Le Moringa Oleifera est une plante classée dans les rangs des arbustes. De la feuille en passant par l’écorce, la racine ou même la graine, la plante est un complément alimentaire très nutritif pour la mère et l’enfant. Elle participe au traitement de plusieurs maladies fréquentes dans le quotidien des Béninois.
Originaire de l’Inde, dans les vallées au Sud de l’Himalaya, le Moringa Oleifera se retrouve aujourd’hui tout le long de la zone tropicale et subtropicale. Aussi appelé « Ne meurt jamais », le Moringa peut croître aussi bien sur sol riche que sur sol pauvre, et n’est que peu affecté par les conditions climatiques difficiles telles que la sécheresse. Il croît rapidement lorsqu’il est semé ou coupé, tout comme il peut se régénérer par lui-même, après une coupe très sévère.
Reconnaître le Moringa et son utilité
Selon le botaniste Valère Ezin Bocohaya, le Moringa oleifera est appelé yovokpatinman en langue Fon ou éwèigbalè chez les Yoruba ou Nago. « C’est une plante des régions tropicales, c’est-à-dire les régions chaudes (Afrique, Asie, inde etc.), dont la hauteur ne dépasse généralement pas 7 à 8 mètres. Nous le qualifions pour cela d’arbuste. C’est une plante reconnaissable au plan botanique par ses feuilles composées de nombreuses folioles. Ces feuilles sont à nervation partiellement tripennée, disposée d’une façon spécifique le long de la tige. Au Benin, cette plante domestiquée se retrouve le plus souvent dans les milieux urbanisés où elle sert de palissade, de clôture provisoire. Le fruit est une gousse à trois côtés, c’est-à-dire, un fruit sec qui s’ouvre à maturité par deux fentes longitudinales ».
Une plante riche en protéines et acides aminés
Les feuilles du Moringa ont une valeur alimentaire, de même que les jeunes racines qui sont consommées comme légume. Des études phytochimiques réalisées sur cette plante ont permis d’isoler des substances antibiotiques dont certaines se révèlent actives sur Escherichia coli et micrococus aureus qui sont des bactéries redoutables. Une substance appelée moringine est extraite de l’écorce du tronc ou de la racine et a un effet hypertensif, donc utile pour les hypotendus. L’écorce a également des propriétés antiscorbutiques, toniques, et une action favorable sur les sécrétions bronchiques. Le suc des feuilles est instillé dans les yeux contre les céphalées et les convulsions. La valeur nutritive des feuilles de Moringa est d’une richesse rarement observée. En effet, les feuilles contiennent une très grande concentration de vitamines A et C, un complexe de vitamines B, du fer, du calcium, des protéines, du zinc, du sélénium et, phénomène assez rare pour une plante, elle possède les 10 acides aminés essentiels à l’être humain. La grande teneur en fer, protéines, cuivre et diverses vitamines et acides aminés essentiels des feuilles de Moringa en font donc un complément nutritionnel idéal. En outre, insérer les feuilles de Moringa dans les programmes de lutte contre la malnutrition permet de remettre l’accent sur les ressources disponibles localement. Les graines de Moringa Oleifera, une fois transformées en poudre, deviennent un floculant naturel qui peut clarifier les eaux troubles, dissipant de ce fait 90 à 99% des bactéries. En effet, il a été démontré que ce mélange de graines constitue un coagulant de premier ordre pour le traitement de l’eau des rivières possédant un haut niveau de matériel solide en suspension. (>100 UTN-unités de turbidité néphélométriques). Le mélange de graines broyées peut être préparé à partir des graines, mais aussi des résidus pressés (tourteaux) obtenus lors de l’extraction de l’huile des graines.
Très utile dans la médecine traditionnelle, le Moringa produit de l’huile
Les graines de Moringa contiennent 40% d’huile et le profil de l’acide gras de l’huile démontre qu’elles contiennent 73% d’acide oléique. L’huile de Moringa se rapproche donc d’une huile de qualité supérieure telle que l’huile d’olive. L’huile de Moringa peut être utilisée comme huile végétale comestible et huile de cuisson (elle rancie très lentement) ; comme huile industrielle ; ou comme huile de qualité dans l’industrie cosmétique et de parfums ou encore comme huile d’éclairage dans les lampes à huile car elle produit une lumière claire presque sans fumée ou enfin, comme base pour les peintures fines. Les feuilles, les fruits, les graines, les racines, l’écorce mais aussi les fleurs possèdent chacun des vertus médicinales particulières. Toutes ces utilisations n’ont pas encore été vérifiées par la science, mais le Moringa est considéré comme un traitement contre l’anémie, la perte d’appétit et il augmente la lactation des femmes – les douleurs gastriques, l’ulcère à l’estomac, la diarrhée, la dysenterie, la colite et il peut être utilisé comme laxatif, purgatif et diurétique – les rhumes, bronchites, fièvre et maux de tête – les rhumatismes, les crampes musculaires, les bleus et ecchymoses – les infections cutanées, la gale, les mycoses, les piqûres d’insectes. Le Moringa peut être également utilisé dans certains cas de diabète pour stabiliser le taux de sucre et peut stabiliser la tension artérielle. Parmi les utilisations de cet arbre, on peut citer, fourrage du bétail (vaches, moutons, chèvres, porc, lapins) et aliment pour les poissons (ex : les carpes), production de biogaz, teinture (de couleur bleue) et tannin pour les peaux de bêtes, fertilisation et prévention de certaines maladies des plantes (ex : Pythium de baryanum), substance nutritive pour l’appareil foliaire (augmentation du rendement des récoltes de plus de 30%), engrais vert, fabrication de papier, de cordes, etc… Malgré cette richesse incommensurable que contient le Moringa Oleifera, très peu de Béninois connaissent cette plante. Sinon, les quelques-uns qui en ont entendu parler ne l’ont pas prise au sérieux. Il importe qu’à l’instar des quelques Ong qui s’investissent dans la promotion de cette plante, que les autorités du Ministère de la santé publique créent un projet afin de vulgariser les bienfaits de cette plante.