J’ai lu la déclaration du président Yayi dans la presse en mode verbatim. En fait, tout le monde sait que Yayi ne voulait pas organiser les élections… Ce n’est pas nouveau… Aujourd’hui, il l’a dit clairement mais, l’argument qu’il donne, c’est le coût. Il dit que jusqu’aujourd’hui, qu’il a dépensé 100 milliards, que la Céna demande 22 milliards et le Cos- Lépi, un reliquat de 8 milliards. Est-ce que tout cela est vrai ? Nous, dans le code électoral, nous avons tout fait pour réduire au minimum les coûts. Nous avons supprimé tous les coûts fictifs…
Lorsque nous sculptons les anciennes Céna, le poste de grand coût, c’était le poste des listes électorales où on prend les gens de partout. Ça, c’est supprimé. Le Cos- Lépi fournira la liste électorale et la carte d’électeur. Alors, qu’est ce qui fait que la Céna demande 22 milliards ? Même pour les trois élections, pourquoi elle demande 22 milliards ? … Ce qui nous a conduits jusqu’ici, c’est l’aveuglement de Yayi dans le régionalisme. Il a liquidé tous les hommes d’affaires qui sont les premiers contributeurs aux ressources budgétaires. A part Ajavon qui a le courage de rester, tous les autres sont partis... Il a tué, par son aveuglement, les finances publiques. (…) Quel est l’état des finances aujourd’hui ? Prenons les finances de 2013. On nous a dit que les régies financières ont dépassé les prévisions et pourtant en 2013, le gouvernement a payé 350 milliards à la Bceao que nous sommes en train de payer. Quel est réellement le montant du budget ? En 2014, nous sommes déjà à 300 milliards. Tous les mois, c’est entre 20 et 40 milliards que le gouvernement prend à la Bceao… Ce n’est pas seulement les élections qu’on ne fera pas. Bientôt, ce sont les salaires qu’on ne va pas payer. (….) Yayi ne peut pas ne pas organiser les élections. J’ai entendu le président Houngbédji parler d’un scénario apocalyptique. C’est faux. La description de cette apocalypse là, c’est pour des gens qui ne veulent pas combattre Yayi. Nous, on va le combattre mais dans la légalité… Yayi ne peut jamais ne pas organiser les législatives. Le scénario de Houngbédji, c’est que l’Assemblée n’existera plus. C’est faux. La seule institution qui peut s’opposer à Yayi, c’est encore l’Assemblée. »