suspendu pour deux ans des compétitions statutaires de la Confédération africaine de football (Caf) au niveau des catégories d’âges, le Bénin se doit de se remettre et de rebondir. La Fédération béninoise de football se doit de mettre le compteur à zéro pour faire le ménage.
Faire le ménage à l’interne et se relever de cette douloureuse sanction qui est d’ailleurs thérapeutique pour le football béninois. C’est à ce à quoi la Fédération béninoise de football (Fbf) doit s’atteler après la suspension pour deux ans du Bénin des compétitions de la Confédération africaine de football (Caf) au niveau des catégories d’âges. « L’erreur est humaine, mais c’est persévérer dans l’erreur qui est diabolique ». Le Bénin n’est pas le premier et ne sera pas le dernier. Le Niger, la Gambie et pourquoi pas le Rwanda ont été suspendus, mais se sont remis pour mieux rebondir. Il est vrai qu’on ne va pas se réjouir de cette sanction. Mais il n’en demeure pas moins qu’on pourrait en tirer des leçons pour qu’à jamais, le Bénin ne subisse plus une telle humiliation. Il ne servira à rien de pleurer sur du lait renversé. Le bureau exécutif de la Fédération béninoise de football doit prendre cette sanction comme une opportunité pour mieux organiser le sport roi, surtout au niveau des catégories d’âges. L’inactivité de deux ans devra servir de tremplin pour la relance, comme l’indique le nom de la Liste « Renouveau du football » qui est aux affaires.
Faire le ménage
Après avoir été révélée au grand jour, la tricherie sur les âges des joueurs au Bénin devrait être sévèrement punie. Il reviendra à la Fbf de prendre des dispositions pour faire le ménage. Un ménage qui devra prendre en compte trois volets.
D’abord, il revient désormais aux parents de ne plus se laisser manipuler pour l’établissement de fausses pièces d’identité aux enfants. Ainsi, un travail sera fait en amont et les auteurs des faux actes de naissance doivent être sévèrement punis. Il en sera de même pour les enfants qui seront pris en flagrant délit de fraude.
Ensuite, la Fbf tout comme le ministère des sports doit procéder au ménage au niveau des Centres de formation qui poussent comme des champions. Il sera question de répertorier tous les Centres de formation, de donner des agréments à ceux qui remplissent les conditions et de fermer de façon systématique ceux qui ne sont pas autorisés. Ainsi, une base de données sera constituée et on aura une idée claire sur la situation des pensionnaires des différents Centres. C’est au niveau des Centres de formation que le gros travail contre la tricherie va se faire.
Enfin, il faut agir s’agit au niveau des responsables de clubs qui naturalisent tous azimuts les étrangers et jouent de fait sur leurs âges. A cet effet, un club qui enverrait son joueur en équipe nationale doit être à même de prouver son vrai âge et sa nationalité. Et tout responsable qui aura fraudé sera sanctionné. Aussi, les responsables au haut niveau de la fédération béninoise de football devraient-ils faire les tests d’Irm aux joueurs avant toute sélection. Ce qui va minimiser la tricherie et permettre au Bénin de disposer des équipes de catégories d’âges avec des joueurs béninois de souche et des âges réels.
Revoir la méthode de travail
Les difficultés techniques auxquelles est confronté le football béninois sont souvent dues à un manque de vision. En l’absence de la Direction technique nationale et de ses démembrements, et d’une politique gouvernementale du sport à court, moyen et long terme, le football béninois est géré à la petite semaine et reste sans perspectives. Si l’équipe cadette n’était pas suspendue et qu’elle se qualifie pour la Can au Niger et pourquoi pas pour le championnat du monde de la catégorie, elle finira comme les autres. Et après, aucun suivi. Les joueurs sont abandonnés à eux-mêmes. Pour ceux qui auront la chance de trouver de clubs, ils pourront peut-être progresser, mais les autres seront laissés pour compte. Cette manière de gérer fait que le Bénin ne dispose pas de statistiques de ses joueurs. Donc, il revient à la Fébéfoot de repartir sur de nouvelles bases et de commencer le travail rigoureux au niveau des catégories d’âges, socle du développement du sport roi.