“Si le corps électoral n’est pas convoqué d’ici deux semaines, il n’y aura pas d’élection en 2014”, dixit Me Houngbédji
Le président du Parti du renouveau démocratique (Prd) Me Adrien Houngbédji, a lors de sa sortie médiatique ce dimanche sur Canal3 Bénin, dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas.
Invité de l’émission “Zone franche” de Canal3 Bénin, le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji, n’est pas allé du dos de la cuillère pour mettre à nu les intentions du gouvernement à ne pas mettre à la disposition du Comité d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi), les trois (3) milliards indispensables pour la correction de la Lépi.
Selon ses explications, le régime en place ne veut pas des élections transparentes. D’après ce que disent les membres du Cos/Lépi, il faut interpeller le gouvernement. Je ne vends pas mon âme au diable. Ce que dit le gouvernement ne tient pas. Le Cos/Lépi a un budget de neuf (9) milliards voté par l’Assemblée nationale et il faut que ce budget soit mis à sa disposition quitte à leur demander des comptes après. Au lieu chercher des poux sur un crâne rasé, le pouvoir doit mieux faire en affectant au Cos/Lépi les ressources dont il a besoin pour son fonctionnement. “Une mission, un homme et des moyens” dit-on. Selon Me Houngbédji, le dilatoire du gouvernement s’explique par sa volonté manifeste de ne pas vouloir des élections conformément aux textes de la République. Ceci, précise t-il, du fait de les perdre. Mais tout compte fait, il les perdra, rassure t-il, que ce soit dans la 15ème circonscription électorale ou à Porto-Novo, la mouvance mordra la poussière.
Le piège qui guette le peuple
Si d’ici deux semaines, affirme Adrien Houngbédji, le président Boni Yayi ne convoque pas le corps électoral, il n’y aura pas d’élection en 2014 conformément à la loi électorale.
A qui incombera cette parjure ? A la question, le président du Prd répond en disant que la faute sera non seulement au système en place mais surtout à la Cour constitutionnelle puisque dans l’une de ses décisions, la Haute juridiction a déclaré qu’il n’y aura pas d’élection sans Lépi.
Analysant l’hypothèse du couplage des élections, le candidat malheureux à la présidentielle 2011, a confié que le couplage ne répond pas aux préoccupations du peuple. Pour lui, le peuple est traumatisé par ce qui s’est passé en 2011 où la mascarade électorale a été trop flagrante. Tout le monde est convaincu qu’il y aura de nouvelles élections pour corriger ce tripatouillage. Mais les élections ne sont pas organisées depuis plus d’un an et personne ne peut dire sans risque de se tromper quand elles seront organisées.
A l’en croire, c’est la raison fondamentale de l’université de vacances 2014 du Prd. A notre niveau, on a estimé qu’il faut faire avancer les choses. “Le code électoral et les prochaines élections” est le thème autour duquel s’articule cette assise. La démocratie a besoin de repère. La préoccupation du Prd est d’organiser les élections à bonne date et de façon transparente. C’est dans cette même dynamique indique le leader charismatique des “Tchoco tchoco”, qu’une proposition de loi (une liste ad’hoc) pour la correction de la Lépi a été introduite au Parlement par le Prd. Entre autres avantages de cette loi, le dépouillement et la compilation des résultats des élections se feront sous le regard d’un magistrat.
L’autre danger selon Me Houngbédji, tout est fait exprès pour créer un vide juridique en 2016 dans la perspective de plonger le pays dans une crise politique.
Pour empêcher le pire le Prd s’emploie à la mise en place d’un groupe de travail lors de son université de vacances. “On ne peut sortir de l’impasse si le gouvernement et la Cour constitutionnelle apportent leur contribution”. Il appelle le Chef de l’Etat à faire l’impossible pour que les élections se tiennent compte tenu compte tenu de la place que les Béninois lui ont confiés et la situation de paix qu’il a héritée.
Me Freddy Houngbédji, l’oeil du Prd à la Céna
Depuis que le choix du parti a été porté sur lui pour représenter le Prd à la Commission électorale nationale autonome (Céna), MeFreddy Houngbédji fait objet de toutes critiques. Certaines critiques font même état de ce que le président du Prd ferait la promotion de sa progéniture au soir de sa vie politique. Ce que l’invité de “Zone franche” de ce dimanche a démenti. S’inscrivant en faux contre ces allegations, le porté flambeau de l’opposition à la présidentielle 2011 a fait observer que le choix de son fils a été fait par la direction du parti compte tenu des enjeux électoraux futurs.
Selon ses dires, le parti avait prévu un autre cadre pour la Céna, mais du fait des enjeux, il a été proposé par la direction du parti de placer Me Freddy Houngbédji parce qu’on a estimé qu’il est digne de confiance et que s’il trahit c’est le président du Prd qui l’aurait fait.
Pour ce qui concerne la crise qui a suscité le départ du Prd de Moukaram Océni, Me Adrien Houngbédji a fait remarquer que trois dossiers l’ont opposé au maire de Porto-Novo. Il s’agit de la construction de l’hôtel de ville de Porto-Novo sans le bouclage du financement, du projet de dotation de la ville de 20 bus sans une étude préalable sur le fonctionnement de ces bus et la construction d’un jardin sans l’accord du Conseil municipal.