Réaction, clarifications et avertissements. Ainsi se résume la sortie médiatique hier au Bénin Marina hôtel, du président du patronat et Administrateur général de la société Jlr, Sébastien Ajavon. Indexé à travers la société dont il est l’administrateur général dans une affaire d’importation d’œufs de table impropres à la consommation par des aviculteurs-manifestants, Sébastien Ajavon s’est dit offusqué des accusations faites sans aucun fondement. Primo, rectifie-t-il, c’est la société Vad qui est l’importatrice des 8 conteneurs d’œufs dont il est question et, la société Jlr n’a fait que les racheter pour la distribution. Secundo, sur la supposée qualité douteuse desdits œufs importés, le président du patronat a expliqué que ces œufs importés et estampillés ont non seulement une traçabilité mais qu’en plus à une température comprise entre 2 et 6°, ils peuvent tenir pendant 6 mois et quand ils sont à l’air libre, ils disposent encore d’au moins 3 semaines avant de se détériorer. Il a assuré : « On n’a pas encore ouvert plus de deux conteneurs qu’il y a déjà eu des sit-in. Nous sommes sûrs que les œufs que nous distribuons sont de bonne qualité. Je les défie, qu’ils viennent prouver qu’ils ne le sont pas. Il y a eu des contrôles stricts avec des documents authentifiés de l’Union européenne en amont avant l’importation. Ce n’est pas ce qu’on fait ici ». Cette mise au point faite, Sébastien Ajavon qui déplore que les six autres conteneurs ne soient pas jusqu’ici dépotés, faute de la présence à cet effet des agents de la Direction de l’élevage ne cache pas sa colère : « Ils veulent encore créer des dommages au pays car, ils n’ont pas le droit de bloquer des conteneurs qu’ils ont eux-mêmes autorisés. Je sais qu’il y a eu des marches et des sit-in et la direction de l’élevage n’est pas venue afin que les conteneurs puissent être ouverts, alors qu’il n’y a jamais de certification pour les aviculteurs locaux. Mais je ne sais pas s’il y a des mains invisibles derrière cette affaire ».
Du développement de l’aviculture au Bénin
Et au-delà de cette réaction, le conférencier du jour a, tout en donnant son opinion sur le développement de l’élevage au Bénin, fait part de son intention de s’investir davantage dans l’élevage au Bénin. « J’arrive. Je veux être aussi éleveur chez moi », a annoncé Sébastien Ajavon qui a justifié l’importation des œufs incriminés comme un test par rapport au marché. Mais, pour Sébastien Ajavon, cette prochaine arrivée ne doit pas être interprétée comme une façon de faire mal à ceux qui intervenaient déjà dans le secteur. « Loin de moi l’idée de faire mal aux éleveurs. Jlr n’a pas encore importé et ne le fera plus. », a-t-il insisté. Toutefois, il s’est étonné que certains opérateurs économiques aient peur de la concurrence. Il ajoute : « Nous devons pouvoir affronter toutes les compétitions d’où qu’elles viennent. C’est à chacun de faire son business pour être compétitif. Je ne peux pas comprendre qu’en 2014, qu’on dise que l’importation veut nous tuer. Moi-même je serai éleveur et qu’ils sachent que nous allons le faire à grande échelle. Nous sommes dans un pays ouvert. Ils ne peuvent pas nous empêcher de faire l’élevage. Qu’ils sachent qu’il y a un compétiteur qui arrive ». Et pour cette concurrence annoncée, ce sont les consommateurs qui, au dire, du président du patronat, doivent se frotter les mains. « On peut aller jusqu’à vendre au prix de revient. C’est du social. La compétition est toujours bonne pour les consommateurs.
Composer avec les tout petits
Répondant à une autre inquiétude sur le sort des petits aviculteurs, l’administrateur général de Jlr n’a pas fait la langue de bois. Pour lui, il y a de la place pour tous car remarque-t-il, n’y a pas que de petits dans ce secteur. « Je suis prêt à ne pas y aller si on décrète que ce sera un business de petits. Mais, je sais que l’élevage est une question de gros moyens. Il y a certains qui ont de grands moyens, pourquoi ne les mettent-ils pas dans l’élevage et la production. Faire de la production dans les conditions actuelles, c’est faire du social », a-t-il affirmé en se disant prêt à des négociations avec les petits éleveurs à qui, a-t-il relevé, il envisage confier le secteur de la distribution de ses produits. D’ailleurs, Sébastien Ajavon n’est pas resté sans déplorer l’environnement de la production locale et des affaires qui empêche les éleveurs d’être compétitifs. Et au nombre de ces facteurs clés pour faire inverser la donne, il a cité l’énergie. « L’environnement n’est pas favorable au développement. Dans un pays où la terre est loin d’être effectivement sécurisée, où le faux règne en maître et où on est amené à préférer la houe que d’utiliser les tracteurs qui reviennent plus chers à cause du manque d’énergie et du gas-oil agricole qui n’est pas détaxé, il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités », a-t-il souligné. Et pour donner un exemple de cette maldonne, Sébastien Ajavon a conclu que quand il produit des œufs en Europe puis les importe vers le Bénin avec tout ce qui y est lié comme le transport et le dédouanement, il est plus compétitif.