En avouant publiquement qu’il n’y a pas de ressources financières pour organiser les élections, le Chef de l’Etat veut visiblement porter un coup contre la démocratie. A l’allure où vont les choses, toute la classe politique nationale, la Société civile, le peuple et la Communauté internationale doivent se mobiliser pour contraindre le Pouvoir en place à organiser les prochaines échéances électorales. Sans quoi, le pays rentrerait dans une impasse préjudiciable pour l’Etat de droit au Bénin.
Aux grands maux, les grands moyens, dit-on. Le blocage de l’organisation des élections par le Gouvernement du Président Boni Yayi doit être pris au sérieux. Les déclarations de ce dernier, lundi dernier dans le septentrion, sous prétexte qu’il n’y a pas d’argent pour tenir les échéances électorales, montrent à plus d’un titre que la démocratie béninoise, la paix sociale et la stabilité politique sont en danger. Donc, il faudra prendre très tôt les taureaux par les cornes, avant qu’il ne soit trop tard. Les acteurs politiques sont les premiers appelés à se mobiliser pour arracher l’organisation des élections. La mouvance et l’opposition doivent alors se donner la main, parce qu’il est question des menaces sur la paix sociale en raison du sabotage en cours de la démocratie.
Le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji a donné l’alerte, dimanche dernier dans l’émission ‘’Zone franche’’ de la télévision Canal 3. Il a démontré que le blocage du financement des activités du Conseil d’orientation et de supervision de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi) par le Gouvernement est une manœuvre pour réviser la Constitution béninoise aux dépens du Parlement, afin de permettre au Président Boni Yayi de s’éterniser au Pouvoir.
Après les révélations du leader du Prd, l’Union fait la Nation doit sonner la mobilisation à son niveau. Son président Bruno Amoussou et son staff ont l’obligation de sortir le grand jeu pour forcer le régime actuel à organiser les élections.
La Renaissance du Bénin (Rb) de Léhady Soglo doit sortir de son mutisme. Même les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et toutes les forces politiques, éprises de paix, doivent se pencher sur la situation, car le Bénin est actuellement sous l’orage. De son côté, la Société civile, à travers ses différentes organisations, doit appeler à la veille citoyenne.
En 2006, elle a joué sa partition aux côtés de la classe politique nationale pour sauver la démocratie dans les mêmes conditions sous le Général Mathieu Kérékou. Le peuple béninois ne doit pas rester inactif dans cet imbroglio. Que ce soit dans l’administration, dans la rue et partout, les Béninois doivent réclamer les élections.
La Communautaire internationale doit prévenir la crise béninoise qui s’annonce à l’horizon à grands pas. Il ne faut pas attendre les crépitements des armes. Souvent, les Occidentaux attendent le feu et après ils jouent aux sapeurs-pompiers à travers l’envoi des vivres aux populations et des casques bleus de l’Onu pour le maintien de la paix. Tout le monde doit jouer la carte de la prudence. Vaut mieux prévenir que de guérir.