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Le Matinal N° 4434 du 17/9/2014

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Populisme sans bornes:Yayi clochardise la fonction présidentielle
Publié le vendredi 19 septembre 2014   |  Le Matinal


Conférence
© aCotonou.com par TOP
Conférence sur le thème : "Energies, Ressources Pétrolières et Minières : Moteur d`un Développement Durable au Bénin" -
Jeudi 24 Avril 2014, Palais des Congrès, Cotonou : Le Président Boni Yayi procède à l`ouverture officielle de la Conférence sur les Energies, Ressources Pétrolières et Minières Photo : Monsieur Barthélémy Kassa, Ministre Béninois de l`Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l`Eau et du Développement des Energies Renouvelables


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Dans la matinée d’hier, le chef de l’Etat s’est rendu, en personne, à l’aéroport international Cardinal Bernadin Gantin. L’objectif pour Yayi Boni était de souhaiter un bon voyage aux pèlerins qui s’apprêtaient à prendre leur envol pour la Terre sainte. A cette occasion, le Chef de l’Etat est entré dans l’avion pour serrer la main à tous ceux qui étaient à bord de l’appareil. Cette attitude du prince de Tchaourou qui frise du populisme a choqué plus d’un.


Hier, par cet acte, Yayi Boni a donné la preuve que, sous son règne, la fonction présidentielle est clochardisée. Sinon, comment comprendre que le chef de l’Etat, l’élu légitime de la nation, s’est livré, à cœur joie, à une sorte de populisme qui avilit son prestigieux titre de Président de la République. La main du chef de l’Etat est sacrée. Et en cela, un chef d’Etat ne doit pas saluer n’importe qui et n’importe quand. Mais tel que Yayi Boni a tendu, gratis, sa main aux pèlerins, on est en droit de dire qu’il s’est comporté comme un vulgaire individu en manque de chaleur humaine. Sur cette lancée, il s’est révélé comme étant quelqu’un qui n’est pas préoccupé par les réels problèmes de la nation. Car, Yayi Boni, en saluant ces pèlerins qu’il ne connaît ni d’Adam ni d’Eve, s’est royalement moqué de sa propre sécurité. Et, qui dit sécurité du chef de l’Etat, dit la sécurité de la nation. On n’est pas sans savoir que le virus d’Ebola fait rage dans la sous-région. De même, on sait que c’est une maladie grave qui se transmet juste par contact physique. Même si, à l’heure actuelle, cette maladie n’est pas, officiellement, en terre béninoise, il faut reconnaître que, pour l’intérêt supérieur de la nation, le chef de l’Etat est, en principe, la première personne qui devrait s’en méfier. Egalement, lors de ces occasions où les chefs de l’Etat saluent les gens, les terroristes en profitent pour nuire aux personnalités étatiques. Si Yayi Boni avaient de bons conseillers, ils lui auraient refusé d’aller à l’aéroport international Cardinal Bernadin Gantin pour s’offrir en spectacle. Car, les pèlerins, en voulant lui serrer la main, ne se levaient même pas et avaient sur le visage l’expression d’une profonde gêne. Semble-t-il, Yayi Boni les a importunés. Mais puisque c’était le chef de l’Etat, ils n’avaient pas autre choix que de le saluer et d’écouter ses mots de « bon voyage ». En matière d’importuner les gens, Yayi Boni n’est pas à sa première tentative. Rétrospectivement, on se rappelle de ses visites tous azimuts pour souhaiter joyeux anniversaire à ses aînés politiques. On se rappelle que Kérékou et Soglo ont, une fois, manifesté leur gêne par rapport à cette manière de faire. Egalement, on se rappelle que le président Kérékou lui a formellement demandé d’oublier les « vieux » et d’aller s’occuper de l’essentiel, des affaires de l’Etat. Mais, visiblement, le président Yayi Boni n’est pas prêt à s’occuper de l’essentiel. Sinon, il ne serait pas aller présenter ses condoléances au président Houngbédji, après le décès de son beau-père. On se rappelle aussi du fauteuil dans lequel on l’a installé chez Houngbédji. Cela frisait la « non considération ». Aujourd’hui, la Lépi et les élections communales devraient être ses soucis dominants. Les Béninois souhaitent, pour le reste de sa mandature, qu’il cesse de s’offrir en spectacle et de se consacrer aux réels problèmes de la nation plutôt que de toujours trouver des opportunités pour célébrer son titre de président de la République. Comme le dit les Fons : « On n’arbore pas le pagne pour dire qu’on est chef ». Le président Yayi Boni doit cesser de forcer la sympathie et savoir que, faire fi des convenances et des règles de la bienséance, pour se faire voir, dessert parfois.

Jean-Claude Kouagou

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