Naomie Azaria, la ministre de la Famille, des affaires sociales, de la solidarité nationale, des handicapés et des personnes du troisième âge a ouvert les portes de son Ministère ce mardi 09 septembre aux handicapés. Venus répondre favorablement à l’appel de la ministre, ces derniers ont fait part à l’autorité d’un certain nombre de doléances auxquelles elle a promis accorder une attention particulière. Doublée d’émotion et de joie, l’événement a été l’occasion pour Naomie Azaria de faire plusieurs dons à ses hôtes de marque.
L’objectif de la rencontre est de prendre contact avec cette cible bien sûr, mais surtout de recueillir les préoccupations qui sont celles des handicapés et qui devront être prises en compte dans l’accomplissement de la mission à elle confiée. Aveugles, sourds, muets, handicapés moteur, mentaux et autres, présidents des associations intervenant dans le domaine de la réadaptation et de l’inclusion des personnes handicapées étaient tous présents à l’appel de la ministre et en ont profité pour porter à sa connaissance leurs difficultés et doléances. Après William Loko, le président du Réseau d’adaptation des personnes handicapées de l’Atlantique et du Littoral (Paphal), Madame Claudine Daïzo, la présidente de la Fédération des Associations des Personnes Handicapées du Bénin a fait part à la ministre de deux doléances. Il s’agit d’une part de la politique nationale pour la promotion des personnes handicapées, adoptée en décembre 2011 ainsi que la Convention relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par le Bénin en juillet 2012 qui attendent toujours d’être mises en œuvre, et d’autre part, de la redynamisation de la Fédération des associations des personnes handicapées du Bénin. « Madame la ministre, cela est un cri de notre cœur », a lancé Madame Daïzo à l’endroit de Naomie Azaria au sujet de ces doléances. Prenant la parole à son tour, la ministre a reconnu la difficile situation et les problèmes que vivent les handicapés du Bénin et dont la population s’élève à quelque 1,5 millions de personnes, selon les dernières statistiques. Enumérant, entre autres, la marginalisation et la stigmatisation, les difficultés d’accès aux services sociaux de base (soins de santé et de réadaptation ; éducation principalement) et difficultés d’accès aux tests et concours de recrutement dans la Fonction publique sur la base de l’égalité avec les autres, la ministre les a rassurés des mesures idoines nécessaires qu’elle compte prendre afin que leurs droits soient davantage respectés au Bénin. Reconnaissant que la situation des handicapés n’est pas reluisante et que des efforts restent à faire, la ministre a énuméré quelques-unes des actions engagées par l’Etat béninois dans ce sens. L’on peut citer la mise en œuvre depuis 1989 du Programme national de réadaptation à base communautaire qui, à partir de 2007, offre ses prestations à environ 3000 personnes handicapées chaque année; les Centres de promotion sociale des aveugles de Cotonou et de Parakou ; la création par décret 2009-505 du 12 octobre 2009 du Fonds d’appui à la réadaptation et à l’intégration des personnes handicapées, etc. Organisée à quelques encablures de la rentrée scolaire, la rencontre a été l’occasion pour les handicapés de recevoir des cadeaux utiles, dons du Ministère et de ses partenaires. Kits scolaires (uniformes, cahiers, stylos, etc.), fauteuils roulants (22 total), etc. Il est à noter que l’animation culturelle de la rencontre a été entièrement assurée par des handicapés qui ont prouvé, s’il en était encore besoin, qu’ils sont des êtres comme tout le monde, et dotés de bien de talents.
Elles en parlent…
Naomie Azaria, ministre en charge des Handicapés: « Je voudrais vous rassurer de mon entière disponibilité »
« Je saisis cette heureuse occasion pour remercier très sincèrement les organisations caritatives et les partenaires techniques et financiers qui ne ménagent aucun effort pour contribuer efficacement à l’autonomie des personnes handicapées et leur inclusion dans la société. (…) Je voudrais ici vous rassurer, pour ma part, avec l’appui des familles et des communautés, de mon entière disponibilité à prendre les mesures idoines nécessaires afin que les droits des personnes handicapées soient davantage respectés dans notre pays. »
Claudine Daïzo, présidente de la Fédération des associations des personnes handicapées du Bénin: « La personne handicapée ne doit plus être considérée comme un objet de pitié, mais un sujet de droit »
La personne handicapée ne doit plus être considérée comme un objet de pitié, mais un sujet de droit. Nous avons des personnes handicapées qui sont professionnellement très compétentes. Malheureusement, on ne leur permet pas de le prouver. Aujourd’hui nous avons des personnes handicapées qui, grâce aux efforts des familles, à leurs efforts personnels, ont des diplômes de haut niveau. Si l’Etat béninois leur permet, elles pourront démonter leurs compétences. Nous avons besoin au Bénin, d’avoir une société inclusive, c’est-à-dire une société qui permet à la personne handicapée de recevoir l’éducation dont elle a besoin, de recevoir des soins de santé adéquats, d’avoir la formation adéquate et un emploi avec beaucoup de dignité. »