La position conciliante de la France vis à vis des rebelles touaregs qui refusent l'autorité de l'État à Kidal est de plus en plus mal perçue par la population malienne. Comme par les partis politiques.
Les messages colportés par la foule, jeudi 30 mai, à Gao, sont à l'image du ressentiment d'une grande part de la population malienne envers les groupes armés touaregs qui se sont retirés à Kidal. " Nos pensées aux victimes et non aux bourreaux ", " Pas d'élections sans confiance ", " Président François Hollande, merci pour la liberté, maintenant la justice "…
Le président français, taxé de complaisance envers le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), groupe touarègue soupçonné de nombreuses exactions - notamment l'exécution d'une quarantaine de soldats à Aguelhok en janvier 2012 et plusieurs cas de viols à Gao entre mars et juin suivant.
" Les banderoles qui s'adressaient à François Hollande, c'était pour lui dire : tu as libéré le Mali des terroristes, maintenant libère Kidal, sinon avec toi, le Mali va divorcer brutalement ", a commenté Ousmane Maïga, l'un des membres de la coordination de la jeunesse de Gao.