Dans son ouvrage ‘’ Qui élire ? ‘’ Par rapport aux défis à relever, Dr Jean A. Odjo a écrit à la page 52 « Aujourd’hui pour que le pays progresse, la cinquième législature doit être bien composée pour barrer la route aux pratiques viles qui tirent le pays en arrière. » Au regard de sa configuration, le Conseil Communal de Malanville était tout indiqué pour figurer parmi les références de la démocratie à la base. Hélas ! Les mamelles de la politique au Bénin sont le mensonge et l’hypocrisie.
Les tenants de ces viles pratiques destructrices avec des alliances qui donnent la chair de poule ont pion sur roue dans ce Conseil, au nom de la sacro-sainte démocratie en assassinant ipso-facto l’essence même de la décentralisation. Lors de la dernière session de l’organe délibérant, certains Conseillers ‘’militants’’ Fcbe, force avant-gardiste de l’ère du changement et ceux de l’Upr, ouvrière de la 25ème heure de la majorité présidentielle se sont mis ensemble pour rejeter la coopération décentralisée dans un monde devenu village-planétaire où il n’y a pas de place pour la vie en autarcie. Ces élus locaux qui manquent de respect pour leurs électeurs en se croyant propriétaires de leurs suffrages ; leur comportement donne quelque peu raison à l’Ambassadeur Gratien Pognon qui déclara : ‘’ il faut disqualifier toute la classe politique, ces chefs de partis qui sont venus après 1990 et qui ne pratiquent pas la démocratie dans leurs formations politiques…’’ tiré de La Nation hors série du 1er août 2010.
Se mettre ensemble pour construire oui, pour détruire non. La responsabilité et la sagesse ont déserté le forum. L’éclairage du Maire I. Bako, un homme sorti de sa réserve habituelle dans un discours prononcé à l’occasion de la sortie officielle de l’Alliance Amana (le deal) à Malanville ; extrait du discours ‘’…Pour la première fois la commune de Malanville a réussi l’acte historique de partenariat avec une région occidentale, celle de Cloppenburg en Allemagne. Dans ce cadre, un voyage d’exploration et d’échange a été effectué par une délégation de deux élus locaux et du Secrétaire Général de la Mairie (du 22 au 29 avril 2012 à Cloppenburg. Cette première visite a permis de poser des jalons concrets porteurs d’espoirs dans différents secteurs (agriculture, santé, éducation, hygiène et assainissement). Ensuite, une forte délégation de Cloppenburg nous a rendu visite et a bénéficié d’un accueil chaleureux et impressionnant grâce à la mobilisation des autorités de la commune. Ces deux visites ont signé l’espoir d’un renouveau radieux pour vous chères populations du Dendi Ganda. Une deuxième visite d’une délégation de notre commune devrait se rendre en Allemagne pour finaliser tous les accords de partenariat. Mais aujourd’hui, je suis peiné et les mots me manquent pour vous dire que certains Conseillers que vous avez élus ont refusé d’autoriser cette délégation de se rendre à Cloppenburg pour finaliser des accords de partenariat. En agissant ainsi, ils privent nos populations de tous les bénéfices que pourrait générer cette fructueuse coopération. Pourtant ceux-là disent être avec le Chef de l’Etat et disent soutenir ses actions’’. Le comportement de ces Conseillers communaux toutes tendances confondues est conforme à la mentalité de certains acteurs politiques au Bénin que résume par cette formule M. J. Quirino : ‘’le miel à la bouche, le fiel au cœur et le couteau dans le dos’’, tiré de La Nation n° 1708 du 07 avril 1997. Ainsi il met en exergue une partie de la stratégie des forces du mal qui tentent de survivre.
Déjà dans sa livraison n° 937 du 18 au 19 août 2011, le quotidien Djakpata dénonçait les manœuvres obscures et souterraines concoctées dans certaines officines ; extrait : ‘’pour avoir soutenu Boni Yayi lors des dernières élections, les Maires de Kandi, Malanville, Karimama menacés de destitution’’. Un projet ressorti des tiroirs ? Et pourtant saisissant l’opportunité du ralliement obligatoire à la mouvance présidentielle, du Député Issa Salifou, un communiqué daté du 09 septembre 2012 signé du secrétaire Général de la Présidence de la République stipulait entre autres ‘’ tout ralliement à la majorité présidentielle requiert une adhésion totale aux principes vertueux et intangibles’’. Faisant fi des prescriptions de ce code de bonne conduite, les animateurs d’une certaine classe politique suspecte du double langage, pourtant se réclamant à cor et à cri du Chef de l’Etat tout posent des actes qui ne sont pas en phase avec son programme politique. Une illustration de cette assertion : les dessous des grenouillages ayant abouti au refus de certains Conseillers d’autoriser une mission en Allemagne sont édifiants. En faisant de l’esclandre sans fondement sur cette mission, une chose que ne ferait jamais aucun Conseiller même de l’opposition ailleurs, ces Conseillers regroupés dans une coalition hétéroclite anti-développement ont fait preuve de myopie politique. En effet, les Maires constituent un socle sur lequel repose le Chef de l’Etat pour relever les grands défis.
Tenter de les fragiliser et de les déstabiliser est une faute morale
Un adage Dendi dit ‘’lorsque la vérité arrive, le mensonge détale’’. Le Maire Issaka Bako, un homme de consensus rallia à sa juste cause un Conseiller Upr qui d’ailleurs était pressenti pour être membre de la délégation communale (le Maire, deux Conseillers dont un Fcbe et un Upr). Son accord fut matérialisé par une procuration à qui de droit. Peu avant la session ordinaire de l’organe délibérant, il se rétracte et remit en cause tous ses engagements antérieurs surtout son refus d’effectuer la mission, mué en élu aux ordres, le moral plus bas que les talons. Pourquoi ce revirement du Conseiller tel un tel électron libre ? Entre-temps son mentor ayant toujours considéré cette Commune comme sa chasse gardée, alerté du lâchage de son ‘’conseiller félon’’, se retrancha dans la ville avec armes et bagages, le couteau entre les dents, décidé à dépecer le Maire coupable à ses yeux d’avoir chassé sur ses terres ; peu importe pour lui les populations qui seront prioritairement bénéficiaires des retombées de ce partenariat qui survivra à la modeste personne du Maire I. Bako. Aussi, comment comprendre le niet méprisant opposé à l’Autorité de tutelle qui s’était impliquée dans le dossier en vertu des dispositions légales (assistance-conseil entre autres) ? Ce comportement ne peut relever que de la délinquance sénile ; ces Conseillers toutes tendances confondues méritent un ajustement politique. La jungle des alliances qui se nouent et se dénouent au gré des intérêts égoïstes sur fond de la guerre des leaderships au Pays du Dendi Ganda appelle le Président Yayi Boni au secours en arbitre sifflant les fautes vues. Feu Président Sékou Touré dont je ne suis pas un émule dans un de ses discours à Cotonou déclara : « la vie d’un homme s’étend de 0 à 100 ans pour les plus résistants, mais la vie d’un peuple va de 100 ans à l’infini ». D’ailleurs, que peuvent apporter au Chef de l’Etat comme contribution pour le développement du pays ces variétés de ‘’politiciens’’ qui font un amalgame entre la politique politicienne et le développement ? Des entourloupettes.
Le bon sens commande à certains donneurs de leçon un peu de retenue et de jugeote : ceux qui ne sont pas rongés par l’amnésie se rappellent que l’actuel Premier Adjoint au Maire, alors Maire de la même commune était revenu les mains vides d’un périple qui l’avait conduit au Brésil et en Afrique du Sud. Personne ne s’en offusque, heureusement que le ridicule ne tue pas.
Quant au Maire Issaka Bako, tous les indicateurs prouvent qu’il est sur la bonne voie en dépit de sa diabolisation par ses raboteurs ruminant à satiété rancune et revanche pour le détourner de sa mission ; en témoigne sa décoration pour la bonne gouvernance de la commune en 2010. ‘’Quelles que soient les péripéties humaines’’ le pouvoir est d’Autorité divine.
Par Ibrahim Sacko : Administrateur à la retraite, Ancien Sous-préfet Parakou
