Le gouvernement béninois envisage d'élaborer une loi-cadre portant modernisation du système de rémunération dans la fonction publique béninoise en vue de ramener la paix sociale dans l'administration, a-t-on appris lundi de sources officielles à Cotonou.
"Cette loi-cadre vise à doter le Bénin d'une disposition qui permette d'améliorer la gouvernance, le pilotage, le fonctionnement et les performances du système de rémunération dans la fonction publique et, partant, de contribuer à l'accroissement du degré de motivation des agents publics au travail et de maîtriser la masse salariale", a indiqué Marcel de Souza, ministre du Développement, de l'Analyse économique et de la Prospective ( MDAEP), lors d'une séance d'échange avec les partenaires sociaux et les experts du monde de travail du Bénin sur la masse salariale et ses déterminants.
Il a indiqué que les revendications ayant trait à une amélioration des revenus ont beaucoup agité l'administration publique béninoise au cours de ces dernières années.
"Depuis quelques années, l'administration béninoise est confrontée à une agitation persistante résultant du mécontentement grandissant des agents de l'Etat de toutes catégories et de tous secteurs", a-t-il déploré, regrettant que cette insatisfaction se traduise par des mouvements de grèves incessants sur des périodes de plus en plus longues.
Pour ce responsable politique, ces grèves sont pour l'essentiel motivées par des revendications ayant trait à une amélioration des revenus, à travers la revalorisation de la grille salariale d'une part, et le paiement de primes et d'indemnités sous diverses dénominations d'autre part.
En réaction à ces mouvements, a-t-il poursuivi, les gouvernements successifs ont pris des mesures pour satisfaire les agents, soit par l'augmentation de la valeur du point d'indice soit par l'attribution de primes ou d'indemnité d'abord par secteur, et tout récemment, à tous les secteurs.
"Mais le constat est que, loin de ramener la paix sociale dans l'administration, ces mesures ont eu pour effet immédiat d'étendre les mouvements de protestations à des secteurs qui étaient considérés comme stables et aussi à des secteurs hautement sociaux tels que celui de la santé et de l'éducation", a-t-il déploré.