Après son K.O. de triste mémoire de mars 2011, le pouvoir de Yayi Boni planifie un autre cauchemar pour le peuple béninois. Cette fois-ci, on ne connaît pas encore la forme ou l’envergure qu’aura la nouvelle moule en fabrication dans les usines des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Ce que l’on sait, pour le moment, c’est que le régime de la Refondation qui nous a promis en 2006 un CHANGEMENT dans le mode de gestion des affaires publiques, ne s’en presse pas pour donner du tonus au processus démocratique en cours au pays.
Me Adrien Houngbédji a été, sans doute, très inspiré à demander aussi humblement que possible à Yayi Boni, lors de sa sortie médiatique sur une émission télévisuelle le dimanche passé, à tout faire pour maintenir la paix au Bénin telle qu’elle se trouvait en 2006 à son avènement ; à défaut d’en faire mieux. Pour le commun des Béninois, dire aujourd’hui que le processus démocratique sous l’ère Yayi Boni est enrhumé, c’est peu dire. Si vous osez lui sortir une telle « bêtise », c’est avec véhémence qu’il vous demanderait si vous et lui vous vivez dans le pays !
Non seulement, ce régime dit de Changement mué en Refondation nous conduit à la régression démocratique, mais aussi, il n’est pas prêt à faire donner à la jeune démocratie toutes ses lettres de noblesse. Comme peint dernièrement dans l’un de nos éditoriaux, le pouvoir de Yayi Boni donne toute l’impression d’être un prédateur de la démocratie. Il est su et connu de tous que les élections constituent pour un régime démocratique, ce que le sang représente pour l’organisme humain. C’est-à-dire que les élections sont et demeurent le baromètre de la vivacité d’une démocratie qu’elle soit occidentale, orientale ou africaine. La démocratie a quelque chose d’universelle, qu’est la tenue régulière des élections pour donner l’opportunité au peuple de se donner les dirigeants qu’il veut et qu’il mérite pour la gestion des affaires publiques. Mais au Bénin, on a bien l’impression que le régime politique de Yayi Boni craint d’avoir l’urticaire dès lors qu’il apprend et sait qu’une élection marque le renouvellement d’un mandat électif.
Les actuels maires en poste dans les municipalités ont fini leur mandat depuis le 06 juin 2013. Ils doivent donc remettre leur tablier à leurs mandats qui leur renouvelleront ou non leur mandat. Mais, le pouvoir en place, à travers ses députés à l’Assemblée nationale a, par une loi ad’hoc, procédé à une prolongation de mandat à des Maires aujourd’hui illégitimes. Les élus locaux du Bénin sont aujourd’hui des autorités politico-administratives qui n’ont pas la légitimité populaire requise pour prétendre parler au nom de leurs mandats. Ils sont des maires qui doivent leur maintien au poste par la seule volonté d’un homme qui les met en coupe réglée pour servir ses intérêts. Yayi Boni n’a visiblement pas envie de faire organiser les élections locales. Pendant ce temps, l’autre boulanger de Tchaourou, joue des pieds et des mains pour faire croire aux partenaires techniques et financiers qu’il a le souhait ardent de faire organiser les élections dans son pays. C’est dans ces conditions qu’il décidé d’envoyer une commission d’audit au Cos/Lépi que dirige le député Sacca Lafia pour aller vérifier la gestion qui est faite des quelques 6 milliards de francs Cfa que son gouvernement a donné en avance à cette structure chargée de la correction de la liste électorale permanente informatisée (Lépi). Pour celui qui sait que sa Cour constitutionnelle a érigé en condition sine qua non la Lépi pour organiser toute élection au Bénin, on se demande bien à quoi joue le régime de Yayi Boni. Peut-on déclarer, hue a à dia, que l’on veut faire organiser les élections locales dans son pays et dans le même temps faire du dilatoire en envoyant une mission d’audit vers l’instance chargée de revoir l’authenticité du fichier électoral. Car, en réalité, cette mission d’audit n’a pour finalité que de mettre les bâtons dans les roues du Cos/Lépi de manière à le retarder dans ses tâches. Si le Coordonnateur du Cos/Lépi, le député Sacca Lafia dit que si au plus le 20 septembre 2014, il ne dispose pas des 3 milliards de francs Cfa dont il a besoin pour parachever l’œuvre à lui confiée, on se demande alors si la mise en veilleuse de leurs tâches vient arranger les choses pendant que les jours s’égrènent inexorablement. Voilà qu’à ce jour nous sommes à la date du 22 septembre 2014. Le Cos/Lépi a-t-il déjà eu les fonds ? Si non, à quoi doit-on s’attendre dès ce jour ? Question à qui de droit. Pour ce qui est de la réponse de Sacca Lafia, il l’a annoncé bien longtemps : Pas d’argent au plus tard le 20 septembre, considérer que le programme de finition de la correction de la Lépi dévient une chimère ! Et ça Yayi Boni et son gouvernement l’ont entendu. Et pourtant, comme l’exige l’usage au lieu de donner et après procéder à un audit puisque ce sont des fonds publics, ils ont préféré vouloir régler des comptes politiques à un allier d’hier qu’ils prennent aujourd’hui pour un cheval de Troie. Si avant la fin de cette année 2014, les Béninois ne vont pas aux urnes pour renouveler le mandat de leurs élus locaux, seule la mauvaise foi d’un régime sclérosé et tendant vers l’abîme en serait le seul responsable. Et demain, il faudra tirer le bon grain de l’ivraie pour un Bénin débout. C’est ce que je crois.