La situation des enfants demeure encore préoccupante, en dépit des efforts des partenaires pour promouvoir l’enfance heureuse. L’UNICEF, partenaire N°1 et de vieille date, travaille pour inverser la tendance. C’est dans ce cadre que l’institution en synergie avec le gouvernement béninois a pensé au concept de la ‘’programmation axée sur l’équité’’. Il s’agit d’un mécanisme qui veut avant tout corriger les disparités et constitue un des axes majeurs de l’appui stratégique aux différentes composantes de la société.
Par Maryse ASSOGBADJO
Au Bénin, les indicateurs en faveur des droits des enfants sont peu reluisants des efforts de l’UNICEF et du gouvernement pour changer la donne. Les indices de pauvreté monétaire présentent de fortes disparités en milieu urbain ainsi qu’en milieu rural. Et nombreux sont les enfants qui peinent encore à accéder aux services sociaux de base, tels que l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, aux médias, à l’école. Selon les estimations du Groupe des Nations Unies pour le Développement, la croissance démographique de 3,25% est supérieure à la croissance économique qui est de 2,7% avec une mortalité infanto-juvénile estimée à 106% au Bénin. Les disparités ne sont pas moins considérables en ce qui concerne l’enregistrement des naissances. Mieux, selon l’Enquête démographique de Santé de 2011-2012, le taux d’enregistrement des naissances au Bénin est estimé à 81,2% avec des disparités au niveau départemental. Celui de l’Alibori présente en effet, le taux le plus faible avec 42,3%. La même source renseigne que les enfants vivant dans un ménage classé dans le quintile le plus bas courent deux fois plus de risque de décéder que ceux dont le ménage est classé dans le quintile le plus élevé (88% contre 44%). C’est pour combler ces écarts que les différents acteurs et partenaires engagés dans la lutte pour la promotion des droits ont pensé à la mise en place de la ‘’programmation axée sur l’équité’’. Un concept qui se propose de réparer les torts causés aux enfants. Selon la représentante résidente adjointe de l’UNICEF au Bénin, Isabelle Bardem, la programmation axée sur l'équité constitue un processus clé dans la réalisation des projets de développement. Elle repose en l’occurrence sur une bonne analyse de situation avec des données qui permettront de mettre en évidence les goulots d’étranglement entravant la réalisation optimale des objectifs de développement et l’accélération des résultats parmi les populations vulnérables, la réalisation de leurs droits fondamentaux et des droits des enfants. Si l’on s’en tient à ses propos, des études ont montré que les gouvernements des pays en voie de développement sortiront de la précarité en ciblant les personnes vulnérables et les plus défavorisées dans les projets de développement.
Traduire en acte la vision
Or, le constat révèle que la plupart des systèmes de suivi et d’évaluation en Afrique reste faible pour accompagner la programmation axée sur l’équité. Aux dires d'Isabelle Bardem, c’est depuis 2010 que l’UNICEF travaille à traduire en actes concrets cette vision au Bénin. Dans ce sens, explique-t-elle, le suivi des résultats basé sur l’équité qui soutient la ‘’programmation axée sur l’équité’’ a été développé pour appuyer ce changement stratégique avec pour but d’accélérer les progrès vers l’atteinte des résultats en faveur des enfants défavorisés. La finalité est de faciliter la planification, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des politiques nationales; de corriger les faiblesses du système national d’informations révélées par l’analyse de situation. Ce concept, s’il est bien appliqué et suivi, permettra à terme d’obtenir des résultats concrets en faveur des groupes cibles, notamment les plus vulnérables.