Réaction du secrétaire général du Syndicat national de la CNSS: « Le Conseil est responsable de tout ce qui s’est passé à la Cnss » dixit Gilbert Sètondji Boco
Publié le vendredi 31 mai 2013 | L`événement Précis
L’Evénement Précis : En réalité, quelles sont les normes appliquées en termes de primes et frais de mission par la Cnss à l’intérieur et à l’extérieur du pays ?
Gilbert Sètondji Boco : Il faut oublier ce que les conférenciers ont dit. En tant que Béninois, si on vous faisait appel pour vous nommer comme directeur général de la CNSS et que vous constatez que vos frais de mission s’élèvent à 40.000 francs, et que vous devez aller en Côte-d’Ivoire, par exemple. Or, par jour, en Côte d’Ivoire, en tant que directeur général, êtes-vous sûr qu’avec 40.000 fcfa, vous pourrez manger et les recevoir au besoin pour savoir comment ils fonctionnent dans leurs offices avec leurs expériences dont vous avez besoin? Ça c’est le cas de l’Afrique. Pour ce qui concerne l’Europe, les 40.000 fcfa peuvent vous aider à faire cela ? Je préfère qu’on reste en Afrique. C’est cela la réalité. Soyons donc objectif.
Donc, 40.000 fcfa sont payés comme frais de mission à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, selon les textes ?
Oui, c’est cela. C’est la prime officielle que le directeur général est venu voir. Il n’y a pas de différence. Donc, le directeur général est venu avec son expérience et son rang et il a les mêmes primes que ses pairs pour les missions. D’abord combien de missions le directeur général peut effectuer par mois. Par trimestre, il peut faire combien de missions et on crie ? Cher ami, je vais vous dire, en toute honnêteté, qu’ils sont responsables de tout ce qui s’est passé à la Cnss. il y a des priorités qu’ils ont laissées pour s’adonner à des histoires de personnes. L’informatisation, par exemple, n’a pas pu être réglée. Nous sommes encore à la main à la Caisse. Parlant du domaine d’Ekpè, c’est le syndicat qui a œuvré pour son aboutissement. L’ancien directeur général a fait des contrats avec des locataires et le mètre carré était à 5000 fcfa. Au lieu de laisser les contrats aller à leur terme, il a pris des avenants pour renouveler ces contrats encore pour leur donner 10 ans. En son temps, nous avons dénoncé la chose. Et au lieu de relever le montant de façon substantielle, le Conseil d’administration s’est contenté d’arracher seulement 10 hectares. Les documents existent pour confirmer cela. A son arrivée à la tête de la direction, c’est moi en tant qu’adjoint du secrétaire général du syndicat qui lui ai dit de garder le dossier et de chercher à savoir ce qui s’est passé avant de signer. Aujourd’hui, on parle de manque à gagner. Il faut que les conférenciers présentent les faits tels qu’ils sont et c’est ça la réalité.
Est-ce à dire qu’en réalité, il n’y a pas mauvaise gestion à la Cnss ?
Je vous le dis en toute honnêteté. Lorsque la Caisse va tomber, je tombe parce que mon salaire est là de même que ma pension. Je suis doublement gardien, responsable de la survie.
Que dites-vous alors du dossier relatif au placement des fonds ?
A ce niveau, il faut vous dire qu’ils ont aussi tort. Depuis toujours, c’est le directeur général qui signe les conventions de placement avec les banques. Donc, si une banque tombe en faillite, c’est lui qui sera interpelé et non le président du Conseil. Le conseil d’administration devrait vérifier si les banques sont crédibles. En réalité, c’est le directeur général qui signe le papier et qui donne son quitus. Le conseil sera même cité comme complice. A Ekpè, l’autre directeur général avait fait une mauvaise affaire en décidant de relancer les contrats qui n’étaient pas à terme avec des avenants et de relever les montants de 100 f à 500f alors qu’il a lui-même diligenté une enquête qui révèle que les gens ont le domaine et payent 5000 fcfa le mètre carré. Alors que nous leur avons laissé ça à 100 fcfa le mètre carré. A partir de ce moment, il avait peur que les gens demandent au Chef de l’Etat de le sauter. Ils lui ont fait du chantage et lui ont arrangé le placement sinon jusqu’à l’avènement du président. C’est le directeur général qui place les fonds. Ce n’est pas le président du conseil. Ce n’est pas pour rien que l’ancien membre du Conseil, monsieur Glèlè n’était pas dans le groupe pour leur conférence. Il leur a reproché cette réaction. Si aujourd’hui, il n’y a pas de conseil d’administration, c’est toujours à cause d’eux. Vous ne pouvez pas me demander de placer des fonds alors que c’est moi qui signe les conventions. Si vous êtes directeur général et qu’on vous demande d’envoyer des milliards et que c’est vous qui signez les papiers, qui sera responsables demain ? C’est donc ça la réalité. Et c’est ce que les textes recommandent que le directeur général fait. S’il veut dépenser un milliard de francs, il prend l’autorisation du conseil d’administration et des différents chefs services impliqués qui doivent faire les enquêtes pour dire que ces banques peuvent recevoir des milliards.
Cela veut dire que même si une commission d’enquête est diligentée à la Cnss, il n’y aura pas des traces de mauvaise gestion ?
Je vais vous dire ceci pour la petite histoire. Le directeur général a pris service en 2011. A son arrivée, il y avait des revendications du personnel comme lui même il l’a expliqué. En ce moment, j’étais le secrétaire général adjoint du syndicat. Et dans les revendications, on voulait que le dg reconnaisse les diplômes. En exemple, quelqu’un qui a le bac vient dire qu’il est allé faire master et qu’il faut le reclasser administrateur. Le Dg dit que cela ne se passe pas de la sorte et que ce serait en violation des prescriptions de nos conventions collectives. Il a affirmé que s’il ne reconnait pas, il n’aura pas le budget qui n’était pas encore préparé pour être voté. Ce n’est qu’en juillet 2012 qu’on lui a donné le budget 2012. Faites vos enquêtes et vous verrez qu’à un moment donné, on a réduit parce qu’il faut asphyxier le dg. C’est dommage qu’un budget de 12 mois soit donné en juillet. Dans quel pays cela peut se passer de la sorte ? Comment voule- vous que celui à qui vous n’avez pas donné de l’argent détourne ?
En clair, il n’y a pas de mal gouvernance à la Cnss
C’est du pipo. Il faut dire que c’est le secrétaire général Boco Sètondji Gilbert qui l’a dit. Si vous en voulez plus, je vais vous donner des explications. Et si je développe cela, ça va mettre à nu tout ce qui a été dit dans la conférence de presse. Nous ne sommes pas là pour défendre un Dg car lui, il est passager.
Parlant de l’ambigüité portant sur la date de signature du document lui donnant droit aux primes de 100.000 fcfa et 250.000 cfa, on constate que c’est rétroactif, car la date de signature est du 09 août 2012 tandis que celle de sa prise d’effet est du 21 février 2012. Il y a un grand écart qui laisse perplexe. Qu’en dites-vous ?
Cela relève du Dg. Si vous pouvez vous rapprocher de lui, vous aurez plus d’informations sur cet aspect. Je ne suis pas là pour le défendre qui que ce soit, car je suis responsable du personnel.
Quelle est actuellement la position du personnel ?
Le personnel est soudé derrière le dg et je suis mieux placé pour le dire