Depuis que le président de l’Assemblée Nationale a fait sa sortie politique, il ne se passe plus de jour où des gens s’assemblent pour en dire quelque chose pour ou contre, surtout contre ce volet relatif à la fameuse bretelle au cœur de la grande polémique. On a même comme l’impression qu’il est livré en victime expiatoire à ses frères et autres ténors du pouvoir Yayi.
L’actuelle vraie bête noire du régime du changement est le président de l’Assemblée Nationale, Pr Mathurin C. Nago. On dirait même qu’il n’aurait pas dû. Ce qu’on lui reproche, c’est de vouloir scier l’arbre sur lequel lui-même est assis. On veut qu’il se résigne même s’il souffre dans sa peau. Il n’avait pas le droit de dire et tout haut, sa déception et ses désillusions, selon les zélateurs du pouvoir.
Mais ce qu’on ne fait pas et qui inquiète dans la démarche des pourfendeurs du Professeur, c’est le décryptage sérieux de la parole d’un homme public, un acteur politique qui plus est deuxième personnalité du pays. Lorsqu’on s’exerce à analyser ou lire attentivement la déclaration de Nago, on constate qu’il a dit plus grave et plus sérieux qui mériterait que l’on s’y attarde. Mais voilà, on a tôt fait d’en tirer ce qui a paru arranger le pouvoir et qui pourrait servir de substance ou de matière facile pour se donner bonne conscience. Ce qu’on ne peut dénier au député élu d’une circonscription électorale quoi qu’on dise, c’est le devoir républicain et patriote de donner réponse à une préoccupation qui le concerne et qu’il maitrise le mieux au monde. Nago ne saurait digresser lorsqu’il a été question de situer sur l’état de cette bretelle. Il ne peut quand même pas se mettre à parler d’un projet de Tchoumitchoumi alors que les gens l’interrogeaient sur la route en construction chez lui. Aujourd’hui, il est devenu la bête noire du pouvoir et sa démarche mobilise au-delà des limites territoriales de sa commune. Même ceux qui n’en savent rien en parlent allègrement comme s’ils en connaissent quelque chose.
Ce lever de bouclier contre la personne de Mathurin C. Nago nous rappelle l’époque 2006 où on a voulu nier à l’actuel chef d’Etat sa résidence continue dans le pays. En ce temps-là, le sujet venant du camp vomi par le peuple a servi de motif supplémentaire pour convaincre de l’objectivité du choix de Thomas Boni Yayi. Cette situation avait milité en faveur de ce dernier dont l’élection a surpris plus d’un. L’effet de victimisation a été favorable au candidat venant de loin.
Et comme l’histoire est en train de se répéter, C’est Mathurin Nago qui subit, malheureusement ou heureusement, le même sort dans la même période préélectorale. Pour avoir tenté de fuguer du train au son duquel il devrait répondre pan, il est voué aux gémonies. On l’a même transformé en gibier pour certains de ses frères qui, sans la retenue nécessaire et sans chercher à comprendre le pourquoi de cette volte-face du Professeur, l’attaquent vertement.
L’effet de victimisation se produirait-il aussi dans le cas d’espèce ? L’avenir nous le dira !
.jpg)