Analyser les politiques pour promouvoir les droits des enfants : Au Bénin, les enfants demeurent encore la cible la moins lotie dans plusieurs domaines qui affectent leur épanouissement et leur vie. Les données dans les secteurs socio-éducatif et sanitaires, renseignent sur les inégalités qui les touchent.
Lesquelles persistent en dépit de la batterie d’actions que mettent en place l’UNICEF et le gouvernement pour changer la donne. Selon les données de l’UNICEF, l’indice de pauvreté monétaire estimé à 36,2% pour une population totale de 9 983 884 habitants (RGPH4), avec 52,6% d’enfants qui souffrent d’au moins d’une privation sévère dans les domaines de l’accès à l’eau, aux médias, au logement, à l’enregistrement des naissances, à l’éducation…Cette réalité, à en croire les explications de la représentante adjointe de l’UNICEF, Isabelle Bardem, affecte plus les enfants des milieux ruraux que ceux urbains. Ces données qui créent des disparités économiques et géographiques relativement fortes au niveau départemental, n’épargnent pas non plus les niveaux communaux et locaux, a-t-elle poursuivi.
La situation si l’on ne conjugue pas les efforts risque de plomber les actions en faveur de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Or, selon l’UNICEF, des études récentes ont montré que les gouvernements des pays en voie de développement obtiendraient plus de résultats positifs en ciblant les personnes les plus vulnérables et les plus défavorisées dans les programmes de développement. Mais il se fait que le système statistique national actuel ne répond pas encore efficacement aux attentes de suivi des résultats, notamment ceux relatifs aux plus défavorisés en dépit des appuis des différents partenaires techniques et financiers en vue de son renforcement.
L’atelier national sur la «Programmation axée sur l’équité», qui a démarré hier à Grand- Popo se propose de corriger le tir. Il vise à permettre au gouvernement et à ses partenaires, de disposer des informations sur la programmation axée sur l’équité, le système de suivi des résultats basé sur l’équité et de réfléchir sur son application aux divers secteurs de développement. Il vient bousculer les habitudes en vue de l’accélération des résultats vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et déblayer le terrain pour les réflexions post OMD. Ces assises se veulent un cadre d’échanges et de partage d’expériences en vue de permettre aux participants d’avoir une compréhension «commune accrue de l’approche programmatique axée sur l’équité et de disposer d’informations sur les possibilités d’application du système de suivi des résultats basé sur l’équité aux divers secteurs», a souligné la représentante adjointe de l’UNICEF.
Il s’agira concrètement de veiller à l’élaboration, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation de politiques globales et sectorielles axées sur l’équité. Pour le directeur de cabinet du ministre en charge du Développement, Salèm Ahoutchémè, le système de suivi des résultats a été envisagé pour appuyer la programmation dans le but de faciliter la planification, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des politiques et stratégies nationales pour l’atteinte des résultats en faveur des enfants. L’atelier de Grand-Popo s’inscrit, selon lui, dans le cadre de la composante «Appui aux politiques sociales, Planification, Suivi et Evaluation» et constitue, le début d’un processus qui tracera le canevas à suivre en ce qui concerne le suivi des résultats basés sur l’équité.