La démarche du président béninois n’étonne guère. Elle est assimilable à celle de certains anciens et actuels chefs d’Etat du continent africain qui, malgré leurs assurances, ont réussi à dribler leurs compatriotes. Voici quelques exemples.
Au Niger, juste à côté du Bénin, le président Mamadou Tandja avait essayé le même schéma. Mamadou Tandja avait, pour commencer, dissout la Cour constitutionnelle. Il a ensuite « imposé la révision de la constitution » par voie référendaire à ses concitoyens en août 2009, créant la 6ème République.
Malheureusement, il a été renversé, sans grand bruit le 18 février sous la conduite du général Saliou Djibo. Au Togo, pays frontalier du Bénin, aussi, la constitution avait été modifiée en 2003 et a permis à feu Eyadéma de se faire réélire pour un troisième mandat de cinq ans, au terme de 36 années de pouvoir mais il a fini par mourir en 2005.
Au Burkina Faso, par « un subtil jeu de levée de limitation de mandat en I997, puis de restauration de cette limitation en 2000 », Blaise Compaoré, doyen et cher ami de Yayi est au pouvoir depuis son coup d’Etat de I987.
Actuellement, il tente de modifier l’article 37 de la constitution pour rester au pouvoir. En Tunisie, en 2002, le président Zine Ben Ali avait réussi à se présenter à l’élection présidentielle de 2004 qu’il avait remportée pour un quatrième mandat. Mais, son départ (soulèvement populaire) a été une honte en 2011.
En Mauritanie, la Constitution a été modifiée avec succès en I99I. Mais, le président Ould Taya a payé par un coup d’Etat en Août 2005. En Guinée-Conakry, la constitution avait été modifiée en 2002 pour permettre au feu Président Lansana Conté de se présenter, à la fin de son dernier mandat, aux élections présidentielles. Au Tchad, le même jeu a permis à Idriss Déby Itno, un ami de Yayi Boni d’être au pouvoir jusqu’à ce jour.