Lors de la conférence publique de l’Alliance ABT le vendredi 12 septembre 2014, le président Abdoulaye Bio Tchané est revenu de long en large sur le rôle de l’Etat dans l’agriculture béninoise. Il pense que la promotion du secteur agricole doit viser, en premier, lieu l’intérêt du paysan. Il a surtout indiqué que l’Etat doit y jouer un rôle d’arbitre fort qui indique les règles, fait les contrôles nécessaires, sans chercher à supplanter les acteurs privés. Voici ce qu’en dit le président de l’Alliance ABT. « L’agriculture doit être promue dans l’intérêt des paysans. Mais, il faut alors décliner le rôle que chacun des autres intermédiaires joue en ce moment-là.
Et qui doit définir ce rôle ?
C’est l’Etat…
L’Etat doit rester un arbitre, mais un arbitre fort pour faire des arbitrages, pour faire des contrôles. Mais la première chose qu’un Etat doit faire, et je vous le garantir, c’est d’élaborer un plan stratégique, c’est-à-dire, de dire dans l’agriculture ce que nous voulons faire : le problème des semences, la diversification, le rendement, etc. A l’intérieur d’une planification stratégique, dire où nous allons, quels sont nos objectifs, à quel moment, comment contrôler et surtout comment nous assurer que les paysans restent au cœur de cette politique agricole.
Ces dernières années, l’Etat s’est invité dans la filière coton. C’est une situation particulière dont je veux parler. Il faut que tout le monde revienne autour d’une table pour décliner la responsabilité qui doit être celle de chacun. Il doit y avoir un secteur privé dans le secteur agricole, et en particulier dans la filière coton. »
Il ne peut y avoir de secteur agricole florissant sans secteur privé florissant. L’Etat doit s’effacer totalement de la production et de la commercialisation.
Une raison pour laquelle cela s’impose, en 2000, la SONAPRA vendait à l’international le coton à un prix inférieur au prix obtenu par les petites entreprises privées qui étaient au Bénin. Il était apparu en ce moment-là plus évident que le rôle de l’Etat n’est pas d’être dans le commercial. Ce n’est pas à un ministre de se promener pour chercher des intrants, ce n’est pas à un ministre de vendre des balles de coton. »