Seize pays africains sont "en bonne voie" de réduire l'extrême pauvreté d'ici 2015 conformément aux objectifs du Millénaire fixés par l'ONU, selon le rapport 2013 de l'ONG One.
L'ONG One a distribué les bons et les mauvais point aux pays africains avec la publication de son rapport DATA 2013. Comme chaque année, ce dernier examine les progrès réalisés par différents pays, principalement d'Afrique subsaharienne, dans leur poursuite des huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Selon le rapport, seize pays africains sont "en bonne voie" de réduire l'extrême pauvreté d'ici 2015. Parmi les meilleures élèves figurent le Rwanda, l'Ethiopie, le Ghana, l'Ouganda, le Bénin, le Burkina Faso et le Malawi. L'exemple du Ghana est particulièrement manifeste. Le pays a vu chuter son taux d'extrême pauvreté de 51 à 29% entre 1992 et 2006, la part de personnes souffrant de la faim de 41 à 5% entre 1991 et 2010 et le taux de scolarisation des enfants à l'école primaire est montée de 65 à 99% entre 1991 et 2012. Le Burkina Faso est également cité en exemple pour son taux de pauvreté qui a baissé de 75 à 49% entre 1993 et 2009.
Toutefois note l'ONG, neuf pays n'ont réalisé que peu d'avancées depuis 2010 et certains ont même reculé. Selon One, les pays à la traîne sont essentiellement des Etats fragiles. Symboles de ce phénomène, la RD Congo et le Zimbabwe apparaissent comme les cancres de l'Afrique en matière de réalisation des OMD. Plus inquiétant, "la croissance économique n'est pas autant corrélée avec la réduction de la pauvreté qu'elle le pourrait", indique le rapport, cité par l'AFP. En queue de peloton, on retrouve aussi par exemple des pays exportateurs de pétrole comme le Congo Brazzaville et le Gabon.
Ressources publiques mal affectées
De façon générale, les ressources publiques ne sont pas affectées là où elles devraient l'être pour vraiment changer la vie des Africains, à savoir dans les secteurs de la santé, l'éducation et l'agriculture, affirme le rapport. Celui-ci met en exergue le cas de l'Angola, en plein boom pétrolier, mais dont "les dépenses publiques d'éducation par enfant fréquentant l'école primaire sont les plus faibles" alors qu'un effort financier infime permettrait de facilement doubler le nombre d'instituteurs. De la même façon, le Nigeria, très peuplé mais riche en pétrole, pourrait en l'espace de deux ans acheter des moustiquaires contre le paludisme, vacciner et offrir des traitements contre le sida à sa population s'il respectait ses promesses et mobilisait ne serait-ce que 5 milliards d'euros (son PIB 2011 était de 244 milliards de dollars), explique le rapport.
Les "objectifs du Millénaire" ont été définis par l'ONU en 2000. Ils visent la réduction de moitié en 2015 de l'extrême pauvreté et de la faim dans le monde. A ce titre, il mesure aussi les progrès réalisés contre le sida, contre la mortalité maternelle et infantile, mais aussi en matière d'accès à l'eau, d'égalité des sexes et d'éducation.