Quelques jours après sa mise en liberté d’office par la justice béninoise, Abdelkader Moutaïb, président directeur général du groupement d’entreprise Emcr (Gee) et entrepreneur principal chargé de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale s’est confié au groupe de presse ‘’Le Matinal’’. Dans un entretien exclusif accordé au quotidien ‘’Le matinal’’ et à la radio ‘’Océan fm’’, il est revenu sur les circonstances de ce qui l’avait conduit en prison. Ce qu’il faut retenir, c’est que le Marocain s’est dit prêt à poursuivre les travaux sur le même site, si le gouvernement béninois le souhaite.
Il a rassuré que le site n’a aucun problème, contrairement à ce que des gens avaient tenté de faire croire. Lisez ses propos.
Le Matinal : Vous avez été incarcéré dans l’affaire « construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale ». Vous êtes libéré depuis quelques jours. Dites nous comment vous vous sentez après cette libération
Abdel Kader Moutaïb : Oui malheureusement, j’ai dû passer 20 mois en prison dans un dossier pour lequel on ne devrait pas aller jusqu’à ce niveau. Malheureusement, c’est arrivé. Maintenant que je suis libre, je vais devoir m’occuper, un peu, de mes activités, et voir ce qu’on peut récupérer pour pouvoir évoluer encore au Bénin. Cela va être une autre chance qu’on va tenter.
Vous allez tenter votre chance où ?
Au Bénin, bien sûr.
Quelles sont vos perspectives ? Toujours le nouveau siège de l’Assemblée nationale ?
A l’Assemblée nationale ! Ça dépendra de l’État béninois et des acteurs qui ont géré ce projet. Nous, on ne peut que prétendre pour la reprise du chantier et des travaux plus tôt. Parce qu’on ne voit pas pourquoi ce chantier pourrait être abandonné comme cela depuis plus de 24 mois. Il est en train de pourrir. Cela fait mal. Ce n’est pas de notre habitude de laisser les chantiers traîner comme ça. Donc, on a de la volonté pour continuer les travaux. Cela dépendra seulement des acteurs.
Mais le marché n’a jamais été résilié. Pourquoi vous attendez l’Etat pour continuer ?
Le marché n’a jamais été résilié et on ne sait pas pourquoi avoir arrêté les travaux. On sait qui a arrêté les travaux ; mais, dans quel but ? On ne sait pas jusqu’à présent. Pourquoi on m’a envoyé en prison ? Je ne sais pas. Là où je vous parle, je ne sais pas pourquoi j’étais en prison. Je ne sais pas ce qu’on m’a reproché en m’envoyant en prison.
Mais que dit la décision qui vous a permis de vous retrouver en prison ?
La justice a fini par comprendre. Il faut faire confiance à la justice béninoise parce qu’elle a cherché à comprendre et elle a bien compris. Aujourd’hui, on est lavé de tout soupçon. On ne peut que remercier Dieu et voir dans quel cadre on doit pouvoir continuer à travailler au Bénin. On verra la suite.
Par rapport au chantier, il paraît que le sol est problématique. Les caractéristiques du site permettent-elles de continuer au même endroit ?
C’est une question de culture dans les techniques. Il n’y a pas un sol compliqué dans le monde entier. Les gens ont construit des aéroports, des immeubles sur l’eau. Ce n’est pas parce qu’on a un sol fragile qu’on ne peut pas construire là-dessus. Il suffit de mettre les techniques adéquates pour pouvoir l’améliorer. C’est le cas du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Moi, je rassure les uns et les autres que ce projet ne souffre d’aucune instabilité. Le sol a été correctement amélioré. C’est dommage, les gens ne connaissent pas la technique et se sont mis à parler à tort et à travers. Je rassure que le sol ne souffre de rien. Cela a été correctement délibéré. C’est un sol qui peut prendre au-delà de 60 étages. Il n’y a pas de souci à se faire par rapport à un éventuel effondrement. Je parle tout en étant sûr de la technique utilisée sur ce sol. Il n’y a pas d’inquiétude. Ce sol ne souffre de rien.
Mais qu’est-ce qu’il faut faire concrètement pour que ce chantier puisse devenir le nouveau siège de l’Assemblée nationale et qu’on cesse de parler de 14 milliards déjà engloutis ?
Il n’y a pas 14 milliards de Fcfa engloutis. Le projet a démarré fin 2008-2009. Dans le plan de valeur, les prix étaient trop bas par rapport aux prix actuels. Si on veut évaluer ce qui est fait là aujourd’hui, cela vaut plus de 30 milliards de FCfa, parce que les projets immobiliers ne sont pas évalués comme un véhicule qui va se dégrader et dont le prix va baisser. Il faut encore des efforts pour qu’il puisse évoluer. Et pour que tout redémarre, il faut le ok du gouvernement. C’est certain, cela ne dépend pas de l’entrepreneur. On est que des chargés de construction.
Parlez-nous un peu de votre entreprise, svp
Le Gee, c’est un groupement d’entreprises qui opèrent dans plusieurs secteurs d’activité surtout dans le Btp, les travaux spéciaux. On a aussi une compagnie aérienne et on intervient aussi dans le développement des projets agricoles.