Le ministère de la Famille a organisé hier jeudi 18 septembre au palais des Congrès, un atelier de validation des documents de procédures opérationnelles standard de la prise en charge des victimes basées sur le genre. Cette rencontre à laquelle ont participé plusieurs ministres, est la seconde phase de la mise en œuvre méthodique, concertée et efficace du Plan stratégique national de lutte contre des violences basées sur le genre.
D’après une étude réalisée au Bénin sur les violences faites aux femmes en 2009, 69% des femmes ont déclaré avoir été victimes de violences au moins une fois dans leur vie. Ces violences basées sur le genre au Bénin mettent en danger la vie des victimes. Elles ont des conséquences désastreuses sur les femmes, les enfants et en particulier sur toutes les personnes vulnérables, ainsi que sur leurs familles et leurs communautés. Et pourtant, il n’existe pas un standard national opérationnel pour une réponse intersectorielle harmonisée.C’est pourquoi le ministère de la Famille, des Affaires sociales, de la Solidarité, des Handicapés et des Personnes du troisième age ( MFASSNHPTA) mobilise depuis des années, les organisations de la Société civile, des institutions internationales et des partenaires techniques et financiers en vue d’assurer une visibilité institutionnelle dans la coordination de la lutte contre les violences basées sur le genre. L’atelier d'hier jeudi 18 septembre organisé par le ministère de la Famille avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et les autres partenaires, a permis la validation des documents de procédures opérationnelles standard. Un document phare qui précisera les procédures minimales à suivre tant pour la prévention que pour la réponse à la violence basée sur le genre.Ainsi on pourra définir les actions à mener dans les quatre principaux secteurs d’intervention que sont la santé, le psychosocial, la justice, la sécurité et tous les autres niveaux de responsabilité. C’est une lutte qui nécessite des efforts de la part de tout le monde. «Le traitement et la prévention des violences basées sur le genre exigent la prise de mesure à plusieurs niveaux et par plusieurs intervenants dans divers secteurs », a déclaré Naomie Azaria Hounhoui, ministre de la Famille.
S’approprier les outils
Dans son intervention, le ministre de la Justice, de La législation et des Droits de l’Homme, Valentin Djenontin Agossou a indiqué que les procédures qui sont aujourd’hui soumises à validation au cours de cet atelier, vont permettre de s’approprier les outils pertinents de cette prise en charge des victimes de ces violences. Le ministre de la Santé, Dorothée Kindé Gazard, a quant à elle réaffirme son engagement et celui de son département à œuvrer pour l’adoption et la mise en œuvre des procédures standard pour la lutte contre les violences basées sur le genre. Les victimes de ces violences ont pour premier recours le secteur de la santé, à la recherche des soins. Ce que son ministère à très tôt compris et a pris des dispositions pour assister les victimes dans leurs souffrances. La représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Rosine Sori Coulibaly, dans son discours, a mis l’accent sur le fait que les violences basées sur le genre, surtout celles à l’encontre de la femme et de la fille, restent des atteintes aux droits de l’Homme les plus courantes, les plus systématiques et les plus odieuses commises dans le monde. Selon elle, une femme sur cinq dans le monde est victime de viol ou de tentative de viol au moins une fois dans sa vie. Les assauts sexuels visent surtout les plus jeunes. Une femme sur quatre est abusée au cours de sa grossesse et est exposée aux risques d’avortement et de contamination au VIH. Elle a salué l’engagement et la détermination du gouvernement béninois pour son élimination. Ce gouvernement qui a compris qu’il faut une approche multisectorielle pour venir à bout de ce fléau.Le ministre du Développement, Marcel de Souza, a admis dans son intervention que les mesures de protections prises dans le passé n’ont pas produit les effets escomptés et qu’il faudra changer de stratégie pour éradiquer le mal. «Les mécanismes de protection sociale traditionnelle ne sont pas parvenus à assurer une protection adéquate dans un contexte de modernisation et de vulnérabilité de grands chocs qui exigent des mécanismes plus formels et plus efficaces,» a-t-il reconnu.
Par Lazare AKPAHOU et Elodiane SEMASSOU (Stagiaires)