Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a publié vendredi 12 septembre dernier, le rapport sur le développement humain (RDH) 2014 à Cotonou en présence des ministres Marcel de Souza et Fulbert Géro Amoussouga. Ce rapport intitulé «Pérenniser le progrès humain: réduire les vulnérabilités et renforcer la résilience» recommande qu’il faut créer des emplois, une protection sociale et des structures plus solidaires pour consolider des acquis de développement.
Des vulnérabilités persistantes menacent le développement humain, et faute d’une approche systématique par le biais de politiques et des réglementations sociales, les progrès ne seront jamais équitables ou durables. C’est la principale conclusion du rapport sur le développement humain rendu public vendredi dernier à Cotonou en présence du ministre du Développement, de l’Analyse économique et de la Prospective et du ministre chargé des Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD) et des Objectifs du Développement durable (ODD). Ce rapport offre un nouveau regard sur la vulnérabilité et propose des moyens de renforcer la résilience. Il indique que 1,2 milliard de personnes vivent avec un revenu inférieur ou égal à 1,25 dollar par jour. Les dernières estimations de l’Indice de Pauvreté multidimensionnelle (IPM) du PNUD révèlent que 1,5 milliard de personnes dans 91 pays en développement vivent en situation de pauvreté marquée par des carences cumulées en matière de santé, d’éducation et du niveau de vie. Le rapport est publié à un moment clé du débat sur la création d’un nouvel agenda de développement après l’échéance des Objectifs du millénaire pour le Développement 2015. A cet effet, dix-sept objectifs ont été identifiés par ce rapport dont notamment, l’éradication de la pauvreté et de la faim, le renforcement de la sécurité alimentaire, la promotion d’une société pacifique et inclusive, l’accès à la justice pour tous et la création des institutions efficaces redevables et inclusives à tous les niveaux.
Les menaces
Par ailleurs on apprend à travers ce rapport que l’espérance de vie à la naissance au Bénin est passée de 47,3 ans en 1980 à 59,3 ans en 2013. La durée moyenne de scolarisation a augmenté de 2,6 ans tandis que le Revenu national brut par habitant s’est amélioré d’environ 9,9% entre 1980 et 2013. Mais malgré ces performances, la position du Bénin ne s’est pas améliorée. Sur 187 pays, le Bénin est classé au 165è rang avec un indice de développement humain de 0.476 contre 0.436 en 2013.A la cérémonie de lancement du rapport, Rosine Sori Coulibaly, coordonatrice résidente du Système des Nations Unies et représentante résidente du PNUD au Bénin, a mis l’accent sur le fait que les objectifs élaborés par ce rapport peuvent aider les pays à atteindre l’élimination de la pauvreté et la réduction significative des inégalités et de l’exclusion. Elle a ajouté qu’il faudra de la volonté politique et de l’engagement pour réussir. «L’élimination de l’extrême pauvreté sera notamment l’un des objectifs centraux du nouvel agenda. Mais, comme le montre le rapport, si les personnes risquent à tout moment de retomber dans la pauvreté, en raison de facteurs structurels ou aléatoires et de vulnéralités persistantes, les progrès du développement resteront précaires», avertit-elle. Le ministre du Développement, de l’Analyse économique et de la Prospective (MDAEP), Marcel Alain de Souza, a rappelé que le rapport a identifié 21 menaces à l’amélioration de la sécurité humaine au Bénin. Lesquelles ont été identifiées comme étant les sources de vulnérabilités, empêchant non seulement la réalisation de certains objectifs mais aussi et surtout le maintien et le renforcement des acquis. Il s’agit notamment de la menace à la sécurité alimentaire, la menace à la sécurité sanitaire et la menace à la sécurité environnementale. Le ministre Fulbert Géro Amoussouga quant à lui, a précisé la démarche que doit suivre le gouvernement pour atteindre ses objectifs. «Nous devons nous investir inlassablement dans la prévention des chocs. Nous devrons œuvrer à travers nos politiques pour atténuer le risque, la précarité et l’incertitude qui sont parfois attachés à certains parmi nous», affirme-t-il. Fulbert Géro Amoussouga a encouragé chacun des Béninois à travailler pour qu’ensemble le Bénin sorte de la précarité. «Donner à chacun et à tous une vie de dignité, devra être le credo de notre engagement politique et social. Tout le monde doit être traité sur le même pied d’égalité», a-t-il notamment lancé.