Les Nations Unies ont exhorté vendredi tous les Etats membres à interdire toutes formes de publicité en faveur du tabac, de promotion et de parrainage en vue de contribuer à réduire le nombre de consommateurs de tabac. Le tabagisme tue presque six millions de personnes chaque année.
« Le tabac est l’une des plus grandes menaces à la santé publique. Il tue la moitié de ses utilisateurs », a dit le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac. « Une moindre exposition à la publicité en faveur du tabac réduit les chances de commencer à fumer », a-t-il poursuivi.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un tiers environ des jeunes qui essayent le tabac le font car ils ont été exposés à la publicité, à la promotion et au parrainage en faveur de ce produit. Dans le monde, 78 % des jeunes âgés de 13 à 15 ans déclarent être régulièrement confrontés à une forme ou l’autre de ces pratiques.
Le tabac est un facteur de risque majeur pour des maladies non transmissibles telles que le cancer, les maladies cardio- vasculaires, le diabète et les affections respiratoires chroniques. L’OMS estime que, d’ici à 2030, le tabac tuera chaque année plus de 8 millions de personnes, quatre sur cinq de ces décès intervenant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
« Bien qu’entièrement évitable, le tabagisme arrive en tête des menaces universelles qui pèsent sur la santé », a déclaré, pour sa part, Margaret Chan, directrice générale de l’OMS. « Les gouvernements doivent avoir comme priorité absolue de mettre un terme à la manipulation éhontée à laquelle se livre l’industrie du tabac auprès des jeunes et des femmes, en particulier en vue de recruter la prochaine génération d’accros à la nicotine», a-t-elle souligné.
Ces interdictions sont l’un des moyens les plus efficaces de réduire la consommation de tabac. Dans les pays qui ont déjà pris de telles mesures, celle-ci a baissé de 7% en moyenne. Toutefois, seuls 19 pays (abritant à peine 6% de la population mondiale) ont mis en oeuvre une interdiction complète alors que plus d’un tiers des pays ont des restrictions minimes ou n’en imposent aucune.
De plus, ajoute l’OMS, l’interdiction doit être complète pour être véritablement efficace, l’industrie du tabac trouvant toujours de nouvelles tactiques pour cibler les fumeurs potentiels, en offrant par exemple des cadeaux, en recrutant des faiseurs de tendance chargés de faire jouer leur influence dans les cafés et les boîtes de nuit ou en plaçant leurs produits et marques dans des films et à la télévision.
Les responsables onusiens exhortent en conséquence les Etats membres à mettre pleinement en oeuvre la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, premier traité international négocié sous les auspices de l’Organisation. Le traité a été adopté en 2003 et il compte désormais 176 Parties couvrant 88% de la population mondiale.