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Fraternité N° 3698 du 23/9/2014

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Relance de secteurs clés de l’agriculture et de l’élevage : Azizou El Hadj Issa passe à la vitesse supérieure
Publié le mardi 23 septembre 2014   |  Fraternité


El
© Autre presse par DR
El Hadj Issa Azizou, Ministre de l`Agriculture, de l`Elevage et de la Pêche


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La relance de la filière palmier à huile est un point important dans le plan stratégique de relance du secteur agricole du Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche (Maep). Ceci, tout comme la filière cacao jusque-là inconnue. C’est pour toutes ces raisons que le Maep, Azizou El Hadj Issa était récemment dans les départements de l’Ouémé et du Plateau pour susciter et encourager les initiatives privées dans ce sens.
La diversification des cultures est le vecteur de la compétitivité agricole. Le coton n’est pas plus important que le maïs. Encore moins le palmier à huile par rapport à l’anacarde. Pour le ministre Azizou El Hadj Issa, toutes les filières sont égales. Et au ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, cette dynamique semble une priorité. A l’évidence, lors de sa descente sur le terrain vendredi dernier, le ministre et son cabinet se sont rendus dans les différentes structures et initiatives privées qui promeuvent cette dynamique. Le Laboratoire de phytopathologie de la filière palmier à huile a été la première étape dans la commune de Sèmè-Kpodji. C’est un laboratoire d’analyse et de lutte contre les pathogènes du palmier à huile. Et dans le cas d’espèce contre la fusariose. Pour le chercheur Jacques Dossa, ce pathogène reste l’ennemi N°1 du palmier à huile et handicape dangereusement la culture. Les analyses et les expérimentations qu’abrite ce laboratoire permettent alors de garantir la productivité de cette culture autrefois privilégiée. "Ces analyses et cette expérimentation se faisaient entre-temps en Côte d’Ivoire. Maintenant nous arrivons à les faire ici au Bénin grâce à l’Institut national de recherche agricole (Inrab)", précise le chercheur. Occasion pour le ministre de visiter les différents plants et semis d’expérimentation avec en appoint les explications des chercheurs. "C’est déjà une avancée dans notre rêve. La recherche est primordiale dans l’atteinte des rendements. Et la diversification des cultures en général et la culture du palmier à huile en particulier est importante", a déclaré le ministre très émerveillé par la qualité des recherches. A part les locaux du laboratoire, c’est un site de 117 hectares qui sert à l’expérimentation des semis qui a été visité. Et outre le palmier à huile, de nouvelles variétés de tomates, de piments et de certains produits maraîchers sont développées. Pour le chercheur, Françoise Assogba Komlan qui conduit les recherches, "les variétés Tlcv 15 de tomates, et le Tp 0251 de piments sont expérimentées et les résultats sont très encourageants". S’en suivra la visite du champ semencier de cocotiers. "La recherche fait un travail formidable et nous devons les encourager", a conclu le ministre avant de mettre le cap sur la ville de Sakété, considérée comme la première commune productrice de palmier à huile au Bénin.

La diversification des cultures, un enjeu

A Sakété dans l’arrondissement de Takon, des initiatives privées dans la culture du palmier à huile et du cacao ont été visitées. En premier, c’est l’Union régionale des producteurs de cacao de l’Ouémé et du Plateau qui a accueilli la délégation ministérielle sur une ferme de 126 hectares où se fait la culture du cacao. "La culture du cacao est possible au Bénin", s’est exclamé le président de l’Union, Pierre Claver Lalo. Pour preuve, dans les deux départements, le cacao est cultivé sur 573 hectares pour un rendement de 10.000 tonnes annuellement avec 1300 producteurs dont les difficultés sont aussi diversifiées que multiples. "Notre plus grande difficulté est la non inscription de la culture du cacao comme filière émergente dans le plan stratégique de relance du secteur agricole", s’est inquiété le président de l’Union, Pierre Claver Lalo. Après des échanges avec les membres de son cabinet, le ministre a déclaré : "Je vous promets que dès maintenant, vos statistiques et la culture du cacao seront prises en compte dans le rapport annuel du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche". Aussi, a-t-il souhaité que des missions, que le ministère soutiendrait bien volontiers, soient diligentées dans des pays comme la Côte d’Ivoire pour des encadrements et des formations sur l’itinéraire technique du cacao.

Le cacao rend riche son producteur
Une production sur un hectare donne un revenu financier moyen de 6 millions de Fcfa. Une richesse toute aussi relative au niveau de la culture du palmier à huile. C’est le cas de la ferme Gbèmanwonmèdé dans la même commune. Ici, une pépinière de 75 000 plants, une exploitation de 5 blocs de plantations s’étendant sur 276 hectares et une usine de transformation d’huile rouge de 60 tonnes de régimes de palme par jour ont été visitées. En somme, une production d’environ 300 à 400 tonnes d’huile de palme par an et 60 à 80 tonnes de palmistes avec une presse à vis pour produire 27 à 36 tonnes d’huile de palmiste. "Le palmier est une richesse", a déclaré le promoteur Jonas Gbèssèmèhlan qui vend ses produits finis au Nigeria et en Italie. Alors que les difficultés vont du faible niveau d’utilisation de l’unité de transformation en raison des vols de régimes de palme en plantation, au manque de moyens pour la fumure de la plantation en passant par la rareté de la main d’œuvre et l’insuffisance de matériels et d’outils agricoles. "Nous nous engageons à vous accompagner de la meilleure des manières. De concert avec mon cabinet et le maire de votre commune, nous redonnerons au palmier, ses lettres de noblesse", a indiqué le ministre Azizou El Hadj Issa. Pour qui, la diversification des cultures et la relance de la filière du palmier à huile restent un enjeu tout aussi important que la compétitivité de la production cotonnière.

Le renforcement des espaces pastoraux et du maraîchage

La compétitivité agricole, ce n’est pas que l’agriculture. C’est aussi la pêche et également l’élevage. C’est une conviction pour l’actuel ministre de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche. Et il s’agira de constater l’enjeu sur le terrain, d’identifier les problèmes auxquels sont confrontés les éleveurs et d’envisager selon une feuille de route bien définie les solutions. C’est en effet, l’objectif de la descente du ministre et de son cabinet sur le terrain en début du week-end dernier. D’abord, en se rendant sur le site de la coopérative des jeunes maraîchers de Djèffa dans la commune de Sèmè-Kpodji. C’est un site de 142 hectares qui longe la voie bitumée menant vers Porto Novo et qui accueille depuis janvier 2010, 160 jeunes entre-temps investis dans l’extraction du sable marin. Ces jeunes se sont alors reconvertis dans l’agriculture et ont bénéficié des appuis du Programme d’installation des jeunes dans l’agriculture (Psija). Quatre ans après, le ministre est allé à la rencontre de ces jeunes en vue de comprendre les différentes activités qu’ils mènent mais aussi en vue de cerner leurs difficultés. Et sur ce site qui s’étend à perte de vue, les cultures maraîchères traditionnelles et exotiques sur planche se mènent. Des légumes feuilles, fruits et racines sont cultivés. De la porciculture et de l’aviculture s’y mènent aussi. "C’est la meilleure manière pour nous de nous reconvertir…", estime le président de la coopérative avant de poursuivre : "les besoins en eau des cultures sont satisfaits par un système d’irrigation par aspersion à partir de raccords flexibles avec pompe d’arrosage". Pour le ministre, cela est un bel exemple et mérite d’être soutenu en vue des résultats qui s’obtiennent. 2100 tonnes de tomates à récolter avec un rendement de 30 tonnes à l’hectare. 2625 tonnes de carottes attendues à raison de 17,5 tonnes à l’hectare…"Nous vous accompagnerons dans la fourniture d’intrants adaptés pour booster les rendements et réduire les attaques parasitaires…", a promis le ministre. Après Sèmè-Kpodji, le même exemple d’initiative, mais plus dense, a été retrouvé par la délégation dans la commune de Sakété. Il s’agit du centre de formation agricole intégrée. Etendue sur 86 hectares, cette ferme forme dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Autrement dit dans l’élevage du mouton, de la volaille et des porcs. Mais aussi dans la pisciculture avec différentes espèces de poissons. Pour son promoteur, sorti de l’Ecole agricole Médji de Sékou, "l’agriculture, l’élevage et la pêche sont porteurs de richesse et d’autonomisation". Après avoir visité tous les compartiments de la ferme qui forme et emploie plusieurs jeunes, le ministre déclare :"l’initiative est noble et mérite d’être soutenue".

Plaidoyer pour le vote du code pastoral

Après les étapes de l’Ouémé et du Plateau, la délégation ministérielle s’est rendue dans la partie septentrionale. Et plus précisément à Nikki dont le cheptel compte 45 000 têtes. Et pour mieux comprendre les enjeux et défis du bétail dans cette commune, Azizou El Hadj Issa s’est rendu dans la ferme d’un éleveur dans la localité de Kousssoukou. Avec 160 têtes de bovins et de bœufs, Goro Ouma, le propriétaire du cheptel éprouve quelques difficultés. "Notre réel problème ici, c’est l’inexistence des couloirs de pâturage. Ce qui favorise contre notre gré la transhumance et crée des conflits avec nos voisins paysans", a fait comprendre l’éleveur. Et c’est bien évidemment pour résorber cette difficulté que le technicien spécialisé dans la production animale en collaboration avec le Carder Borgou Alibori a initié 120 parcelles fourragères. Ce qui permettra de sédentariser les bêtes. Encore que l’Unité de Bétail Tropical (Ubt) dans la commune est de 25 bêtes par hectares, alors qu’à Karimama à quelques kilomètres, il faut seulement 10 bêtes pour un hectare. Un exemple qui a émerveillé le ministre et sa délégation. "Le vrai problème c’est le renforcement des espaces pastoraux et l’immatriculation des couloirs de pâturage. Nikki peut innover et le ministère est prêt à vous accompagner", a insisté le ministre Azizou El Hadj Issa avant de poursuivre : "Nous allons diviser le pays pour que chaque secteur d’activité ait son espace. C’est l’objectif du code pastoral en étude à l’Assemblée nationale". Même message passé le lendemain dans la localité de Guéné dans la commune de Malanville où un troupeau a été visité.

Le coton et le riz : "Les fruits tiendront la promesse des fleurs"

Sauf improbable coup de théâtre, la campagne cotonnière 2014-2015 sera une réussite. Le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche s’est rendu à l’évidence lors de sa descente samedi dernier dans plusieurs champs de coton dans les départements du Borgou et de l’Alibori. Tout est parti du champ de coton du producteur Moumouni Oudoua à l’entrée de la ville de Malanville dans le village de Wadata. Un champ d’un hectare où les plants revêtent une verdure impressionnante avec de grosses capsules intactes et des fleurs qui s’ouvrent déjà aux rayons du soleil. Par un petit exercice de décompte, plus d’une vingtaine de capsules sont dénombrées. Ce qui témoigne du suivi de l’itinéraire technique et de la garantie d’une bonne récolte. Seul problème, le manque de régularité de l’agent d’encadrement censé accompagner le producteur. Ce qu’a déploré l’autorité ministérielle. Même constat dans un champ situé à quelques kilomètres dans la localité de Guéné. Là, les plants de coton viennent à peine de sortir de terre. "J’ai procédé au semis le 25 août dernier", précise Séini Dosso, le producteur. "Le producteur a fait un semis tardif, très tardif même et des instructions sont données pour que ces champs ne soient pas pris en compte parce que les producteurs, malgré nos conseils s’entêtent, juste pour se servir des engrais de coton pour alimenter les vivriers", a expliqué le responsable de développement rural de la ville de Malanville, Mahamé Koudo suite à l’injonction du ministre de comprendre ce qui peut justifier un tel fait. "Il nous faut renforcer l’encadrement et faire en sorte que l’agent d’encadrement devienne l’ami du producteur…Les pays où les choses évoluent sont ceux où les niveaux de supervision et de contrôle sont nombreux", a conseillé Azizou El Hadji Issa pour qui l’accompagnement du producteur doit être redoublé à tous les niveaux d’encadrement. Au centre de la ville de Malanville, un autre champ est visité. S’étendant sur 6 hectares, ce champ présente une belle allure : plus d’une trentaine de capsules sur un plant, des fleurs ouvertes, pas d’attaques parasitaires, suivi de tous les traitements. "Ici, il n’y a pas de difficultés, l’agent d’encadrement passe régulièrement et les traitements sont bien suivis", dixit Adama Gounou, le producteur qui espère plus d’une tonne à l’hectare. Un rendement qui rassure le ministre. "Là où l’encadrement est présent, cela se sent. Il faut soutenir les producteurs parce que leurs résultats sont les nôtres", confie Azizou El Hadji Issa.

Tout comme le coton, la riziculture promet

A la suite des champs de coton, le ministre et son cabinet se sont rendus dans quelques champs de riz à Malanville. Dans sa volonté de faire de la diversification des cultures, une réalité et une plus value à la révolution agricole espérée, il est de bon ton pour Azizou El Hadji Issa de s’imprégner de ce qui se fait dans ce sens. Rendez-vous a été pris en premier lieu à la grande rizerie de la ville, une usine financée par le programme d’investissement public depuis 2009. Là, le premier constat fait par le ministre est l’abandon des coques du riz traité. Et une gigantesque colonne se dresse derrière l’usine. Eberlué, le ministre a suggéré aux responsables de l’usine que ces coques soient transformées en des briquettes pour servir aux populations en terme d’énergie pour la cuisson. En partenariat avec des Organisations non gouvernementales, cela permettra de réduire la force de l’homme sur l’environnement qui intensifie le réchauffement. "Cela nous permettra de régler un problème écologique", explique le ministre avant de faire la visite de l’usine qui a une capacité de traitement de 150 tonnes de riz par jour pour 23 jours de travail dans le mois. Pas autant de difficultés, sinon la seule reste la panne du groupe électrogène prenant le relais en cas de coupure d’énergie électrique. "Depuis 2013, notre groupe électrogène est tombé en panne, ce qui affecte notre rythme de travail", s’est plaint le chef d’usine. Et des explications données, il en ressort que la réparation du groupe coûte 12 millions alors que l’acquisition d’un nouveau s’élève à plus de 25 millions. Selon le directeur régional de la Sonapra, les pièces concernées sont déjà acquises et il ne reste que le montage. De la rizerie, la délégation ministérielle s’est rendue dans le périmètre 2 de la riziculture dans la commune. C’est un périmètre de 50 hectares qui longe la rive droite du fleuve Sota et est occupé par 115 riziculteurs. Selon Arouna Bossou, le président communal des riziculteurs, les problèmes rencontrés ici ont pour noms le déficit de planage mécanique et à la pompe malgré l’érection d’une station de pompage. Le cabinet a pris en compte toutes ces difficultés auxquelles il entend apporter des solutions. Des solutions, les riziculteurs en ont souhaité également au niveau du périmètre irrigué de Malanville situé à la frontière avec le Niger dans la localité de Houro-Yesso. C’est un périmètre de 516 hectares dont 400 sont mis en valeur pour la culture du riz par l’Union des groupements des producteurs de Malanville. "Ici, nous sommes à 6 tonnes par hectare, ce qui fait environ 24 000 tonnes par récolte alors que nous faisons deux saisons, donc un peu moins de 50.000 tonnes, la moitié de la production nationale", a expliqué l’un des porte-parole du groupement au ministre. Et pour ce qui est de la grande difficulté pour eux, il s’agit des impayés à eux dus par la Sonapra. Environ 50.000.000 de Fcfa. "Nous essayerons de faire tout pour que une partie vous soit débloquée au plus tard avant la fête de Tabaski", a promis le ministre qui a fini sa visite dans la ville de Malanville par un détour au poste de contrôle de pêche.

Cell-Com / Maep

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