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Difficultés de financement des élections : Ce que Boni Yayi refuse de reconnaître
Publié le mercredi 24 septembre 2014   |  24 heures au Bénin


Thomas
© AFP
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin


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A la faveur d’une tournée dans le septentrion, le Président Boni Yayi a avoué l’incapacité de son Gouvernement à financer l’organisation des prochaines élections, sous prétexte de l’assèchement des caisses de l’Etat. Dans ses explications, il n’a pas reconnu la mauvaise gouvernance dans laquelle son équipe scelle depuis 2006 qui est en réalité la cause principale de la baisse des recettes de l’Etat.


Le loup a fini par jeter la peau d’agneau. C’est ce que l’on est tenté d’affirmer après l’aveu d’échec du Chef de l’Etat à financer l’organisation des prochaines élections. Il a confirmé les rumeurs selon lesquelles, il s’obstine à bloquer la tenue des élections pour s’accrocher au Pouvoir au soir du 06 avril 2016. L’argument pour faire avaler la pilule au peuple a été très vite trouvé : les élections coûtent chères à l’Etat béninois et il n’a pas d’argent pour les organiser.
Tout d’abord, le fait d’avouer qu’il n’y a pas de moyens financiers pour les élections est la preuve palpable de l’échec de la politique du Président Boni Yayi, l’homme providentiel du peuple, il y a un peu plus de 08 ans. Comme par axiome, admettons que c’est vrai que les caisses de l’Etat sont vides, comme il prétend. La faute est à qui ? C’est là la grande question à laquelle le Chef de l’Etat est appelé à répondre. Un observateur averti de la chose publique ne cherchera pas loin pour soutenir comme dans une thèse de doctorat que la mauvaise gouvernance du régime Yayi est la principale raison de l’assèchement des caisses de l’Etat sous un Chef d’Etat, issu des milieux financiers. Elle se caractérise par l’improvisation, la navigation à vue, le manque de concentration, le populisme à outrance, la mauvaise orientation des ressources de l’Etat.
La liste des dérives qui sont à la base de cette forfaiture est longue. Pour illustrer cette catastrophe, il faut noter que les recettes de l’Etat ont baissé au port de Cotonou en raison de certaines mesures hasardeuses prises par le Gouvernement, selon les douaniers. Elles sont relatives aux facilités d’exonérations en vigueur accordées à plusieurs entreprises privées qui brassent des milliards au Bénin, l’interdiction du contrôle routier par la Douane, la baisse des valeurs consensuelles des véhicules d’occasion en transit, l’immixtion intempestive des sociétés privées dans l’exercice des fonctions douanières.
A tout cela s’ajoute l’abandon du port de Cotonou par une grande partie des transporteurs des pays de Hinterland à cause de la violation du règlement 14 de l’Uemoa par les autorités béninoises en matière du poids de chargement des camions. Toutes ces mesures peu réfléchies ont indéniablement créé des manques à gagner pour l’Etat. Elles sont les conséquences de la politique hasardeuse du Gouvernement du Président Boni Yayi en matière économique. Contrairement aux déclarations du Chef de l’Etat, la conjoncture économique internationale et l’interdiction de la réexportation du riz vers le Nigéria par le Bénin ne suffisent pas pour affirmer qu’il n’y a pas d’argent pour organiser les élections. Il ne faut pas également occulter le manque de sérieux dans la gestion de la chose publique qui est venu aggraver la situation.
En somme, le Gouvernement actuel est en grande partie responsable de la crise économique que traverse le Bénin depuis quelques années. Il lui appartient de se plier pour trouver les moyens pour l’organisation des élections.


Paul Segnon

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