Probablement à partir d’octobre prochain, les enseignants se verront enfin restituer les défalcations opérées sur leur salaire pour les grèves de 2012, a annoncé le Conseil des ministres du 17 septembre.
Sauf, s’il s’illustre, comme c’est souvent le cas, dans sa politique de la renonciation de la parole donnée, le gouvernement de Yayi Boni rétablira à compter du 1er octobre prochain, l’injustice qu’il a causée aux enseignants pour avoir retranché des sous de leur salaire en raison des grèves de 2012. Cette somme s’élève à 2milliards de Fcfa. Après s’être montré intransigeant sur la question lors des précédentes négociations avec ses partenaires sociaux, le gouvernement a fini par fléchir. Aussitôt nommé à la tête du ministère de l’Economie et des finances, Komi Koutché a indiqué que toutes les dispositions seront prises pour régler cette question. Lors de la reprise des discussions entre les Centrales syndicales et le gouvernement, lundi dernier, c’est le seul point sur lequel les deux parties se sont entendues. Mais les leaders syndicaux, habitués à des promesses non tenues du chef de l’Etat, attendaient de voir comment le gouvernement allait réagir.
L’attente ne va plus durer pendant longtemps. Depuis hier, ils ont eu la réponse à leur préoccupation. Le paiement pourrait avoir lieu avant la rentrée scolaire. Le Conseil des ministres a déjà instruit les ministres impliqués et plus particulièrement celui des Finances à prendre les dispositions idoines dans ce sens. Cependant, il se pose souvent la question de la crédibilité des paroles de l’Exécutif et cela nous amène à croiser les bras pour voir si les promesses seront concrétisées. Le gouvernement a tout intérêt à respecter ses engagements s’il ne veut pas enregistrer les premiers mouvements sociaux à la rentrée scolaire.
Même s’il règle ce point, il n’est pas exclu que de nouvelles agitations surgissent pour perturber l’école béninoise. Les revendications qui étaient restées sans solution et ayant soulevé les luttes syndicales sont parfaitement à l’ordre du jour des discussions qui viennent de reprendre. Il s’agit entre autres du point relatif au 1.25 au sujet duquel, les Centrales syndicales ne veulent rien lâcher. Or, le chef de l’Etat leur avait répondu en déclarant au cours d’une rencontre avec des jeunes au Palais de la présidence, qu’il ne leur doit plus rien. La question qu’on lui pose est de savoir, s’il tient toujours le même discours. Sa réponse déterminera la conduite à tenir par les Centrales syndicales. D’ores et déjà, les chefs de file des organisations des travailleurs, Pascal Todjinou, Paul Essè Iko, Noël Chadaré, Dieudonné Lokossou et leurs camarades du Front ont promis ne pas lui faire de cadeau, s’il compte mépriser certaines questions. Après avoir obtenu la promesse de restitution des défalcations, ils estiment que le gouvernement doit faire plus avant le démarrage des classes.