Les généticiens de l’Université d’Abomey-Calavi montent au créneau pour se faire entendre. Face à la presse, ce vendredi 12 septembre 2014, à la salle de conférence de la Maison de l’enseignant ‘‘La Doctrine’’, ils ont apporté leur part de vérité, clarifiant ainsi la position des scientifiques de l’UAC dans le débat autour des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) et le développement du Bénin.
«Cela fait un moment qu’un même son de cloche est entendu par rapport aux OGM dans notre pays. Autrement dit, on a tout le temps tenté de montrer le côté négatif des OGM. Il serait coupable de continuer de se taire vu que le seul son de cloche auquel nos populations sont soumises, ne leur permet pas de cerner l’autre aspect occulté délibérément ou par ignorance et qui leur permettrait de se faire une opinion libre des questions soulevées en ce qui concerne ces fameux OGM, surtout qu’on les incite ces temps-ci à un soulèvement populaire en leur demandant de signer illégalement des pétitions… sans leur expliquer que tout cela vise en réalité à défendre des intérêts personnels et non l’intérêt d’eux autres, les populations dont on a toujours habilement abusé ». C’est par ces mots que le Professeur Clément Agbangla, en sa double qualité de généticien et de Directeur du Laboratoire National de Biosécurité du Bénin, a introduit la conférence de presse pour éclairer l’opinion publique nationale sur la position des scientifiques béninois dans le débat des OGM qui se mène depuis peu dans notre pays. De l’avènement des OGM en passant par ses avantages et inconvénients sur la santé et l’agriculture, de ce que l’on peut retenir des différents courants rencontrés, le spécialiste des questions de génétique et des biotechnologies n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la cabale gratuite qui se mène contre l’utilisation des OGM par certaines ONGs et qui, précise t-il, viennent s’abreuver à la source du savoir dans son laboratoire en ce qui concerne les questions sus évoquées. Pour les journalistes présents à cette conférence de presse, la question est de savoir si un Etat peut réellement se passer aujourd’hui des OGM et si le Bénin dispose d’une structure nationale pour vérifier un produit soupçonné d’OGM. Si pour la seconde question, le porte-parole des scientifiques de l’UAC, sans hésiter, affirme que le Bénin est armé jusqu’aux dents par le truchement de son laboratoire pour répondre à toute sollicitation biotechnologique conséquente, pour la première, il répond d’emblée par la négation : « Il a été constaté qu’aucun pays du monde quelle que soit sa position vis-à-vis des OGM, ne peut aujourd’hui être à l’abri de ses incidents… Or il se trouve que le Bénin, à l’avènement des OGM, pour des raisons de sécurité, a décidé en 2002, de la prise d’un moratoire de 5ans pour disposer des instruments institutionnels et juridiques pouvant lui permettre de gérer les éventuels risques pouvant découler de l’utilisation desdits organismes et des produits qui en dérivent. Ce moratoire a été renouvelé le 12 mars 2008 et est arrivé à terme le 11 mars 2013 ». Que faire aujourd’hui pour rétablir la vérité et inscrire à nouveau le Bénin dans ces débats, la solution est toute trouvée par le Pr Clément Agbangla qui recommande la mise en œuvre du Protocole de Cartagena signé et ratifié par le Bénin et celle du Protocole additionnel relatif au Protocole de Cartagena qu’il a aussi signé. La conférence de presse a pris fin par une visite guidée des locaux du Laboratoire de Génétique et des Biotechnologies abritant le Laboratoire National de Biosécurité du Bénin.