La Maison des médias Thomas Mègnassan de Cotonou a servi de cadre, vendredi 19 septembre dernier, à la célébration de la 5è Journée internationale de l’Ethique sur les Médias. L’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM) a saisi l’occasion pour procéder au lancement de la 1ère édition des Journées déontologiques. Dix organes de presse dont «La Nation» ont été primés pour leur respect de la déontologie.
Par Ghislaine EBOGO (Stag)
L’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM) lance la première édition de la Journée déontologique. C’était à l’occasion de la 5è Journée internationale de l’Ethique des médias célébrée chaque 21 septembre. La cérémonie qui s’est déroulée vendredi dernier a connu la présence des conseillers de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), des représentants des Organisations de la Société civile et des associations professionnelles. Dans son intervention, le président de l’ODEM, Guy Constant Ehoumi, a attiré l’attention des journalistes sur le fait que la question d’éthique interpelle non seulement les acteurs des médias béninois, mais aussi les gouvernants, les acteurs politiques, économiques et les citoyens. Il a rappelé plusieurs cas qui n’honorent pas la profession des journalistes, pour dénoncer le manque de sérieux avec lequel certains journalistes continuent de traiter l’information dans les médias béninois. «Lorsque l’on analyse les productions des medias béninois, il y a comme un problème entre leurs sources d’information et eux-mêmes, par rapport à la véracité, l’exactitude des informations qui sont mises à la connaissance du public. Cette situation interpelle la responsabilité sociale du journaliste», a indiqué le président de l’ODEM. En rappelant l’article 2 du Code de déontologie de la presse béninoise adopté en septembre 1999 relatif à la responsabilité sociale des professionnels des médias, Guy Constant Ehoumi invite les journalistes à s’approprier davantage le Code et à se conformer à son application stricte.
Exhortation du président de l’ODEM
Le président de l’ODEM a poursuivi son exhortation en précisant que le traitement de l’information susceptible de mettre en péril la société requiert du journaliste une grande rigueur professionnelle ou au besoin une certaine circonspection. Selon le Code de déontologie, le journaliste est tenu de respecter les faits quoi que cela puisse lui coûter personnellement et ce en raison du droit que le public a de connaître la vérité. Ce qui souligne-t-il, renvoi notamment à l’honnêteté du journaliste et du droit du public à des informations vraies. L’ODEM pense que le problème majeur qui se pose à la presse béninoise, au-delà de son environnement économique dont sont tributaires les conditions de travail du journaliste et qui poussent au non-respect du Code de déontologie, c’est bien l’éthique. Tout cela repose sur la morale et l’éthique personnelle de chacun. Le fait qu’il n’y ait pas de moyens de contrôler le fond de chaque individu pour apprécier la qualité de sa morale et de ses mœurs rend les choses complexes. Et on ne peut qu’inviter chacun à faire en sorte qu’à travers ses actes l’on puise le créditer d’une bonne éthique.Mais l’ODEM n'est pas que gendarme derrière les hommes des médias. L’instance d’autorégulation reconnaît et encourage aussi les organes de presse qui respectent au mieux les règles déontologiques et éthiques. C’est ce qui justifie la remise de prix à dix organes de presse identifiés en août dernier comme étant les plus respectueux des règles déontologiques et éthique liées à leur profession. Six autres ont été également primés pour avoir bien respecté le principe de l’ODEM qui oblige chaque organe de presse à déposer à son siège chacune de leur parution.Le magistrat Gilbert Togbonon a fait une communication sur le respect de la déontologie aux côtés du journaliste Edouard Loko.Gilbert Togbonon a expliqué aux professionnels des médias les dangers auxquels ils s’exposent en publiant des informations non fiables et sans preuves tangibles. Il a ajouté que la notion de déontologie mérite que l’on précise ses contours et délimite ses frontières par rapport aux autres notions qui lui sont proches. Il a poursuivi en faisant valoir que la déontologie est en rapport avec la philosophie, le droit professionnel, le droit positif; la morale et l’éthique.