Le ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’assainissement multiplie les actions pour l’amélioration de la gouvernance foncière au Bénin. Après les étapes de Porto-Novo, Sèmè-Podji, Cotonou et Abomey-Calavi récemment, c’était le tour mardi des communes d’Aplahoué, Lokossa, Comè et Ouidah de se mettre dans la mouvance inexorable des réformes foncières à travers la sensibilisation sur la reconstitution des anciens lotissements. Des séances présidées par le ministre Christian Sossouhounto qui n’entend pas lâcher du lest dans l’accomplissement des différentes réformes. Autorités communales, élus locaux, associations de développement et autres forces vives ont pris part à ces rencontres qui visent à terme l’élaboration du cadastre.
Le gouvernement du Président Boni Yayi est déterminé à relever les défis du foncier au Bénin. Un secteur englué depuis des lustres dans toutes sortes d’ornières rédhibitoires au développement. On peut citer entre autres la remise en cause des conventions de vente plusieurs années après l’achat par l’acquéreur, les ventes de la même parcelle à plusieurs personnes. La terre est donc source de conflits au Bénin. La gouvernance foncière n’est pas encore la chose la mieux partagée. Dans ces conditions, il est difficile d’envisager l’installation massive des investisseurs étrangers. L’un des objectifs du gouvernement est l’amélioration de la gouvernance foncière et les conditions de fonctionnement du marché foncier national en vue d’accroître les investissements et contribuer à la réduction de la pauvreté. Le ministre Christian Sossouhounto est décidé à vite passer aux actes pour atteindre cet objectif.
Engouement populaire
Dans les salles de conférences des mairies d’Aplahoué, Lokossa, Comè et Ouidah, le ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’assainissement a eu droit à un accueil chaleureux. Dans les localités visitées, les maires et leur conseil communal ont réussi le pari de la mobilisation. On a noté une terrible désolation du maire d’Aplahoué Daniel Lonmadon qui a constaté que les documents des anciens lotissements ne figurent dans aucunes archives de l’administration coloniale. Mais Le maire de Ouidah, Sévérin Adjovi s’engage à accompagner le processus. Celui de Comè Bertin Tossou affiche un optimisme et estime que l’initiative ministérielle est une panacée pour la résolution des problèmes fonciers de sa localité. Le maire de Lokossa Dakpè Sossou a lancé un appel pour un suivi rigoureux des opérations de reconstitution des anciens lotissements. De tout ceci se dégage un sentiment : les populations à la base ont compris l’importance de l’enjeu.
Explications pertinentes
A chaque étape du périple ministériel, le Directeur général du foncier, de la cartographie et du cadastre Wenceslas Houénon a indiqué que la gouvernance foncière passe par des innovations concrètes. Selon lui, il faut se baser sur des documents très fiables et exempts de contestations pour élaborer le cadastre. Un outil pertinent et incontournable pour asseoir un registre graphique communal, base de ressources fiscales fiables et de sécurisation foncière pour faciliter les investissements. Et l’élaboration du cadastre n’est possible qu’après la reconstitution des anciens lotissements a-t-il poursuivi.
Pour le Directeur général de l’Institut géographique national Rock Bah, il est nécessaire et impératif de revisiter tous les travaux de lotissements afin d’uniformiser les données. Cela permettra la mise en place d’un cadastre qui ne souffrira d’aucune contestation. Il loue cette phase pilote et souhaite voir les populations adhérer à l’initiative du ministre pour que les objectifs soient atteints.
Volonté inébranlable
De façon concrète, le ministre Christian Sossouhounto a précisé aux uns et aux autres que les travaux de reconstitution des anciens lotissements importe beaucoup pour l’élaboration du cadastre au Bénin. Il a rappelé aux différents acteurs locaux du foncier que les opérations de reconstitution ne constituent en rien des opérations de lotissement. Selon lui, elles permettront simplement de doter les communes de documents fiables et originaux en vue d’une meilleure gestion du foncier dont elles ont la charge depuis l’avènement de la décentralisation. Ainsi, les cabinets de géomètres-experts retenus à cet effet sont conviés à produire les répertoires des périmètres reconstitués, les plans actualisés d’état des lieux, les fiches signalétiques des parcelles reconstitués et le raccordement au besoin des poches délaissées dans les périmètres traités. Pour le ministre, c’est une opération fondamentale car elle participe de la volonté du gouvernement du Docteur Boni Yayi d’opérer des réformes a-t-il affirmé avant d’ajouter que l’une des conditionnalités des bailleurs de fonds lors de table ronde de Paris est notre capacité à opérer des réformes profondes. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la réforme du foncier car il y va de la paix sociale et de l’assurance à donner aux potentiels investisseurs. La sécurisation foncière est indispensable pour faire comprendre aux béninois ses avantages. Ne rien faire risque de porter atteinte à la paix sociale et surtout de décourager les partenaires au développement. Au total, le ministre Christian Sossouhounto est décidé à conduire les réformes dans un sens mélioratif et dans les meilleurs délais.
