Pour le compte du deuxième trimestre de l’année 2014, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a rendu publiques les données statistiques des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
Le rapport rendant compte de ces données a fait cas des tendances principales qui ont connu des variations selon les cas.
Par Bruno SEWADE
Les tendances principales des indices et données statistiques au titre du deuxième trimestre de l’année 2014 des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine sont désormais connues.
Des taux directeurs à l’inflation en passant par la masse monétaire, le taux débiteur, les échanges extérieurs et le Produit intérieur brut, chaque indice ou donnée statistique a évolué selon le cas.
En effet, les taux directeurs de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sont restés inchangés au cours du deuxième trimestre 2014.
En particulier, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal ont été maintenus respectivement à 2,50% et 3,50%.
Le taux moyen pondéré des injections de liquidité à une semaine s'est inscrit en baisse, passant de 2,5552% en mars 2014 à 2,5402% en juin 2014.Selon les données statistiques du dernier numéro du bulletin trimestriel de la BCEAO, la masse monétaire dans l'UEMOA s'est accrue de 12,1% à fin juin 2014, comparée aux réalisations relevées à la même période de 2013, impulsée par une augmentation de 20,7% du crédit intérieur.
En revanche, les avoirs extérieurs nets de l'Union ont enregistré un repli de 12,6% en glissement annuel à fin juin 2014.
Repli des taux débiteurs
Le taux débiteur moyen, hors taxes et charges, est ressorti à 7,16% au deuxième trimestre 2014 contre 7,09% au trimestre précédent, soit une hausse de 0,07 point de pourcentage. L'analyse par pays fait ressortir une progression du taux d'intérêt débiteur moyen en Côte d'Ivoire, en Guinée-Bissau et au Mali contre une baisse dans les autres pays.
Le taux d'intérêt appliqué aux dépôts est ressorti en baisse d'un trimestre à l'autre, s'établissant à 5,34% contre 5,41% au cours du trimestre précédent.
Ce repli des taux a concerné l'ensemble des opérateurs économiques, à l'exception de la clientèle financière et des sociétés d'Etat. Sur le marché boursier de l'UEMOA, l'indice BRVM 10 à fin juin 2014 a baissé de 1,8% par rapport à son niveau à fin mars 2014 et de 0,7% par rapport au niveau à fin juin 2013.
La capitalisation boursière est quasi stable (+0,7%) à fin juin 2014 par rapport à fin mars 2014.
Le Produit intérieur brut (PIB) trimestriel s'est accru en glissement annuel de 6,0% au deuxième trimestre 2014 contre une hausse de 6,3% au premier trimestre de la même année. Ce ralentissement de la croissance est enregistré singulièrement dans le secteur secondaire où la progression des activités a été de 5,1% au deuxième trimestre de l’année en cours, moins importante que celle de 8,9% observée au trimestre précédent.
La baisse du rythme de progression de la valeur ajoutée du secteur secondaire est en rapport avec l'impact négatif des fortes pluies en Côte d'Ivoire sur les performances du secteur minier dans ce pays, la diminution des quantités de phosphates extraites par les Industries chimiques du Sénégal (ICS) et l'arrêt momentané de l'outil de production de la Société africaine de raffinage (SAR) ainsi que la baisse des activités d’égrenage de coton au Burkina et au Mali, en liaison avec la hausse de moindre ampleur de la production cotonnière 2013/2014.
Au niveau des échanges extérieurs, comparé au même trimestre de l'année précédente, le solde de la balance commerciale de l'Union affiche une détérioration de 18,8 milliards, en raison d'une progression des importations (+133,1 milliards) supérieure à celle des exportations (+94,3 milliards).
Perte de la compétitivité
L'Union a enregistré une perte de compétitivité au deuxième trimestre 2014 par rapport à la même période de 2013. En effet, la position concurrentielle vis-à-vis des principaux partenaires, appréciée à partir du taux de change effectif réel (TCER), est en dégradation de 2,0%, après une perte de compétitivité de 1,7%, observée le trimestre précédent.
Cette perte de compétitivité traduit la hausse du taux de change effectif nominal de 5,3%, atténuée par un différentiel d'inflation favorable à l'Union, évalué à 3,1 points de pourcentage. La dépréciation en rythme annuel par rapport au franc CFA du cedi ghanéen (-35,5%), du naira nigérian (-9,6%), du yen japonais (-7,9%) et du dollar américain (-4,7%) explique pour l'essentiel la hausse du taux de change effectif nominal.
Les cours mondiaux des principales matières premières exportées par les pays de l'UEMOA ont enregistré des évolutions contrastées au deuxième trimestre 2014 par rapport au trimestre précédent. Ils sont en hausse pour le café (6,5%) et le cacao (4,8%). En revanche, les cours du caoutchouc, du coton et de l'or ont baissé respectivement de 12,2%, 4,2% et 0,4%, d'un trimestre à l'autre.
Les cours du pétrole brut, exprimés en dollar, ont progressé de 4,1% entre le premier et le deuxième trimestre 2014.Le taux d'inflation dans l'UEMOA, en glissement annuel, est ressorti nul au cours des deux derniers mois du deuxième trimestre 2014, après les taux négatifs enregistrés entre février et avril 2014.
La stabilisation des prix à partir de mai 2014 est liée à la progression des prix des services de transport, en relation avec l'augmentation des coûts des carburants au Togo et des pièces détachées au Burkina, au Mali et au Niger. Elle s'explique également par l'ancrage progressif des prix des produits alimentaires, après leur tendance baissière constatée depuis le début de l'année.
Le taux d'inflation sous-jacente, mesuré par l'évolution de l'indice des prix hors produits frais et énergie, est ressorti, en glissement annuel, à 0,1% à fin juin 2014, proche du niveau de l’inflation globale.