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Blocage des élections municipales et législatives: Adrien Houngbédji met en garde contre un vide juridique dès 2015
Publié le lundi 22 septembre 2014   |  L`événement Précis


Me
© Autre presse par DR
Me Adrien Houngbédji, président du parti le PRD


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L’émission «Zone franche» de Canal 3 a permis à Me Adrien Houngbédji de parler de ses inquiétudes face aux blocages des élections municipales et législatives.

Le président du Parti du renouveau démocratique dit craindre un «vide juridique» au parlement dès 2015 et une porte ouverte au recours à un référendum constitutionnel par ordonnance.

«Si nous arrivons en avril 2015 et qu’il n’y a pas élections des députés, il n’y aura plus de parlement». Cet avertissement a été fait hier sur l’émission Zone Franche de Canal 3 par Me Adrien Houngbédji.

Le président du Parti du renouveau démocratique (PRD) a enfoncé le clou en soupçonnant la volonté d’aller à la révision de la constitution en sautant l’Assemblée nationale. Selon lui, l’absence du parlement qui se profile à l’horizon en 2015 ouvre un boulevard au chef de l’Etat pour devenir le seul élu du peuple.

Ce qui lui permet de légiférer par ordonnance y compris de convoquer le référendum par ordonnance et d’éviter du coup l’obligation d’avoir les 3/4 des députés avant toute organisation d’élection référendaire.

Une situation que l’invité, lui-même, qualifie de cauchemardesque. A plusieurs reprises, il a appelé les acteurs politiques à s’interroger sur les motifs qui fondent la non organisation des élections.

A ce jeu, le président du PRD dit redouter l’absence de toute résistance institutionnelle face au projet de confiscation du pouvoir par le régime Yayi.

En cela, il trouve la Cour constitutionnelle trop «monocolore» pour déjouer les manœuvres en cours. En effet, il n’est plus possible de renvoyer les Béninois vers les urnes sans la disponibilité de la Lépi. Cette position de la Cour constitutionnelle annihile toutes les initiatives des partis politiques visant à lever l’impasse.

Le PRD qui a déposé une proposition de loi préconisant de recourir à une liste ad´hoc en attendant l’achèvement du processus de correction en cours n’a pas été suivi du fait des décisions de la Cour sur la Lépi.

La Cour constitutionnelle complice du complot contre le parlement?

Mais face à tout cela, d’autres initiatives politiques ont été initiées pour parer à toute éventualité. Me Adrien Houngbédji a donc annoncé la mise sur pied par son parti d’un groupe de travail visant à étudier les actions à mener au cas où les législatives ne seront pas organisées à bonne date. Il s’agit d’évaluer les perspectives en cas de survenance du vide juridique qui se profile à l’horizon.

Le PRD a estimé attendre les conclusions de ce groupe de travail afin d’apprécier la suite des actions à mener par le parti et éventuellement dans une démarche concertée avec d’autres acteurs de la classe politique. A défaut donc de pouvoir compter sur l’instance de régulation des institutions, à savoir, la Cour constitutionnelle monocolore, on s’achemine vers la prise de conscience de la classe politique face aux nombreux obstacles qui se dressent sur le chemin de l’organisation des élections.

Au nombre de ces obstacles, il faut retenir les difficultés financières du Cos/Lépi. L’occasion était propice pour Me Adrien Houngbédji de fustiger les lenteurs dans les décaissements au profit de la structure en charge de la correction du fichier électoral.

Selon l’invité de Canal 3, la polémique sur la transparence dans la gestion des fonds déjà mis à disposition est une diversion. Le budget du Cos/Lépi étant connu et s’élevant à plus de 9 milliards francs Cfa, il revient au gouvernement de libérer l’entièreté du budget avant de songer à commanditer des audits sur leur utilisation.

Tant que cela n’a pas été fait, toute critique ou tentative de mettre en doute le travail fait par le Cos/Lépi relève de la mauvaise foi. Néanmoins, Me Adrien Houngbédji apporte son soutien à la manière dont le processus d’actualisation de la liste électorale est mené et qui respecte jusque-là ce qui a été prévu par la loi.

C’est un véritable pavé dans la marre que vient de jeter le président Adrien Houngbédji qui évoque, pour la première fois, dans le débat national l’idée d’un vide juridique au parlement. À la classe politique d’en apprécier la portée.

Hugues E. PATINVOH

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